top of page


1922

Les rues de Brest

par Ollivier LODEL

- Article 21 -


 

Auteur : Ollivier Lodel (*)

Les rues de Brest 21.jpg

 

Sources : La Dépêche de Brest 22 juin 1922

 

RUE DE SIAM (suite et fin)

 

Nous terminerons l'historique du vieil hôtel Saint-Pierre, en (rappelant les noms des préfets maritimes qui se sont succédé pendant, le XIXe siècle, et en donnant quelques notes biographiques sur plusieurs d'entre eux qui ont leur place dans les Gloires maritimes de la France.

 

Le comte de Caffarelli (1800-1810) fut le premier préfet maritime de Brest.

Il trouva le port dans un état de dénuement complet, un désordre effrayant, le pillage organisé sur une vaste échelle, enfin des intelligences pratiquées pour livrer l'arsenal aux Anglais.

 

À lire sur Retro29 : Joseph Caffarelli – « Un fanatique de l'honneur »

​

On sait que, de 1793 à 1814, sauf le court intervalle de la paix d'Amiens, les Anglais tinrent le port de Brest dans un véritable état de blocus.

Non contents d'affamer la ville, ils parvenaient à y introduire des espions, qui ne voulaient rien moins qu'incendier l'arsenal et les vaisseaux, de connivence avec les forçats et des individus qu'ils avaient gagnés à leurs projets.

Un de ces émissaires était l'enseigne de vaisseau Rivoire dont Caffarelli déjoua le complot.

 

C'est sous le préfectorat de M. Caffarelli que furent construites la forme, de Pontaniou et la Digue ou Île factice, à l'embouchure de l'anse de la Villeneuve.

En témoignage de la reconnaissance qu'elle devait, à M. Caffarelli, la ville fit hommage à la marine d'une des belles statues de Coysevox que venait de lui donner le Premier Consul :

l’Amphitrite qui ornait la cascade de Marly fut érigée, en l'an XIII, sur la place du Magasin Général.

​

Amphitrite Brest 2.jpg

 

Le comte Dordelin (1810-1811), né à Lorient le 13 mars 1764 et mort, dans cette même ville, le 22 novembre 1836.

 

Louis Léger (1811-1813), ancien préfet colonial des établissements français du cap de Bonne Espérance.

​

Francois-joseph_bouvet-antoine_maurin.jpg

Vice-amiral baron Bouvet

​

Vice-amiral baron Bouvet (1813-1814), né à Lorient, le 23 avril 1753, mort à Brest, le 21 juillet 1832.

 

Bouvet naviguait, dès l'âge de douze ans, sur les bâtiments que, commandait son père, capitaine de vaisseau de la compagnie des Indes, quand il entra, en 1779, dans la marine militaire.

Nommé contre-amiral, en 1793, il commanda l'avant-garde de l'armée navale de Villaret-Joyeuse dans les journées du 10 et du 13 prairial an II.

Le Terrible, qui portait son pavillon, rentra à Brest démâté et coulant bas d'eau, après avoir lutté glorieusement contre trois vaisseaux.

 

Lors de l'expédition d'Irlande, en 1796, Bouvet commanda l'armée navale, mais, au moment où il se disposait à opérer, dans la baie de Bantry, le débarquement des troupes expéditionnaires, une tempête dispersa la flotte, et plusieurs des vaisseaux qui échappèrent, au naufrage furent pris par les croisières anglaises.

Destitué pour ce fait par le Directoire, Bouvet demanda inutilement qu'une commission examinât sa conduite.

Il resta en inactivité jusqu'en 1802, époque où le Premier Consul le rétablit dans son grade et l'envoya porter des troupes à la Guadeloupe.

Nommé préfet maritime à Brest le 26 février 1813, il fut brusquement destitué, comme suspect, en 1814.

On a de lui, au musée naval de Brest, le modèle d'un vaisseau de grande dimension, exécuté tout entier de sa main.

​

Charles_Bernard_Marigny.jpg

Bernard de Marigny

​

Bernard de Marigny (1814-1815).

Nommé major-général de la marine, à Brest, en 1790, Bernard de Marigny sut réprimer, par sa fermeté, l'esprit d'insubordination qui régnait alors dans le port :

« Vous voulez une tête, dit-il, un jour aux marins mutinés, la voici, je viens vous l’apporter ».

 

Contre-amiral en 1791 et commandant de la marine après la démission du comte d'Hector, il se démit lui-même de ses fonctions quand il lui parut impossible d'endiguer le torrent révolutionnaire.

Louis XVI le nomma alors sous-gouverneur du Dauphin.

Retiré â Chantilly, Marigny n'en sortit qu'après le 10 août pour défendre Louis XVI d'avoir autorisé l'émigration, ce qui lui valut d'être traduit devant le tribunal révolutionnaire.

Échappé à la condamnation, il resta néanmoins en prison jusqu'au 9 thermidor.

 

Rendu à la liberté, il se retira à la campagne, près de Landerneau.

Vice-amiral, en 1814, il mourut à Brest, le 25 juillet 1816.

​

Cosmao_Mayer.jpg

Baron Cosmao-Kerjulien

​

Baron Cosmao-Kerjulien (avril-juillet 1815), né à Châteaulin le 29 novembre 1761.

Fils de notaire, Cosmao s'embarqua dès l'âge de 15 ans, comme volontaire et fit campagne aux colonies.

Chef de division, en 1805 il enleva à la Martinique le fort du Diamant, réputé inexpugnable, et dont il s'empara cependant en quatre jours, bien que les Anglais qui l'occupaient lui eussent opposé la plus vive résistance.

À Trafalgar, sur le Pluton qu'il commandait depuis le début de la campagne, Cosmao se surpassa lui-même par son intelligence et sa prodigieuse bravoure.

À l'issue de cette funeste journée, Il alla mouiller à Cadix, avec quatre autres vaisseaux et trois espagnols ;

et, le surlendemain de la bataille, malgré la faiblesse de son équipage, réduit à moins de 400 hommes, malgré l'état de son vaisseau qui faisait trois pieds d'eau à l'heure, il se porta, avec onze bâtiments, à la rencontre de la flotte anglaise, à laquelle il reprit deux vaisseaux espagnols.

 

Pour ce fait d'armes, il fut nommé contre-amiral et commandant de l’escadre de Toulon (1806), puis créé baron de l'Empire le 16 décembre 1810.

Préfet maritime à Brest pendant les Cent-Jours, et élevé à la dignité de pair de France, l'amiral Cosmao fut destitué à la Restauration et mourut à Brest, le 17 février 1825.

​​

AntoineLouisGourdon.jpg

Comte de Gourdon

​

L'ordonnance royale du 19 juillet 1815 institua les commandants de la marine,

fonctions qui furent exercées à Brest par :

 

L'amiral Truguet (août-novembre 1815).

 

Comte de Gourdon (1816-1826).

L'hôpital de la marine et le premier bassin du Salou furent construits sous l'administration du comte de Gourdon.

​

Guy-Victor_Duperre.jpeg

L'amiral baron Duperré

​

Par ordonnance du 27 décembre 1826, les préfets maritimes furent rétablis avec :

 

L'amiral baron Duperré (1827-1830).

Victor Duperré né à La Rochelle, le 20 février 1775, était le vingt-deuxième enfant d'un receveur de tailles.

Embarqué en 1793, comme sous-chef de timonerie, puis aspirant sur la Virginie, il prit part, au glorieux combat que ce bâtiment, soutint, en 1795, pendant plus de trois heures, contre trois frégates anglaises.

Capitaine de vaisseau, commandant la Bellone, Duperré défendit victorieusement l'Île-de-France en 1810 et fut fait, à son retour, contre-amiral et baron (1811).

Préfet maritime de Toulon, pendant les Cent-Jours, il dut, à cette circonstance de rester en disgrâce jusqu'en 1818.

Après la guerre d'Espagne, où il eut à diriger le bombardement de Cadix, (1823), Duperré fut, nommé vice-amiral et, en 1830, il fut chargé du commandement de l'armée navale destinée à opérer contre Alger.

La flotte, composée de 105 bâtiments de guerre, dont sept à vapeur (c'étaient, les premiers employés), et de plus de 500 navires de commerce, portant une armée de 37.000 hommes, partit de Toulon le 25 mai, débarqua, trois semaines plus tard, à l'ouest d'Alger et, dès le 5 juillet, Alger tombait, en notre pouvoir.

 

Nommé amiral et pair de France, Duperré fut trois fois appelé, sous Louis-Philippe, au ministère de la Marine, et mourut à Paris, le 2 novembre 1846.

Son Cercueil fut déposé aux Invalides, et sa statue en marbre fut placée au musée de Versailles.

 

Le nom de Duperré a été donné à l'une des rues du quartier Saint-Martin.

​

Roussin,_Albin.jpg

Amiral baron Roussin

​

Amiral baron Roussin (1830-1831).

Fils d'un avocat au parlement de Bourgogne, Roussin s'embarqua comme mousse à 12 ans, pour sauver son père, détenu comme suspect, (1793).

Il prit part, en 1810, au combat du Grand-Port (Île-de-France), à l'issue duquel il fut nommé capitaine de frégate.

Après son passage à la préfecture Maritime de Brest, il fut envoyé en Portugal pour demander réparation d'insultes faites à des résidents français par dom Miguel, força l'entrée du Tage, regardée comme inexpugnable (11 juillet 1831), et obtint dans les 24 heures toutes les satisfactions réclamées.

Il fut, en récompense, élevé au grade de vice-amiral, et bientôt après à la pairie, avec le titre de baron.

Nommé amiral, en 1840, il fut appelé, en même temps, au ministère de la marine et mourut le 21 février 1854.

 

Vice-amiral Bergeret (1832-1834) ;

Vice-amiral baron Grivet (1834-1846) ;

Vice-amiral Le Blanc (1846-1852) ;

Vice-amiral Tréhouart (1852-1855) ;

Vice -amiral La Place (1855-1858) ;

Vice -amiral Odet-Pellion (1858-1861) ;

Vice -amiral comte de Gueydon (1861-1866):

Vice -amiral Dupouy (1866-1868) ;

Vice-amiral Reynaud (1869-1871) ;

Vice-amiral baron Didelot (1871-1873) ;

Vice-amiral vicomte Fleuriot de Langle (1873-1874) ;

Vice-amiral baron Méquet (1874-1878) ;

Vice-amiral Bourgois (1878-1879) ;

Vice-amiral Bonnie (1879-1882) ;

Vice-amiral Peyron (1882) ;

Vice-amiral Lafont (1882-1885) ;

Vice-amiral Duburquois (1885-1888) ;

Vice-amiral Zédé (1888-1892) ;

Vice-amiral de la Jaille (1892-1893) ;

Vice-amiral Besnard (1893-1895) ;

Vice-amiral Barréra (1895-1897) ;

Vice-amiral Fournier (1897-1900).

​

Louis henri de Gueydon.jpeg

Vice -amiral comte de Gueydon

​

*

**

​

 

(*) Olivier Lodel – Ollivier Lodel – Louis Delourmel

 

Source : Le Télégramme de Brest 7 mars 2003

 

Natif de Rennes en 1873, Louis Delourmel, après avoir satisfait à ses obligations militaires, devenait, en 1895, archiviste adjoint du département d'Ille-et-Vilaine.

En 1899, apprenant que le poste d'archiviste de la ville de Brest devient vacant suite à la démission du Dr Corre, il sollicite et décroche cette succession.

 

Jusqu'en 1939

 

Peu de temps après, le Dr Marion, bibliothécaire, décède.

Il brigue son remplacement et l'obtient contre la promesse d'achever l'histoire de la ville et du port commencée par P. Levot et de terminer l'inventaire du fond de l'Amirauté du Léon entamé par le Dr Corre.

Il est donc, à partir de 1900, archiviste bibliothécaire de la ville de Brest et le restera jusqu'en 1939.

 

Chroniqueur à « La Dépêche de Brest »

 

Outre ses nombreuses tâches que lui impose sa fonction, il présentera, pendant 40 ans, aux Brestois, dans les pages de la «Dépêche de Brest», sous le pseudonyme d'Olivier Lodel, de nombreuses études historiques.

En 1923, il publie « Une histoire anecdotique de Brest à travers ses rues », qui sera rééditée en 1946, sous le titre « Le vieux Brest à travers ses rues », illustrée par Pierre Péron.

Son œuvre maîtresse restera « Le Livre d'or de la ville de Brest », ouvrage inachevé mais imprimé.

Par ailleurs, il avait publié en 1909 un « Essai de bibliographie brestoise » et un « Brest pendant la Révolution ».

 

Conférencier remarquable

 

Secrétaire de la Société académique de Brest, il publie encore dans le bulletin de cette assemblée de nombreux articles et donnera aussi, lors de réunions, des conférences fort prisées.

Ses activités vaudront à Louis Delourmel, outre d'être devenu l'historien brestois, les décorations de la Légion d'honneur et des Palmes académiques.

Il disparaît le 12 juin 1944 dans sa propriété de Portsall où il s'était réfugié pour fuir les bombardements .

​

bottom of page