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1940 - 1944
Chroniques d'occupation


12 juillet 1940

Jour 24
 

 

Le préfet du Finistère porte à la connaissance de la population du département qu'en raison de la pénurie de charbon, elle devra recourir dès à présent au bois de chauffage, pour faire face à des besoins de l'hiver prochain.

 

D'autre part, en vue de réunir ce bois de chauffage indispensable, il invite tous les exploitants de coupes de bois et tous les marchands de bois du département à assister à une réunion qui se tiendra dimanche prochain 14 Juillet, à 15 heures, à Châteaulin, dans une salle de la mairie, ou, à défaut, dans un local privé de la ville.

 

En vue de permettre les déplacements consécutifs à cette réunion, les personnes qui désireraient y prendre part s'adresseront à l'autorité allemande la plus proche de leur domicile.

 

L'attention des intéressés — exploitants et marchands — est spécialement attirée sur l'importance de cette réunion, au cours de laquelle sera examinée la question de constitution d'un groupement départemental chargé de poursuivre l'abatage immédiat du bois et le financement de l'opération, afin que la population puisse se procurer avant la mauvaise saison le bois qui lui sera nécessaire pour le prochain hiver.

 

Les marchands de bois qui seraient empêchés de se rendre à la réunion sont priés de confier un pouvoir à l'un de leurs confrères, en lui faisant connaître les quantités maxima de bois qu'ils pourraient commander ferme, ainsi que le montant de l'avance qu'ils seraient disposés à consentir à leurs fournisseurs.

 

Le préfet compte sur la présence de tous les exploitants et marchands de bois à cette réunion.

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Les débuts de la foire furent marqués par un certain décousu provenant non seulement de l'incertitude du moment mais encore du changement d'heure.

Il faudra bien pourtant que chacun, dans l'intérêt général, tienne désormais compte de l'heure légale en usage depuis l'occupation allemande.

 

— Ceux qui abordèrent la foire par les places aux chevaux n'y trouvèrent pas le nombre d'animaux habituellement exposés.

Deux ou trois chevaux d'âge, un peu plus de poulains de l'année, quelques rares sujets d'un et deux ans, c'était tout.

Pas de cours défini sur les chevaux de service, on les recherchait principalement pour suppléer les moteurs inanimés, en panne faute d'essence, ce qui expliquait la présence sur la place de quelques négociants et transporteurs.

 

On a payé 2.000 francs certains poulains et pouliches de l'année, mais on en trouve également en sorte commerciale courante entre 1.200 et 1.500 francs.

 

— Plusieurs vaches grasses furent vendues entre 2 fr. 45 et 3 fr. la livre sur pied, suivant qualité. Mais les acheteurs n'insistèrent pas et plusieurs bons animaux durent être relevés.

Quelques génisses bien viandées furent cédées à la boucherie régionale entre 3 fr. et 3 fr. 50 la livre sur pied.

 

Les veaux de boucherie sont en nette reprise.

On en offrait à Landivisiau, de 2 fr. 75 à 3 fr. 25 la livre sur pied.

L'offre et la demande étaient aujourd'hui relativement importantes sur les veaux.

 

Marché inconsistant dans le compartiment des vaches de service, la demande étant des plus réduites.

Les bonnes « amouillantes » de grand format étaient offertes autour de 3.000 francs.

Les laitières étalent dans le plus grand marasme du fait de l'absence quasi complète des acheteurs habituels de la région brestoise.

Grosse relève dans ces deux catégories.

 

— Achalandage relativement important en fait de porcelets, mais vente très lente autour de 200 francs « la couple » pesant environ trente livres par tête.

 

Les entre deux, dits coureurs, étant moins nombreux, se vendaient plus facilement à raison de 3.50 à 4 francs la livre sur pied.

La qualité charcuterie, devant l'arrivage restreint et l'activité de la demande se vendit aux environs de 5.50 le 1/2 kilo net (porc ouvert).

Les plus gros sujets, assez peu nombreux également, furent vendus presque aussi cher aux fermiers des environs, désireux de s'assurer une provision de lard.

Quant aux coches pleines, il y en avait un certain nombre en foire, mais presque personne n'en achetait.

Quelques belles truies furent cependant vendues entre 700 et 800 francs pièce.

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