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1940 - 1944
Chroniques d'occupation


19 août 1940

Jour 62
 

 

À lire sur Retro29 - : 1940 – Temps de guerre – Promenade au port de commerce de Brest – Cliquer ici

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Après une période de léthargie, l'arsenal semble vouloir retrouver un peu d'activité.

 

On occupe les ouvriers qui restent à divers travaux.

Des équipes, en déplacement dans les départements de la Manche, de la Seine-Inférieure et du Nord, procèdent à la reconstruction de ponts métalliques et au rétablissement d'installations électriques.

Les autres sont employés, à l'arsenal, à remettre de l'ordre dans les ateliers et sur les quais couverts de ferrailles et de matériel détériorés.

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RENFLOUEMENTS

 

La Penfeld est encombrée de bateaux sabordés et coulés.

On s'attelle à leur renflouement.

 

Des scaphandriers et une équipe du service des réparations aux Constructions navales sont occupés, près du bassin du Salou, au renflouement du sous-marin « Agosta ».

On sait que la marée avait jeté sur son kiosque un chaland qui y était resté accroché.

Ce chaland vient d'être enlevé.

 

L'opération du renflouement du submersible est plus délicate.

Elle est menée prudemment.

 

Les mêmes équipes s'occuperont de l'« Achille » et du « Ouessant », deux autres sous-marins, coulés côte à côte au fond de l'arsenal (poste 16) et les ramèneront à la surface.

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De son côté, une équipe du service des constructions neuves va procéder au renflouement du cargo de 5.000 tonneaux « Saint-Polais », coulé devant les ateliers de la Corderie.

Jusqu'ici, seuls les scaphandriers travaillent sur l'épave.

Le renflouement du cargo, en raison des difficultés de l'opération, demandera un certain temps.

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RÉPARATIONS DE LA GRANDE GRUE

 

On se souvient que, sous l'action des charges d'explosifs disposées à ses pieds, la grue de 150 tonnes — qui, depuis 1910, a rendu tant de services — avait bien failli être jetée bas.

 

La charpente métallique sérieusement détériorée subit une sérieuse et complète révision.

Des électriciens procèdent au rééquipement de ses commandes et appareils moteurs qui avalent été incendiés et complètement détruits.

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SUR LE PLATEAU

 

L'appareillage électrique occupait sur le Plateau des Capucins un vaste bâtiment près de l'atelier des machines.

Les deux services étant à l'étroit, un nouvel immeuble avait été construit, d'après les plans des ingénieurs des Travaux maritimes, pour l'électricité.

L'aménagement comprenait tous les perfectionnements de la technique moderne.

 

Les transformations que devait subir l'ancien atelier d'électricité avant que celui des machines en prenne possession, avaient été interrompues.

Les travaux ont repris.

Le toit a été enlevé et l'on poursuit l'équipement de cette nouvelle salle des machines, d'après les prévisions établies avant la guerre.

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DÉBLAIEMENTS ET RÉCUPÉRATION

 

On rencontre sur les deux rives de nombreuses équipes chargées du déblaiement des quais et de la récupération du matériel encore utilisable, des métaux et bois entassés pêle-mêle dans un grand désordre.

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À LA BASE DES SOUS-MARINS

 

Seuls, restent debout les murs des trois immeubles de cette base, détruite par le feu.

Le bâtiment de gauche, local des accumulateurs, est encombré d'un monceau de débris que des ouvriers enlèvent.

 

Bref, on rétablit l'ordre partout et l'on s'efforce de faire disparaître, peu à peu, les traces des nombreux dégâts commis :

les Travaux maritimes remplacent les milliers de carreaux brisés, les fenêtres et portes arrachées et réparent les toitures endommagées.

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LES GRUES, PONTS ROULANTS ET PORTES DES BASSINS

 

Le pont roulant qui desservait les deux bassins de radoub de La Ninon, jeté à terre, va être enlevé et probablement reconstruit.

 

Les Travaux maritimes réparent les quais des bassins de Pontaniou.

Ceux-ci ont quelque peu souffert des explosions qui ont fait sauter les portes des deux bassins.

Ces dernières devront être refaites entièrement, ainsi que l'une des portes d'un bassin de La Ninon.

 

Des réparations suffiront à la porte du bassin Tourville et à celle du bassin du Salou, où la quille du navire de ligne de 35.000 tonnes est toujours à sec.

Des ouvriers travaillent à ces réparations.

Celles-ci sont rendues très pénibles par les couches successives de mazout qui ont Imprégné les portes.

 

Tout au fond de l'arsenal, à l'arrière-garde, on répare des chalutiers et l'un des Vapeurs brestois, le « Camaret », qui fut réquisitionné au début de la guerre.

Des soudeurs à l'arc opèrent à leur bord.

 

Sur la cale du Point-du-Jour, où ont été lancés tant de cuirassés et de croiseurs, on procède à la construction de deux chalands de 600 tonneaux.

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LE CLEMENCEAU

 

Terminons notre visite par un coup d'œil au 35.000 tonnes, dont les tôles se couvrent de rouille.

 

Que fera-t-on de sa coque ?

Aucune décision ne semble encore avoir été prise.

Il est vraisemblable qu'il sera démonté sur place.

 

Pauvre « Clemenceau » !

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LES TRAVAUX À L'EXTÉRIEUR

 

Une équipe d'ouvriers des Constructions navales est depuis quelques jours à Carantan (Manche), pour enlever ce qui reste du pont traversant la douve que franchissait la voie ferrée de la ligne Paris-Cherbourg.

 

Le nouveau pont, construit à l'arsenal, sera monté par une autre équipe, dont le départ de Brest doit avoir lieu prochainement.

 

Des électriciens de l'arsenal rétablissent dans le Nord et la Seine-Intérieure les installations électriques détruites et s'acquittent fort bien de ce travail.

 

Comme on le voit, tout est mis en œuvre pour limiter au minimum les licenciements du personnel de l'arsenal de Brest.

Il en est de même pour les marins de la direction du port qui pourront, à leur choix, ou continuer à servir ou prendre leur retraite.

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À lire sur Retro29 - : 1940 – Temps de guerre – Bretonnes têtues – Cliquer ici

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