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1907

Exploits d'une bande de chenapans


 

 

Source : La Dépêche de Brest 7 mai 1907

 

Dimanche matin, à l'aube, une bande de jeunes gens se dirigeant vers Guipavas se sont amusés à frapper à coups redoublés sur toutes les portes des immeubles situés sur la route, depuis le Pont-Neuf jusqu'à Guipavas.

 

Apercevant de la lumière dans la boulangerie Renambot, du Tourbian, les perturbateurs s'acharnèrent sur la boulangerie de la boutique qu'ils criblèrent de pierres et sur laquelle ils frappèrent à coup de pied et de bâton.

 

Effrayé par ce tapage, Mme Renambot monta au premier étage et regarda à travers les persiennes ce qui se passait sur la route.

Elle vit alors trois ou quatre individus, munis de bâtons, qui la sommèrent d'ouvrir son magasin afin de leur servir à boire.

 

Mme Renambot ayant refusé d'accéder au désir des noctambules, la fureur de ceux-ci redoubla et ils continuèrent leur tapage.

 

« Nous aurons à boire quand même ! », crièrent-ils.

Ce disant, ils arrachèrent de leurs gonds les volets du rez-de-chaussée de la maison, puis lancèrent une pierre de deux à trois kilos dans la fenêtre, dont le châssis et vitres volèrent en éclats.

 

Mme Renambot fit alors preuve du plus grand courage, elle descendit et s'efforça de calmer les assaillants ; ne pouvant y parvenir, elle appela son mari.

 

Ce dernier arriva aussitôt, mais à sa vue le groupe des apaches s'augmenta de trois ou quatre unités avec lesquels M. Renambot dut lutter.

 

Au cours de cette bataille, le boulanger fut blessé à la tête par un coup qui lui fut porté avec un instrument contondant.

 

Mme Renambot, menacée elle-même, dut céder aux agresseurs et leur servir à boire.

Les apaches se désaltérèrent alors copieusement et prirent la fuite.

 

Les habitants des environs, terrorisés, demandent que la gendarmerie effectue des rondes tous les dimanches matin pendant le mois courant, époque à laquelle des bandes de malfaiteurs se rendent à la campagne sous le prétexte de boire le lait de mai, mais en réalité pour mettre les fermes au pillage.

 

Une surveillance s'impose.

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