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1937

On avait volé le toit d'une maison


 

 

Source : La Dépêche de Brest 10 décembre 1937

 

C'est un vol qui a au moins le mérite de ne pas être banal.

Désireux de gagner de l'argent sans prendre trop de peine, un homme avait décidé de s'approprier le zinc qui recouvrait le toit de la Chapelle des Carmélites, rue Kerfautras en Lambézellec, ainsi que diverses tuyauteries en plomb.

Il réussit d'ailleurs à mettre son étrange projet à exécution.

Mais, tant va la cruche à l'eau...

 

On pense bien que cela ne se fit pas en un jour, ni en une nuit.

 

Une surveillance fut exercée autour de l'immeuble.

 

Voici les faits dans leur ordre chronologique :

Le 3 décembre, le sous-brigadier Guivarch, de la sûreté, ayant été mis au courant des déprédations faites à l'immeuble, commença une enquête.

 

Il apprit que le 29 novembre, deux hommes s'étaient présentés chez un revendeur pour proposer l'achat de 100 kilogs de zinc.

La gérante du magasin n'ayant guère confiance dans le marché qui lui était soumis, se refusa à conclure l'affaire.

Les deux vendeurs lui avaient présenté un papier fantaisiste d'après lequel le zinc en question provenait d'un immeuble situé 9, rue Amiral Linois.

 

L'enquêteur apprit ensuite que, le 27 novembre, 88 kilogs de zinc avaient été vendus chez un brocanteur par un certain Barbot, demeurant au Bragen en Lambézellec, qui était accompagné d'un autre personnage.

Les vendeurs avaient présenté une lettre attestant qu'une dame Madec, demeurant 45, rue Navarin, leur avait confié la mission de « liquider » la marchandise en question.

 

Or, on établit que la dame Madec était un personnage imaginaire.

 

Interrogé, Barbot reconnut qu'il avait opéré pour le compte de Louis Magueur, dit « Loul », demeurant 5, rue Kerfautras.

 

Il ne restait plus qu'à interroger Magueur.

Celui-ci reconnut les faits. Il aurait agi avec la complicité de l'un de ses amis, Le R...

 

Magueur opérait aussi bien le jour que la nuit et les fausses attestations présentées aux acheteurs furent écrites par lui.

 

Les feuilles de zinc avaient été transportées dans une voiture à bras qui avait été volée à M. Chapelain, pharmacien, rue Anatole France, puis abandonnée près de Kérabécam.

 

Un lot de zinc fut vendu pour 40 francs, un autre pour 75 francs.

Divers autres petits chargements furent aussi, croit-on, « liquidés » à vil prix.

 

Ce qui est certain c'est que le préjudice causé est sérieux.

 

Cette affaire sera prochainement appelée devant le tribunal correctionnel.

 

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Source : La Dépêche de Brest 15 janvier 1938

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