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1937

Saint-Pol-de-Léon
Un aperçu de la commune
à la fin du 18e siècle

 

 

Source : La Dépêche de Brest 2 novembre 1937

 

ESPRIT PUBLIC

 

Il n'en existe aucun à la campagne.

Le fanatisme est leur idole.

Trop paresseux et trop pusillanimes pour se révolter.

Il sera difficile de leur faire embrasser la morale républicaine.

 

En ville presque tous ci-devant parents d’émigrés ou tenant à eux par différentes considérations, caméléons dangereux.

Le temps seul, de nouvelles victoires et la paix peuvent quelque sur des êtres qui, tant qu'ils auront une lueur d'espoir, resteront accroupis sur l’envie de recouvrer leurs charges et leurs parchemins.

 

INSTRUCTION PUBLIQUE

 

La commune est dénuée même de sujets pour exercer les fonctions d'instituteur.

Un ex-abbé, dont la moralité, sans être mauvaise, n’est pas assez bonne pour influencer suivant les vues du gouvernement, les jeunes élèves à qui il donne les premiers principes.

 

D'ailleurs les pères et mères, ennemis de la chose publique, n'envoient qu'à regret leurs enfants à l'école d'un homme vraiment républicain.

 

Il existe une école d'hydrographie (1) dirigée par un professeur d'une excellente moralité, grand travailleur, ayant beaucoup de soin de ses élèves qui sont au nombre de 27, partagés en six classes différentes et qui, jusqu'ici, répondent à ses soins.

 

(1)

 

Ces élèves se permettent cependant de s'absenter des écoles sans la permission du professeur et notamment pendant les jours connus sous l'ancien régime sous la dénomination de « fêtes et dimanches ».

Le commissaire du Directoire a écrit à ce sujet au professeur d'hydrographie l'invitant à exclure de sa classe les élèves qui, à l'avenir, au mépris des lois du gouvernement continueraient à ne point poursuivre les écoles les jours fériés de l’ancien régime, les seuls jours de repos étant les quintidi (2) et les décadi (3).

 

(2) Quintidi - Cinquième jour de la décade, dans le calendrier républicain.

(3) Décadi - Dixième et dernier jour de la décade républicaine. (Il devait être chômé.)

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HOSPICES.

 

La commune possède un hospice dont l'administration est, on ne peut mieux, confiée aux ci-devant sœurs de Saint-Thomas de Ville neuve qui en sont les infirmières et directrices.

Elles y mettent (à part leurs opinions qui sont très douteuses) tout le zèle que l'humanité leur inspire.

Les pauvres sont au nombre de 60.

Le revenu de l'hospice est de 2.700 francs.

Ce revenu était autrefois de 7 000 francs.

La cause de cette réduction est la suppression des rentes existant alors sur divers établissements qui ont été supprimés ou vendus depuis par la Nation.

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FÊTES

 

Les fêtes nationales et décadaires se célèbrent avec toute la solennité possible.

On les accompagne, vu l'insuffisance de moyens, de tout l’appareil militaire qui peut les relever.

Le peuple y prend peu de part, mais la célébration des mariages, mis aux décades, les force à assigner pour ce jour leurs divertissements publics et les formera insensiblement à cette habitude.

 

D'ailleurs l'administration municipale emploie ses conseils et ses exemples, heureuse si elle peut parvenir à les faire suivre.

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