1897
La mort de l'avare de Bodilis
La Dépêche de Brest 18 septembre 1897
Le 15 courant, à neuf heures du soir, trois gendarmes de Landivisiau, en ronde de nuit dans la commune de Bodilis, ont rencontré le nommé Jacques Guénégan, cultivateur, demeurant au village de Mouster-Paul qui leur a déclaré que le nommé François Léa, son voisin, venait d'être trouve mort dans un chemin de traverse.
Le juge de paix de Landivisiau s'est immédiatement transporté sur les lieux et a commencé son enquête, en attendant l'arrivée du docteur Loussot, de Landivisiau.
Le défunt, par une singulière habitude, avait dans la bouche la clef de sa maison.
Dans une de ses poches, on a trouvé un porte-monnaie contenant 13 fr. 30 en argent et billon, et, enveloppés dans du papier, 150 francs en or.
Dans une bourse, on a encore trouvé 1.130 francs en or ;
enfin, au domicile du défunt, 0 fr. 95 de billon ;
ce qui donne la somme totale de 1,274 fr. 25.
Le docteur Loussot a déclaré que le corps ne présentait aucune trace de violence et que la mort était due à une hémorragie cérébrale, provoquée par une chute.
Âgé de 62 ans, Léa, journalier de profession, était d'une avarice sordide.
Il habitait seul et on ne lui connaît pas de parents.
Il était malade depuis quatorze ans, et il ne voulait rien dépenser pour se soigner.
Cependant, ce jour-là, il avait chargé une voisine de lui acheter quelques provisions au marché de Landivisiau, et c'est en se rendant chez elle qu'il est tombé dans le chemin.
Le juge de paix a déposé la somme de 1,274 fr. 25 entre les mains du greffier, et autorisé l'inhumation de Léa dans les délais légaux.