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1899

Un beau coup de filet
Une alarme anti-vol astucieuse

 

 

Source : La Dépêche de Brest 27 juillet 1899

 

Sept jeunes gens ont été arrêtés et déférés au parquet.

Ce sont :

Henri Castel, 19 ans, manœuvre, demeurant rue Kerfautras, à Lambézellec ;

Joseph Toullec, 20 ans, journalier, 46, rue du Cimetière ;

Paul Quéré, 19 ans, portefaix, sans domicile fixe ;

Louis Le Goff, 19 ans, ouvrier peintre, sans domicile fixe ;

Jean-Marie Jaouen, 20 ans, portefaix, 42, rue Bugeaud ;

Jean Janicot, 20 ans, ouvrier peintre, sans domicile fixe,

et Simon Roudaut, 17 ans, portefaix, 8 rue Branda.

 

Voici les faits qui ont motivé ces arrestations :

 

Dans la nuit du 24 au 25, Mme Kermarec, débitante, 46, rue du Cimetière, entendait un grand bruit dans sa salle.

Se levant aussitôt, la débitante aperçut Joseph Toullec, qui s'enfuyait à toutes jambes avec plusieurs individus.

 

Mme Kermarec, après examen, constata qu'on avait dévalisé son débit ;

plusieurs bouteilles de liqueurs avaient disparu.

 

Plainte fut alors, dès le lendemain, déposée entre les mains de M. Lomont, commissaire de police du 4e arrondissement, qui, muni du signalement et du nom du principal voleur, donna des instructions à la sûreté pour le rechercher.

Par lui, on apprendrait certainement quels étaient ses complices.

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On ne tarda pas à rencontrer Toullec, qui fit des aveux complets et désigna ses camarades, mais le plus difficile était de les pincer.

 

Grâce à l'habileté du brigadier Le Scour, du 4e arrondissement, tous les voleurs furent arrêtés hier matin.

 

Trois ont seulement été remis en liberté ;

ce sont: Louis Le Goff, Jean-Marie Jaouen et Jean Janicot ;

les quatre autres ont été transférés au Bouguen.

 

Le principal auteur, nous l'avons dit, est Joseph Toullec.

Ce jeune vaurien habitait la même maison que la débitante, Mme Kermarec, et était au courant des moindres habitudes de la maison.

 

De plus, Mme Kermarrec, qui tient depuis peu de temps son débit, s'adressait parfois à Toullec, qu'elle chargeait de diverses commissions ;

elle lui donnait le soin de fermer son débit, le soir.

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On comprend aisément de quelle façon le jeune homme s'acquittait de sa mission.

 

Le soir du vol, Toullec avait déjà, vers neuf heures, remis à un de ses camarades qui, sur un faux prétexte, était venu lui demander, comme à un inconnu, du feu pour allumer son cigare, une bouteille de liqueur.

 

Les amis étaient alors partis la boire en chœur, sur la place, puis ils avaient comploté leur petit coup.

Toullec, au lieu de fermer complètement la devanture du débit, devait tout simplement mettre l'auvent avec les boulons, mais sans les clavettes.

Comme la porte est sans carreaux, présentant une ouverture de 90 centimètres de hauteur sur 50 de large, on devine qu'il était, par suite, des plus faciles de s'introduire dans le débit Kermarec.

 

Malheureusement, nos sept compères avaient compté sans la précaution de Mme Kermarec qui avait, pour plus de sécurité et juste à propos, placé plusieurs chaises superposées contre la porte.

Quand Toullec voulut passer, il renversa la malencontreuse pyramide, qui fit le bruit que l'on sait et qui attira aussitôt l'attention de Mme Kermarec.

 

Il n'en est pas moins vrai, et nous tenons à le répéter, que c'est à l'habileté que sut, en cette circonstance, déployer le brigadier Le Scour, du 4e arrondissement, que tous ces jeunes malfaiteurs ont pu être arrêtés.

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Source : La Dépêche de Brest 26 août 1899

 

Dans la nuit du 24 au 25 juillet, vers une heure du matin, une dame Kermarec, débitante, 46, rue du Cimetière, entendit tout d'un coup un bruit formidable dans son débit.

 

Mme Kermarec, se levant aussitôt, aperçut plusieurs gamins qui s'enfuyaient, parmi lesquels elle reconnut Joseph Toullec, qui habitait chez elle, et en qui elle avait la plus grande confiance, à tel point qu'elle le chargeait de fermer sa boutique.

 

On sait comment le gamin s'acquittait de ses fonctions.

Au lieu de fermer la devanture, Toullec mettait tout simplement les boulons, mais sans les clavettes, et comme la porte est sans carreaux, présentant une ouverture de 90 centimètres de hauteur, sur 50 de largeur, on devine ce qui se passa.

 

Malheureusement pour les jeunes voleurs. Mme Kermarec avait, par hasard, entassé, à l'insu de Toullec, des chaises derrière sa porte, et c'est grâce au vacarme produit par le renversement de l'échafaudage improvisé que la débitante dut de n'être pas volée davantage.

 

On sait qu'une seule bouteille de liqueur fut emportée par les nommés Henri Castel, 15 ans, Joseph Toullec, Paul Quéré et Simon Roudaud, 19 ans, qui allèrent ensuite la boire sur les glacis.

 

Le tribunal a remis le premier à sa famille ;

quant à Toullec et Quéré, ils ont été condamnés chacun à deux mois de prison ;

Simon Roudaud s'est vu infliger un mois de la même peine.

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