Source : La Dépêche de Brest 5 novembre 1907

 

Une mère indigne

 

L'attention des nombreuses personnes sortant du théâtre, dimanche soir, était attirée par la vue d'une femme d'une quarantaine d'années, portant un jeune enfant dans les bras ;

cette femme, en état complet d'ivresse, trébuchait à chaque pas et l'on craignait à tout moment qu'elle ne tombât avec son précieux fardeau.

 

Amélie Bervas — c'est ainsi que se nomme la mère — descendit la Grand'Rue en zigzaguant ;

tout à coup, elle buta dans la plaque de fonte d'un caniveau et s'étala sur le trottoir,

entraînant dans sa chute son bébé de quatre mois.

 

Aux cris plaintifs poussés par le pauvre petit, de nombreuses personnes accoururent et l'une d'elles, Mme Maout, débitante 29, rue Suffren, voyant le danger que courait l'enfant, le porta chez elle, où elle lui prodigua ses meilleurs soins.

 

Sans bas, et vêtu très légèrement, il grelottait de froid ;

on le réchauffa, sans plus attendre, à la flamme d'un bon feu, puis, à l'aide d'un biberon, on lui fit boire du lait tiède.

 

Cependant, les agents Mazé et Saout, du service des mœurs, arrivaient près d'Amélie Bervas, toujours couchée sur le trottoir, et autour de laquelle des marins, tenant des bougies allumées, faisaient cercle.

 

Cette femme fut immédiatement conduite au violon, où elle a passé le reste de la nuit.

 

Quant au petit garçon, il est reste chez Mme Maout, qui s'est engagée à lui donner ses soins jusqu'à ce qu'une solution intervienne.

 

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Source : La Dépêche de Brest 6 novembre 1907

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Une mauvaise mère

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