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1934

L'accident d'auto de Kernévez

 

 

Source : La Dépêche de Brest 24 février 1934

 

Mme et M. Friant, restaurateurs au Port de Commerce, 24, quai de la Douane, s'étaient rendus hier à Douarnenez pour faire visite à leur mère, Mme veuve Quéméner, buraliste, rue Jean Jaurès.

 

Ils avaient pris place le soir, pour rentrer, dans l'automobile de M. Colin, camionneur, qui les ramenait à Brest.

M. Friant était assis près de M. Colin, qui conduisait.

Mme Friant occupait avec M. Marcel Salaün, peintre en bâtiments à Douarnenez, le siège arrière.

 

Vers 18 heures, l'auto venait de traverser le bourg de Cast, lorsqu'à une centaine de mètres, dans un virage, M. Colin vit venir vers lui une autre voiture qu'il ne put éviter.

Sous le choc, très violent, M. Friant fut projeté hors de la voiture et lancé lourdement sur la chaussée.

 

M. Colin bien qu'assez sérieusement blessé à la figure par des éclats de vitre, s'élança à son secours. M. Friant gisait inanimé, portant une grave blessure à la tête dont le sang s'échappait en abondance.

 

Mme Friant et M. Salaün n'avaient aucun mal.

 

Une auto de secours transporta en toute hâte le blessé à Douarnenez, où il reçut les premiers soins d'un docteur qui redoutant, non sans raison, une fracture du crâne, fit conduire M. Friant dans une clinique de Quimper, où il subit l'opération du trépan.

Puis on le ramena au domicile de sa mère, à Douarnenez, vers 22 heures.

En cours de route, M. Friant rendait le dernier soupir.

Âgé de 40 ans, il laisse une veuve et un garçonnet.

 

M. Colin est resté en traitement à Locronan.

Ses blessures ne sont que superficielles et n'offrent aucun caractère de gravité.

 

Les dégâts matériels sont importants.

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Source : La Dépêche de Brest 25 février 1934

 

Nous avons brièvement relaté hier l'accident mortel dans lequel un de nos compatriotes a trouvé la mort.

Voici de nouveaux détails :

 

Vendredi, vers 18 h. 30, la nuit commençait à tomber (c'est la mauvaise heure pour les automobilistes) une voiture conduite intérieure, venant de Brest et se rendant à Douarnenez, venait de s'engager dans les virages distants entre eux de 60 mètres environ et se trouvant à 1 kilomètre et demi de Locronan, sur le chemin de grande communication n°7 entre Cast et Locronan, au village de Kernévez, en Quéménéven.

Au volant se tenait M. Colin, fils de l'entrepreneur de transports de Saint-Pierre-Quilbignon ;

près de lui était M. Friant, propriétaire du Restaurant de la Marine, 24, quai de la Douane, au port de commerce, à Brest :

derrière eux se trouvaient Mme Friant et M. Salaün, commerçant à Douarnenez.

 

L'automobiliste marchait à une allure assez vive quand, dans un tournant, il aperçut une autre voiture se dirigeant vers Châteaulin.

 

Sans doute, déporté dans le virage, M. Colin voulut-il freiner pour éviter l'autre auto ;

toujours est-il qu'il glissa pendant environ 14 mètres et, au cours de cette manœuvre, il fut heurté violemment par la voiture qui descendait la côte, mais qui, cela est incontestable, se tenait à sa droite.

 

Cette, voiture était conduite par M. Kerhornou, chauffeur d'un hôtel de Brest, dans laquelle se trouvaient M. Le Bour, propriétaire de l'hôtel de France, à Audierne, et une autre personne.

 

Le choc fut formidable.

M. Friant voulut-il sauter de la voiture ?

Est-ce la portière qu'il avait, ouverte à cet effet qui fut heurtée par l'auto conduite par M. Kerhornou ?

On ne le saura sans doute jamais, les faits se sont passés avec une grande rapidité et il n'y avait aucun témoin à cet accident.

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Source : La Dépêche de Brest 14 octobre 1936

 

Louis-Marie Colin, 32 ans, né à Saint-Pierre-Quilbignon, camionneur, y demeurant, 260, rue Jean-Jaurès, a interjeté appel d'un jugement du tribunal correctionnel de Châteaulin, qui le condamna, le 13 mars 1936, pour homicide involontaire, blessures et infraction au code de la route, à la peine de 300 francs d'amende et 5 francs pour contravention au code de la route.

 

Les faits remontent au 23 février 1934.

Ils se passèrent à Quéménéven, sur la route de Châteaulin, dans un virage lequel, aux dires des usagers, est extrêmement dangereux.

Il semble bien que M. Colin, qui se rendait ce jour-là à Châteaulin, ne l'ignorait pas.

En effet, M. Colin aborda le virage à vive allure 50 kilomètres à l'heure, déclare-t-il.

Mais les témoins sont unanimes pour déclarer qu'il faisait une vitesse plus grande.

Au surplus, M. Colin roulait sur sa gauche, alors que, en sens inverse, survint la voiture automobile conduite par M. Branallec.

La collision fut brutale.

Il y eut une mort à déplorer : M. Friant, qui se trouvait dans la voiture de M. Colin.

Celui-ci fut grièvement blessé, ainsi que plusieurs autres personnes.

 

Le tribunal imputa toute la responsabilité de cet accident à M. Collin, qui fut, sur les conclusions de la partie civile, condamné à verser à M. Branallec la somme de 1.500 francs à titre de dommages-intérêts.

 

M. Colin prétend que M. Branallec a pris son virage à gauche.

C'est du reste le motif de son appel mais, là également, les témoignages sont formels.

Après les plaidoiries de M. le bâtonnier Ogé, qui assure la défense du prévenu, et Me Hardouin, pour la partie civile, M. Branallec, la Cour confirme dans toutes ses dispositions le jugement de Châteaulin.

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