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1938

Cinq hommes asphyxiés
à
Landudal

 

 

Source : La Dépêche de Brest 13 septembre 1938

 

Un  tragique accident s'est produit dimanche soir au village de Parc-Nevez, en Landudal.

 

À 18 h. 30, M. Yves Pennec, 35 ans, cultivateur, était descendu dans un puits, profond de 16 mètres, qu'il fait construire devant sa maison.

Il désirait se rendre compte de l'effet produit par une mine qui avait éclaté la veille et de  l’avancement des travaux.

 

M . Pennec trouva de l'eau au fond du puits.

Il demanda à son frère Jean de descendre une benne.

Mais, au milieu de son travail, Yves Pennec se sentit incommodé et les appels des siens ne trouvèrent pas de réponse.

 

Son frère descendit à son secours et à l'aide de la benne et d'une corde il entreprit de le remonter.

Il parvenait au haut de la cavité, quand les supports cédèrent.

Yves Pennec retomba dans le trou.

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Les secours

 

M Jean Favennec, de Langolen, âgé de 51 ans, beau-père du cultivateur, descendit à son tour, au moment où Jean Pennec, incommodé lui aussi tombait dans le puits à côté de son frère Yves, qui se plaignait faiblement.

 

M Favennec avait trop présumé de ses forces.

Ses tentatives pour remonter à la surface les deux hommes demeurèrent vaines.

 

Un voisin, M. Hervé Le Grand, de Buzulic, arriva peu après sur les lieux ;

il descendit à son tour dans la cavité et parvint à ceinturer les frères Pennec qui furent remontés avec de grandes difficultés.

M. Le Grand cependant ne pouvait remonter.

 

Cependant on avait alerté M. Pierre Pennarun, 53 ans, puisatier au bourg de Landudal, qui intervint au moment où M. Favennec venait lui aussi de s'évanouir.

 

Pennarun se laissa glisser dans le gouffre et remonta, non sans peine, MM. Favennec et Le Grand.

 

Le vaillant sauveteur se hissa ensuite à la force des poignets, mais arrivé à la moitié de la hauteur du puits, la corde cassa et M. Pennarun roula au fond.

 

Arrivée des pompiers de Briec

 

Les pompiers de Briec mandés en toute hâte, ne remontèrent hélas ! qu'un cadavre :

le malheureux Pennarun s'était brisé la colonne vertébrale et avait succombé peu après.

 

Les cinq corps remontés avaient été étendus dans la cour de la ferme sur un lit de paille autour duquel tous les voisins épouvantés, se tenaient.

 

Le docteur Renault, mandé de Quimper, donna ses soins à M. Jean Favennec mais il ne put le rappeler à la vie.

 

Les deux frères Yves et Jean Pennec et M. Le Grand ont été ranimés.

Ils portent de graves contusions et devront interrompre tout travail pendant plusieurs jours.

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L'enquête

 

Le chef de brigade Pougeron, de Briec et les gendarmes Guillot et Masson ont procédé aux constatations.

 

Ce terrible drame, qui a mis en émoi les paisibles populations de Briec, Landudal et Langolen aurait été encore plus tragique sans le courage de M. Le Grand et la conduite de M. Pennarun, qui devait payer de sa vie son acte de dévouement.

 

Les pompiers de Briec, qui n'ont pas hésité un seul instant à descendre dans le puits, ont été chaleureusement félicités.

 

Le docteur Renault, après examen des deux corps, a conclu à une mort par asphyxie par gaz toxiques et a délivré le permis d'inhumer.

 

Nous présentons aux familles des victimes nos bien sincères condoléances.

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