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1843

Le vin, toujours le vin !

 

L’Indépendant de la Moselle 25 janvier 1843

 

— Si les vinicoles de la Moselle ont à se plaindre de l’encombrement de leurs produits dans les chaiz, ce n’est certes pas la faute de la Bretagne, où, depuis le 1er janvier, en cinq jours, on a constaté cinq décès par suite d’excès de boisson.

 

À Ploudaniel, c’est un individu de Lesneven, attaché à un service public, qui, après avoir pris bon nombre de rasades, se laisse choir dans un bourbier où il perd la vie.

 

Dans la même commune, c'est un autre individu qui, ayant aussi laissé ses sens au fond d’une bouteille, a la singulière idée de se coucher dans un four d'où le pain venait d'être retiré :

Le lendemain ce n’était plus qu'un cadavre.

 

À Plouguin, c’est un cultivateur qui, la tête alourdie par les fumées du vin, perd l’équilibre et va dans un étang prendre un breuvage auquel il n’était pas accoutumé et qui devient pour lui une cause de mort.

 

À Brest, c’est une blanchisseuse qui, joyeuse de l’avènement de l’année 1843, avait fait force libations en son honneur.

Rentrée le soir à son logis, elle met le feu à son lit, on ne sait trop comment, et devient elle-même victime de son intempérance, car son cadavre été retrouvé dans un état complet de carbonisation qui a à peine permis de le reconnaître.

 

Enfin à Landerneau, c’est une femme de 63 ans qui, ayant également bu outre mesure, tombe dans l’abreuvoir de cette ville d’où elle est retirée sans vie.

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