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1892

Incendie rue Poulic-al-lor


 

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Source : La Dépêche de Brest 14 mars 1892

 

Un incendie, qui aurait pu avoir de regrettables conséquences, s'est déclaré cette nuit, rue Poulic-al-Lor.

 

À la maison qui porte le n° 51 de cette rue, est adossé un autre immeuble à un seul étage, avec un belvédère donnant sur une cour qui longe la rue.

Mme Rimbaud habitait cette maison avec sa bonne et un domestique.

C'est ce dernier qui s'est aperçu le premier du feu.

Rentrant pour se coucher, entre onze heures et demie et minuit, il trouva les escaliers envahis par une épaisse fumée qui s'échappait du salon, où l'incendie a pris naissance.

Il réveilla aussitôt les habitants de la maison et poussa des cris d'alarme.

 

Plusieurs voisins secoururent aussitôt M. Jourde, entrepreneur, qui habite non loin de là, MM. Bourion, Girardon et d’autres, dont, nous regrettons de ne pas savoir les noms, pénétrèrent dans la maison ;

mais le feu avait déjà pris une extension telle qu'on dut se borner à faire évacuer la maison incendiée, tandis que le jeune Lucas (François), âgé de 14 ans, qui demeure au n° 11 de la même rue se rendait en courant à l'usine à gaz, où il prévenait le contremaître, M. Huau qui se rendit sur les lieux de l'incendie avec la pompe, conduite par quelques ouvriers de l'usine.

 

Quelques instants après arrivait une autre pompe traînée par des militaires du 6e, en même temps qu’un piquet en armes et 150 hommes de corvée, sous les ordres du capitaine adjudant-major.

 

Jusque-là l'incendie, n'avait été combattu que par les voisins.

Des femmes alimentaient la pompe de l'usine en puisant des seaux d'eau dans des barriques appartenant à M. Jourde.

MM. Trousset, Pérusse et Le Bihan, fontainiers, arrivant à leur tour, procédèrent à l’amorçage des tuyaux à une borne fontaine située à 50 mètres environ de la maison.

 

On essaya aussi de sauver le mobilier, mais on ne put retirer que deux fauteuils et la vaisselle, qui fut portée dans un débit voisin.

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Une personne dont nous regrettons de ne pouvoir faire connaître le nom, malgré la famée épaisse qui l'aveuglait, pénétra tout au fond du rez-de-chaussée et fut assez heureuse pour sauver un petit enfant de quinze mois, dont le père est douanier, et qu'elle remit, dans son berceau, aux femmes Cosquer et Moisson, qui le transportèrent dans un débit voisin.

 

Cependant, grâce à la prompte arrivée des pompiers de la ville, sous la conduite de M. le lieutenant Le Jeune, et d'un fort détachement du 19e, on ne tarda pas à être maître du feu.

 

À deux heures, les clairons sonnaient le ralliement, et, grâce à l'activité déployée par tous, pompiers, voisins et soldats, tout danger avait disparu.

 

Remarqué sur les lieux, MM Delobeau, maire de Brest ;

Cothereau, sous-préfet ;

l'amiral de la Jaille, préfet maritime, escorté de son aide de camp, le lieutenant-colonel Clamorgant, du 6e, et un grand nombre d’officiers de toutes les armes.

 

Les dégâts, très importants, n'ont pu encore être évalués.

L'immeuble incendié appartient, parait-il, à Mme veuve Cail, de Roscanvel.

 

On ne connaît pas les causes de l’incendie.

La gendarmerie départementale a aussitôt ouvert une enquête.

 

Le service d'ordre était fait par les agents, sous les ordres de leur chef, M. André, et par la gendarmerie maritime.

 

Une pompe de la ville est restée sur les lieux pour parer à tout danger.

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Source : La Dépêche de Brest 15 mars 1892

 

L'incendie de Poulic-al-Lor

 

Nous avons dit hier, comment le domestique de Mme Raimbaud, Mazé (Baptiste) âgé de 16 ans, rentrant, vers minuit moins un quart, pour se coucher, trouva l'escalier de la maison plein d'une fumée épaisse qui s'échappait du salon.

On suppose qu'une chienne de chasse, laissée dans le salon, après le départ de diverses personnes qui avaient passé la soirée chez Mme Raimbaud, aura renversé une petite table sur laquelle avait été posée une lampe à pétrole.

La lampe aura communiqué le feu aux tentures, puis à la tapisserie du plafond.

 

Mazé prévint immédiatement Mme Raimbaud, couchée dans une chambre voisine, et sa bonne, Marie Omnès, qui couchait au rez-de-chaussée.

Mme Raimbaud put se sauver en passant par l'appartement d'une dame veuve Guéguen, dans lequel, de sa chambre, donnait accès une porte condamnée qu'on enfonça.

 

Malgré des secours immédiats, le salon et les trois pièces qui composaient le rez-de-chaussée de l'appartement ne sont plus qu'un brasier.

Ces dégâts sont évalués à 25.000 francs environ.

Dans le salon se trouvaient un piano, un secrétaire, des tableaux, des chinoiseries, des morceaux de musique, des tentures, des objets d'art et de valeur qui ont été complètement carbonisés.

L'incendie s'étant développé avec une extrême rapidité, il a été impossible de rien sauver, sauf la vaisselle, des services à thé, à café, etc.

 

L'immeuble appartient à Mme Guermeur propriétaire au Poulligou, en l'Hôpital-Camfrout.

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