1896
La cantine scolaire de Recouvrance
Source : La Dépêche de Brest 22 octobre 1896
Nous annoncions en juillet dernier, quelque temps après sa constitution, que la Société de bienfaisance des écoles laïques se proposait de commencer son œuvre en ouvrant une cantine scolaire à Recouvrance.
C'est chose faite depuis dix jours, et si quelques doutes pouvaient exister sur les services qu'une pareille entreprise devait rendre, le résultat est bien de nature à les dissiper.
Le succès a été, en effet, complet.
La cantine a été ouverte le lundi 12 octobre courant.
Trois cents enfants, garçons et filles, environ, du groupe scolaire de la rue Vauban, y sont venus prendre le repas de midi ; ils y ont trouvé des aliments très convenablement préparés et distribués en quantité très suffisante :
une soupe d'abord, chaude, et que tous mangent avec un visible plaisir ;
un plat ensuite, viande ou légumes, qui varie, selon le menu du jour ;
un gros morceau d'excellent pain.
Le tout pour dix centimes.
Hier, le menu était ainsi composé :
Soupe à l'oignon, boudin et pommes de terre frites.
Les menus sont variés de façon à exciter l'appétit de l'enfant ;
en voici quelques-uns :
Soupe aux choux, puis choux, pommes de terre, lard, soupe aux haricots et haricots en salade ou autrement accommodés ;
potage gras et bœuf bouilli, etc., etc.
Garçons et fillettes ont bon appétit ;
ils déjeunent gaiement, s'en vont contents.
L'expérience commencée ne peut qu'encourager la Société de bienfaisance des écoles laïques à continuer.
La cantine est installée à la salle de Venise.
Le restaurateur, M. Kermaïdic, a prêté son local et son concours personnel avec un dévouement qu'on ne saurait trop reconnaître.
Ce n'est pas petite besogne de faire la cuisine pour trois cents marmots.
M. Kermaïdic ne s'est pas effrayé.
Qu'il soit félicité et remercié.
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Autour de l'un des membres du comité, chargé de la direction de la cantine, M. Mouret, qui a apporté à son organisation le plus grand zèle et la plus louable activité, de bons citoyens- se sont groupés qui, se partageant la tâche de la surveillance quotidienne, assurent le bon fonctionnement de la cantine.
Bref, commencée avec la volonté ferme de la mener à bien, l'expérience est des plus encourageantes.
La Société de bienfaisance des écoles laïques a conscience de venir sérieusement en aide aux familles et d'encourager très efficacement la fréquentation scolaire ;
elle fera tout le possible pour étendre le bienfait de la cantine dans la plus large mesure.
Aux républicains de lui rendre la tâche plus facile en s'associant à ses efforts.
On ne sera jamais trop nombreux et les ressources ne seront jamais trop grandes pour les œuvres de générosité démocratique.
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Source : La Dépêche de Brest 25 octobre 1896
M. Delobeau, sénateur et maire de Brest, s'est rendu hier, à midi, à la salle de Venise, pour assister au fonctionnement de la cantine scolaire ouverte par la Société de bienfaisance des écoles laïques et dont nous avons déjà parlé.
Trois cent quarante enfants environ, garçons et fillettes, assistaient au repas.
Reçu par MM. Dessoye, président de la Société, Brunelat, Lamarque, Ravier, vice-présidents, Parc, secrétaire général, et la plupart des autres membres du comité, M Delobeau a examiné avec le plus grand intérêt l'organisation de la cantine.
MM. Berger et Le Goïc, adjoints au maire, les conseillers municipaux de Recouvrance, M. Bourragué, inspecteur primaire, s'étaient rendus aussi à l'invitation du comité de la société, et tous ont constaté le bon ordre qui régnait parmi cette foule d'enfants, leur bonne tenue, l'abondance et la qualité des mets qui leur étaient servis et leur satisfaction.
Le menu se composait, comme mardi dernier, d'une soupe à l'oignon et de boudin avec pommes de terre frites, on y avait ajouté, pour la circonstance, une pomme à chaque enfant, comme dessert, et « un verre de vin », de l'abondance, bien entendu.
En une courte allocution, M. Delobeau a dit aux enfants qu'il avait tenu à venir les voir, afin de leur donner une marque nouvelle de la sollicitude de l'administration municipale pour tout ce qui touche à l'enfance et aux choses de l'instruction et de l'éducation.
L'organisation même de cette cantine était une preuve que cette sollicitude était partagée par beaucoup d'esprits généreux, et M. Delobeau a remercié d'avoir pris l'initiative de cette création M. Dessoye, vice-président de la Ligue française de l'enseignement, à laquelle sont dues tant d'œuvres excellentes dans toute la France en faveur de l'éducation nationale, et M. Parc, secrétaire général de la Société de bienfaisance des écoles laïques ;
tout spécialement il a félicité M Mouret, membre du comité de la Société et directeur de la cantine, dont le zèle et l'activité sont véritablement dignes d'éloges, et M Kermaïdic qui a mis au service de l'œuvre un dévouement et un désintéressement qu'on doit se plaire à proclamer, sans oublier les commissaires qui chaque jour veillent au bon ordre du repas.
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La cantine scolaire de Recouvrance est donc une excellente chose et M. Delobeau se réjouit de son succès.
Il souhaite, en terminant, que l'œuvre se propage et que le bienfait s'en fasse sentir jusque dans les campagnes.
M. Dessoye a répondu à M. le maire de Brest en le remerciant de sa visite et des paroles qu'il venait de prononcer, tout particulièrement de celles qui étaient à l'adresse de MM. Mouret et Kermaïdic, dont le concours a été si précieux.
Il lui a donné l'assurance que la Société de bienfaisance des écoles laïques ne demandait qu'à poursuivre son œuvre, à mesure que s'accroîtront ses ressources.
M. Delobeau et les personnes qui l'entouraient ont visité ensuite la cuisine.
Une des plus émérites cuisinières de Brest, un rare cordon bleu, avait tenu, elle aussi, à prendre part à la fête et faisait frire dans une poêle immense les pommes de terre.
Le repas des enfants terminé, quelques membres du comité ont déjeuné avec le menu de la cantine.
Est-il besoin d'ajouter qu'après cette visite, le nombre des adhésions à la Société était augmenté ?
Nous faisons appel à tous les républicains pour qu'il augmente chaque jour.
L’extension de l'œuvre est à ce prix et le chiffre de la cotisation n'est que de cinq francs par an.
Pour les écoles laïques, s. v. p.
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Source : La Dépêche de Brest 1 avril 1897
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Octobre 1888
L'Illustration
Cantine scolaire
