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1899

Pour conduire sa femme ivre au poste

 

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Source : La Dépêche de Brest 23 juillet 1899

 

Un portefaix nommé Armand Vimbert, 45 ans, demeurant 17, rue Monge, a été arrêté, hier soir, vers 10 h. 1/2 et remis, dans la matinée, à la disposition du procureur de la République, qui l'a fait écrouer.

 

Voici les faits :

Le portefaix, qui, contrairement au dicton, n'avait pas bu un seul petit verre, et jouissait par conséquent de toute sa raison, avait trouvé, en rentrant chez lui, sa femme absolument ivre.

 

Comme de juste, Vimbert fit des remontrances à sa moitié, mais c'était peine perdue.

Celle-ci chantait, criait, jurait abominablement.

Le portefaix prit alors une héroïque détermination :

Il menaça sa femme de la conduire au poste.

 

Ce qui fut dit fut fait ;

mais, une fois devant la porte du commissariat du 1er arrondissement, la femme Vimbert fit la difficile, tant et si bien qu'une vraie discussion s'éleva, occasionnant un assez grand rassemblement.

 

Les agents intervinrent alors, et pendant ce temps-là, l'épouse en « goguette » s'esquiva rapidement, d'où colère du mari.

 

— Ah ! C'est comme cela, dit-il aux agents, que vous laissez partir ma femme ;

eh bien ! N'ayez pas peur, quand je vous rencontrerai, je saurai vous reconnaître et je vous casserai la g....

Puis une quantité d'insultes plus ou moins grossières.

 

Cette fois, ce fut le portefaix qui alla dormir au violon, aux lieu et place de sa femme.

Mais ce ne fut pas chose aisée que de l'y conduire.

Il fallut plusieurs agents pour venir à bout du mari furieux.

 

Une fois enfermé, Vimbert se mit à hurler et à tout briser ; la porte elle-même faillit être ébranlée, et c'est pourquoi le portefaix, qui désirait tant voir sa femme au poste, a été incarcéré, sous l'inculpation de tapage, outrages aux agents et bris de mobilier.

 

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Source : La Dépêche de Brest 25 juillet 1899

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