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1908

Tentative d'incendie criminel
aux Dames de France

 

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Source : La Dépêche de Brest 8 juillet 1908

 

Le parquet vient d'être saisi d'une tentative d'incendie commise dans les grands magasins Aux Dames de France, rue de Siam.

Voici les renseignements que nous avons pu recueillir sur cette affaire :

 

Samedi, dans la soirée, le concierge eut sa loge inondée ;

plusieurs personnes, accourues à son appel, eurent bientôt de l'eau jusqu'aux genoux.

 

Une heure après, le compteur ayant été fermé, chacun s'apprêtait à prendre un repos bien gagné, lorsque les cris : « Au feu ! Au feu ! » retentirent.

 

C’était le veilleur de nuit qui, en lisant son journal au rez-de-chaussée, venait d'apercevoir une vive lueur dans les magasins du premier étage.

 

Une proposition de jupons en mousseline, installée autour d'une colonne, à la lingerie pour dames, était en flammes.

 

Avec l'aide de M. Taillefer, conseiller municipal, on eut tôt fait d'éteindre ce commencement d'incendie.

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Peu rassurés, les employés présents cherchèrent si les coupables ne s’étaient pas cachés dans les magasins.

L'un d’eux ouvrit le monte-charge et s'aperçut avec stupéfaction que ce dernier, avait également brûlé intérieurement ;

le feu, faute d'air, s'était éteint seul.

 

M. Armand Weill, directeur, crut d'abord à un court-circuit.

Mais on s'aperçut, plus tard, que l'on n'avait pas seulement mis le fou aux jupons ;

les incendiaires avaient aussi perforé, à l'aide d'un fer rougi au feu, une conduite d'eau et un tuyau de gaz.

 

Supposant, cette fois, qu'il se trouvait bien en face d'une tentative criminelle, il déposa une plainte entre les mains du commissaire de police du quartier, qui a avisé le procureur de la République des constatations qu'il a faites.

 

On suppose que les coupables ont perforé la conduite d'eau pour que l'on n'en trouve pas, dès le début, pour éteindre l'incendie.

 

L'information se poursuit.

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Source : La Dépêche de Brest 9 juillet 1908

 

Nous avons dit, hier, que deux foyers d'incendie ayant été découverts dans les magasins des Dames de France, et que, d'autre part, des conduites d'eau et de gaz ayant été trouvées perforées, M. Armand Weill, directeur, croyant à la malveillance, avait déposé plainte entre les mains du commissaire de police du quartier.

 

Ce magistrat, après examen des lieux, conclut lui-même à un attentat criminel, et adressa son procès-verbal au parquet.

 

Or, M. Kerscaven, bijoutier, propriétaire du bâtiment neuf faisant l'angle des rues Ducouëdic et de Siam, affirme avoir acquis la certitude que l'on se trouve en présence d'un phénomène magnétique, occasionné par l'orage de ces jours derniers.

 

Il base ses conclusions sur ce fait que deux conduites, d'eau en plomb, qui se trouvaient renfermées dans un mur en ciment armé ont été fendues à leur point de jonction avec une barre de fer.

 

— Un poinçon rougi au feu, ajoute-t-il, ni même une lampe à souder n'aurait pu attaquer ainsi des tuyaux, qui étaient chargés.

D'après M. Kerscaven, la conduite de gaz de 70 millimètres ayant aussi été perforée à son point de  rencontre avec une cornière en fer, on ne peut également qu'en accuser le fluide.

 

Enfin, le court-circuit cause de l'incendie des jupons et de la plate-forme du monte-charge n'aurait pas d'autre principe.

 

Le commissaire de police, mis au courant de ces constatations, a suspendu son enquête.

 

M. Gras, ingénieur électricien, directeur de la compagnie des tramways, sera, appelé aujourd'hui en qualité d'expert.

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9 septembre 1937 - Aux dames de France.jpg
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