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1936

Pollution de la rivière le Stéir

 

 

Source : La Dépêche de Brest 11 juin 1936

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Source : La Dépêche de Brest 14 juillet 1936

 

Le Conseil général et la Fédération finistérienne des sociétés de pêche se sont élevés à diverses reprises contre la pollution des eaux de la rivière Le Stéir, pollution faite par une entreprise qui fournit à l'administration des ponts-et-chaussées le gravillon à répandre sur certaines routes.

 

Le lavage de ces gravillons entraine dans le Stéir une eau argileuse qui pollue la rivière de la commune de Cast et celles des environs de Quimper.

Aussi les riverains et les pêcheurs se plaignent-ils à juste titre d'une entreprise qui les lèse et ne respecte pas les arrêtés préfectoraux.

 

La lettre ci-dessous, envoyée par le préfet du département au président de la Fédération des pêcheurs, permettrait de penser que l'administration des ponts-et-chaussées se déciderait à étudier une amélioration plus efficace que les soi-disant bassins de décantation établis pour donner satisfaction à l'opinion publique.

Les riverains et les pêcheurs qui, depuis plusieurs années, attendent le bon vouloir de l'entrepreneur et de l'administration feront bien de ne pas se réjouir trop vite, car il y a dans cette affaire une question de dépenses à retenir.

 

Voici la lettre de M. le préfet :

 

Quimper, le 6 juillet 1936.

Monsieur,

 

Par lettre en date du 26 mai dernier, vous vous êtes plaint à nouveau de la pollution des eaux du Stéir par l'entreprise Delhommeau, de Quéménéven.

 

J'ai l'honneur de vous faire connaître que MM. les Ingénieurs des ponts et chaussées se sont rendus sur les lieux pour visiter le lit de la rivière, mais ils n'ont pu procéder à un examen approfondi en raison de la situation avancée des foins dans les prairies.

 

Dès que la saison le permettra, l'étude de la question sera reprise de façon complète et MM. les ingénieurs pourront décider quels sont les aménagements qui devront être apportés au système actuel de décantation.

 

M. Delhommeau auquel il a été fait part de votre réclamation, a d'ailleurs affirmé qu'il tenait avant tout à donner satisfaction à ceux qui sont lésés par son entreprise et qu'il s'est engagé à exécuter les travaux qui lui seront imposés par l'administration.

 

Veuillez agréer, monsieur, l'expression de ma considération distinguée.

 

Le préfet : E. LARQUET.

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Source : La Dépêche de Brest 17 juillet 1936

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Source : La Dépêche de Brest 12 septembre 1936

 

La Fédération des sociétés de pêche du Finistère nous communique :

 

La Fédération finistérienne des sociétés de pêche vient de recevoir la lettre ci-dessous de M. l'Ingénieur en chef du département.

Cette lettre est relative à la pollution de la rivière Le Stéir, qui se jette dans l'Odet, à Quimper.

 

La pollution dure depuis deux ans et s'étend sur un parcours de 20 kilomètres, aussi a-t-elle donné lieu à de nombreuses protestations des riverains du Stéir, qui ne peuvent comprendre l'Inexplicable tolérance administrative dont jouit l'entreprise de lavage de gravillons du Hinguer, située dans la commune de Cast.

 

« L'ingénieur en chef du département du Finistère, à M. Paul Layrle, président de la Fédération finistérienne des sociétés de pêche et de pisciculture, 7, rue de Rosmadeuc, à Quimper.

 

« Quimper, le 4 septembre.

« Monsieur,

« Vous ayez demandé l'avis de mon service aux différentes suggestions présentées par M. Chabal, secrétaire de la société de pêche et de pisciculture de Quimper, relatives à l'amélioration du système d'épuration des eaux employées par l'entreprise Delhommeau au lavage du gravillon et déversées dans le ruisseau du Duc, affluent du Stéir, insuffisamment décantées.

 

« Les idées émises par M. Chabal sont très intéressantes, mais, peut-être, d'une application difficile.

 

« Il est certain que l'endroit où sont actuellement installés les bassins de décantation n'est pas très accessible.

Aussi, pour obvier à ces inconvénients et sur nos instances, M. Delhommeau s'est-il rendu acquéreur de 2.300 mètres carrés de terrain à prendre dans la parcelle n° 810, située entre la ligne de chemin de fer et la route.

Cette acquisition n'a pu se réaliser qu'après de longs et laborieux pourparlers avec le propriétaire.

 

« Sur le terrain ainsi acquis, M. Delhommeau va installer de nouveaux bassins bien étanches et, de ce fait, l'eau de lavage du gravillon pourra être retenue pendant six jours en vue de sa décantation avant d'être rendue à la rivière, alors que l'expérience semble démontrer qu'un délai de quatre jours serait suffisant.

D'autre part, dans le dernier bassin, l'eau de lavage sera traitée par l'addition d'un coagulant dont le but est d'activer sa clarification.

Il est donc probable que les pêcheurs à la ligne obtiendront ainsi entière satisfaction.

 

« Enfin, la proximité de la route rendra facile le nettoyage des bassins.

 

« Il est d'ailleurs à remarquer que, pour différentes raisons qui ne se reproduiront pas à l'avenir, l'entreprise Delhommeau a été dans l'obligation, cette année, de travailler seize heures par jour et, de ce fait, la quantité d'eau journellement employée a été augmentée considérablement.

C'est ce qui explique l'insuffisance des bassins précédemment prévus et les nombreuses réclamations.

 

« Les plaintes portant sur la souillure des eaux par la carrière du Hinguer avaient pratiquement cessé depuis un certain temps, à la suite des précautions prises.

L’intensification accidentelle et provisoire de la production de la carrière a rendu ces mesures moins efficaces et a provoqué les nouvelles plaintes.

 

« Il semble que les nouvelles mesures envisagées amélioreront beaucoup l'épuration des eaux de lavage.

Il y a, en effet, quelquefois dans les eaux, en plus des particules assez grosses décantant rapidement, des particules ténues qui restent très longtemps en suspension.

On peut espérer que le coagulant permettra de se débarrasser de ces dernières.

 

« Veuillez agréer, monsieur, l'expression de ma considération distinguée.

 

« Signé : CAVENEL. »

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