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1937

La fin lamentable d'un pauvre hère
le long de la route
de Brest à Guipavas

 

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Source : La Dépêche de Brest 28 janvier 1937

 

Vers 10 h. 30, hier matin, M. Galliou, ouvrier boulanger, demeurant à Tour-Bian, arrêtait sa voiture sur la route de Brest à Quipavas, non loin de son domicile, au lieu dit Coatodon.

Il s'approcha du fossé profond qui, à cet endroit, longe la route, à droite en se dirigeant vers Guipavas.

 

M. Galliou voulait couper une branche aux arbustes qui bordent le talus.

C'est alors qu'il découvrit le corps d'un homme étendu sous les branchages.

De toute évidence, l'homme était mort et probablement depuis plusieurs jours.

L'inconnu était allongé, le torse nu, vêtu seulement de son pantalon.

Près de lui gisait sa veste et sa casquette.

 

M. Galliou ne s'attarda pas.

Il alla prévenir la mairie de Guipavas de sa macabre découverte.

 

L'enquête

 

M. Goulven Madec, garde champêtre par intérim, fut chargé de procéder à une première enquête.

 

Ayant alerté la gendarmerie de Landerneau, il se rendit sur place, accompagné de M. Le Guen, adjoint au maire de Guipavas.

 

M. le docteur Lavenant et les gendarmes Cosquer et Riou, arrivaient peu après à Coatodon pour procéder aux constatations nécessaires.

 

Ne s'agissait-il pas d'un crime, d'un accident de la route ?

 

Cependant, ayant examiné le cadavre, M. le docteur Lavenant conclut à une mort naturelle, due vraisemblablement à une congestion.

Le décès remontait à 6 ou 7 jours.

 

Selon toute vraisemblance, le malheureux avait été terrassé au moment où il s'apprêtait à procéder à une hâtive toilette.

Cela expliquait à la fois sa position et sa tenue rudimentaire.

Aucune trace de choc ou de coup ne fut relevée sur le cadavre.

Le permis d'inhumer fut donc délivré.

 

Le signalement du défunt

 

Les gendarmes Cosquer et Riou relevèrent alors le signalement du défunt.

C'est un homme mesurant 1 m. 60 environ, châtain foncé, récemment coupés ; yeux bleus ou gris, moustache blonde légèrement tombante, chaussures noires trop grandes, casquette bleue du genre de celle que portent beaucoup de marins de commerce.

 

Dans une poche du veston bleu qui se trouvait a côté du cadavre, on a trouvé un porte-monnaie en cuir portant l’inscription suivante :

« Grand café Yves Corbic, Périgueux. Monopole de la bière Poussel. ».

Le porte-monnaie contenait 1 fr. 35 et trois bons du bureau de bienfaisance de Brest, numérotés 1985, 1992 et 2.988 ou 2 968.

Il est probable que ces bons permettront d'identifier le mort.

 

À 15 h. 30, M. François Henri, chargé des convois funèbres à Guipavas, venait à Coatodon avec un camion sur lequel était placé un cercueil.

 

Le corps fut transporté à Guipavas et déposé dans la morgue attenant à la mairie.

 

Le parquet de Brest a été avisé, mais aucune information n'a été ouverte, en raison des conclusions de l'enquête.

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