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1937

Des gangsters en herbe
au Conquet

 

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Source : La Dépêche de Brest 4 septembre 1937

 

Le maréchal des logis-chef Le Dé, commandant la brigade de gendarmerie du Conquet, et le gendarme Le Guellec, viennent de mettre fin aux agissements d'une bande de gamins qui, depuis plusieurs mois, commettaient de nombreux vols au préjudice de touristes fréquentant la coquette station balnéaire.

 

C'est à la suite de la déclaration de la mère d'un des enfants, intriguée par l'attitude de son fils, que l'affaire put être éclaircie.

 

Depuis plusieurs jours, Mme P... s'était aperçue que son fils François, âgé de 12 ans, n'avait pas d'appétit.

Or, le 26 août, alors que l'enfant avait encore refusé les mets qu'on lui présentait, son jeune frère âgé de 6 ans, fit à Mme P... la réflexion suivante :

— Maman, François a eu beaucoup de sous avec François S..., et s'il n'a pas faim, c'est qu'il a mangé du pain, de la charcuterie, des raisins et bu de la limonade.

 

Mme P... interrogea son fils, qui reconnut avoir effectivement reçu de son camarade S.... âgé de 11 ans, plusieurs sommes d'argent.

Le jeune P... exhiba un porte-monnaie neuf qui renfermait 75 francs.

 

Ces faits furent portés à la connaissance de la gendarmerie, qui ouvrit une enquête et amena la culpabilité de François S... ; René P.... 9 ans ; Emile G.... 14 ans ; François E... ; Louis L..., 9 ans, et Félix B..., 9 ans également.

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Le principal auteur des méfaits était le jeune S..., qui ne fit aucune difficulté pour les reconnaître.

 

Il distribuait le produit de ses vols entre ses petits camarades.

 

Dans la villa de Mme Lafitte, demeurant à Paris, S... déroba un réveil, une boite de compas et une bouée pour apprendre à nager.

Il y pénétra en enlevant le crochet de fermeture d'une porte vitrée, dont deux carreaux étaient brisés.

 

Dans un garage attenant à la propriété et appartenant à M. Julien, bijoutier à Brest, les garnements badigeonnèrent une périssoire à l'aide de la peinture prise sur place.

 

Se promenant sur la plage de Portez, le jeune S... fouilla un veston déposé là par un estivant.

Dans l'une des poches, il découvrit un portefeuille renfermant la somme de 650 francs et se l'appropria.

 

Il dilapida l'argent avec ses complices dans l'espace de quelques jours seulement.

 

Les commerçants chez lesquels les enfants allaient monnayer des billets de 100 francs pour s'acheter diverses friandises et prendre des consommations ne paraissaient nullement intrigués.

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Le 20 août, le jeune B... avait dérobé, au préjudice de Mme Le Calvé, 32 ans, une montre-bracelet que celle-ci avait déposée dans une mallette pendant qu'elle se baignait.

 

Ses soupçons se portèrent sur l'enfant que Mme Le Calvé avait vu rôder non loin de là.

B... était accompagné du chef de bande S..., qui restitua, peu après, la montre volée par son complice.

Ce dernier l'avait cachée sous une motte de terre.

 

Au cours de leurs investigations, les gendarmes apprirent également qu'au mois de juillet de l'année dernière, M. Joseph Taniou, mécanicien, demeurant rue Poncelin, au Conquet, avait été victime d'un vol de 500 francs, renfermés dans une boîte de fer blanc placée derrière une pile de linge.

 

C'est pendant qu'il assistait aux obsèques de son frère que M. Taniou reçut la visite des voleurs.

Les circonstances dans lesquelles furent commis le vol firent porter les soupçons du mécanicien sur le jeune S..., qu'il connaissait tout particulièrement pour ses mauvais instincts.

 

Ces garnements méritent une sérieuse admonestation et souhaitons qu'à l'avenir ils ne se conduiront plus comme de véritables « gangsters » en herbe.

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Source : La Dépêche de Brest 12 septembre 1937

 

Nous avons relaté dernièrement les exploits commis au Conquet par des enfants d'une dizaine d'années qui, dans le courant de la saison d'été, opérèrent des cambriolages et des vols au préjudice de nombreux estivants.

 

À la lecture de ces faits, parus dans la presse, Mme Piriou, demeurant 6, rue Marcelin Berthelot, en villégiature au Conquet, vint conter à la gendarmerie qu'au mois de juillet 1936, elle avait été également victime d'un vol, alors qu'elle se trouvait sur la plage du Croë.

 

En rentrant à Brest, Mme Piriou constata qu'elle n'avait plus son sac à main qui contenait une centaine de francs, une montre-bracelet et divers autres objets, le tout d'une valeur d'environ 500 francs.

Une plainte fut déposée au commissariat du 1er arrondissement, mais on ne retrouva jamais le sac à main.

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Les gendarmes interrogèrent François S.... 11 ans, et René P..., 9 ans, ceux-là mêmes qui firent parler d'eux, avec d'autres camarades l'autre jour.

 

Le jeune S... ne fit aucune difficulté pour reconnaître qu'il était bien l'auteur du vol du sac à main de Mme Piriou.

Il avait « opéré » en compagnie de son lieutenant P..., car S... était considéré comme le chef de bande.

 

L'argent fut partagé et P..., qui s'était approprié la montre, la jeta dans un trou près de la passerelle conduisant à la plage des Blancs-Sablons.

Le jeune garnement s'était d'abord amusé à ouvrir le boîtier pour y enlever le mécanisme.

 

Au cours de leur interrogatoire, S... et P... déclarèrent en outre avoir dérobé une quinzaine de montres dans le courant des années 1936 et 1937, au préjudice des baigneurs qui laissaient leurs vêtements sur le sable ou dans les rochers.

 

Quelques-unes des montres furent vendues pour des sommes variant entre 10 et 30 francs.

L'argent ainsi récolté était ensuite dépensé par les petits chenapans en friandises diverses.

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