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1938

Les mystères de Primelin

 

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Source : La Dépêche de Brest 30 mars 1938

 

Depuis la disparition mystérieuse de Mme Fily, en mars 1929, nous avons eu à revenir plusieurs fois  sur cette troublante affaire, car la population de toute cette région n'a jamais voulu croire au suicide de la disparue et, pour de nombreuses personnes du pays, ainsi que pour certains enquêteurs, la femme Fily a été assassinée.

 

Les années ont passé, mais, chose extraordinaire, la mort de cette femme n'a jamais été oubliée, on en parle toujours et la suspicion jetée sur certaines personnes est toujours aussi tenace !

 

Or, voilà qu'un fait nouveau vient de remettre l'affaire Fily à l'ordre du jour.

 

La rumeur publique, plus vive que jamais, accuse plus ouvertement ;

le malaise est grand dans la contrée et l'enquête qui vient de commencer, et qui sera cette fois menée rapidement et jusqu'au bout, espérons-le, semble devoir réserver des surprises.

 

C'est à la suite d'une lettre anonyme que le parquet et la gendarmerie ont repris l'affaire, mais, avant d'arriver aux récentes déclarations, rappelons brièvement les côtés mystérieux de la disparition de la femme Fily.

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CRIME OU SUICIDE ?

 

Mme Marie-Anne Fily, âgée de 58 ans, habitait à Kerloch-Hellia, en Primelin,

une petite maison appartenant à M. Hélias, maire du pays.

Elle était logée gratuitement grâce à la générosité de M. Gloaguen, beau-père de M. Hélias, et décédé en 1926.

 

Mme Fily cultivait un petit coin de terre et vivait du produit de la vente du lait de la vache qui lui avait été laissée également par M. Gloaguen, vache empoisonnée, a-t-on dit aussi, quelques jours avant le drame.

 

Mme Fily avait, paraît-il, un caractère sombre, fréquentait peu les gens du pays, mais semblait devoir finir ses jours sans trop de soucis.

Elle avait une fille qui avait épousé un pompier de Paris.

 

Le dimanche 24 mars 1929, jour des Rameaux, on la vit aller au bourg de Primelin, fière d'arborer une robe neuve qu'elle venait de se confectionner.

 

Le soir elle rentra chez elle, puis on ne la revit jamais.

 

La gendarmerie d'Audierne fut alertée ainsi que le parquet de Quimper.

On pénétra dans la maison où on trouva des restes de victuailles et la robe neuve de Mme Fily, mais nulle trace de sa propriétaire.

 

Coup de théâtre :

le jeudi suivant, on découvrit sur la grève de Congourveur, non loin de la maison Fily, ses sabots et ses vêtements de tous les jours !

 

Comment ces objets n'avaient-ils pas été vus depuis le dimanche ?

 

Mystère !

Mise en scène pour faire croire à un suicide ?

Car certaines personnes firent circuler alors la version du suicide, mais la population se refusa à y croire.

Était-il admissible en effet qu'une femme, surtout, se soit déshabillée avant de se jeter à l'eau ?

De plus, Mme Fily n'avait aucune raison pour se suicider, ni de placer sur la grève ses sabots et ses vêtements qui, bien qu'en évidence, ne furent trouvés que quatre jours après sa disparition.

 

La police mobile de Rennes appelée fit une perquisition dans la chambre de Mme Fily, et, nouveau coup de théâtre, des traces de sang fraîchement lavé furent découvertes près du lit.

 

Le crime ne fit alors plus de doute, les policiers procédèrent à une enquête qui, pour des raisons sur lesquelles nous aurons peut-être à revenir, ne fut pas facilitée et ne donna pas de résultats, bien que leur opinion, comme celle de nombreuses personnes, fut faite dès le début de leurs interrogatoires.

 

Sans être classée, on laissa l'affaire « mijoter » ;

on revint dessus à différentes reprises, mais sans obtenir de résultats.

 

Or, voilà que le pays s'émeut, l'affaire Fily est de nouveau l'objet de toutes les conversations cette fois la population est décidée, à aider enfin l'action de la justice, car il est temps que le mystère soit éclairci.

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ON DÉCOUVRE LE SQUELETTE D'UNE FEMME BRUNE QUI FUT ENTERRÉE NUE !...

 

Voici la déclaration qui vient d'être faite, à deux fois différentes, aux gendarmes d'Audierne, par un témoin :

 

Le 31 décembre 1936 (tout est à retardement dans les mystères de Primelin) Jean Jaffry, 67 ans, fossoyeur attitré de la commune, travaillait dans le cimetière avec son aide, Albert Morvan, 25 ans aujourd'hui, réformé de l'école des mousses, domestique de ferme, habitant Kerven, en Primelin.

 

Les deux hommes creusaient une tombe appartenant à M. V..., en vue d'une nouvelle inhumation.

 

Dès les premiers coups de pioches, Morvan sentit un choc et sortit un crâne, un crâne de femme, auquel adhéraient encore de longs cheveux noirs, et bien vite, à 15 ou 20 centimètres du sol, il mettait au jour un squelette entier, bien conservé, celui d'une femme enterrée nue ou, tout au plus avec une chemise, aucune trace de boutons, crochets ou autres objets n'étant visible auprès du squelette.

 

— Qu'est-ce cela ? dit Morvan.

— Rien ; de vieux ossements sans doute, reprit le fossoyeur ;

tu n'as pas besoin de parler de cela, ça ferait des histoires !

 

Le squelette fut enlevé et, sous 20 centimètres de terre, on trouva l'unique cercueil de la tombe et le squelette mystérieux fut placé dans le même cercueil où il doit se trouver encore si les déclarations de Morvan sont exactes.

 

Depuis cette époque le jeune Morvan n’était pas tranquille ;

il fit part de cette découverte à sa mère qui, elle aussi, lui dit de ne pas en parler, toujours afin d'éviter des ennuis.

 

Néanmoins Morvan raconta le fait à des amis et, pour lui comme pour eux, le squelette aux cheveux noirs devait être celui de Mme Fily, surnommée dans le pays « La Noire », en raison de son teint et de son opulente chevelure brune.

 

Le temps passa, Morvan aurait, peut-être, gardé le silence plus longtemps, s'il n'avait eu quelques chicanes avec une personne qui avait été interrogée longuement lors de la disparition de la femme Fily, et surtout si, en état d'ébriété, les époux Jaffry, en mauvais termes maintenant avec des amis d'autrefois, n'avaient tenu des propos fort graves

 

En effet, Mme Jaffry aurait dit devant plusieurs personnes, dont le jeune Morvan :

« J'en sais long sur l'assassinat de la Fily !...

Si je voulais parler X... irait à Cayenne !...

Une nuit, après le crime, il est venu réveiller mon mari pour qu'il aille enterrer le cadavre dans le cimetière !... »

 

Propos terribles, en effet, mais il convient de dire que Mme Jaffry ajoutait :

« Mon mari a refusé d'aller faire cette besogne avec X... au cimetière... »

 

Disons tout de suite que, si le jeune Morvan est toujours ferme et précis dans ces déclarations, disant que, la tête sous le couteau, il jurera qu'il dit la vérité, la femme Jaffry nie énergiquement avoir tenu ces propos, et l'ancien fossoyeur ajoute que tout cela est faux ;

il prétend même, ce qui est excessif, qu'il n'a jamais employé Morvan pour travailler au cimetière.

 

Tous ces bruits, colportés depuis quelque temps, ont été enregistrés par une personne qui a envoyé une lettre anonyme au parquet et c'est pourquoi la gendarmerie d'Audierne a commencé une enquête.

Les témoignages de Morvan, en présence de son employeur actuel, M. Poulazan, à Cléden-Cap-Si-zun, et ceux qu'il a renouvelés à la gendarmerie d'Audierne sont nets, formels, détaillés et précis.

 

L'enquête, menée rapidement et avec habileté, aurait amené d'autres témoignages dont nous ne pouvons encore parler.

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EST-CE LE SQUELETTE DE « LA NOIRE » ?

 

C'est certainement en raison du mystère qui a entouré la disparition de Mme Fily, que, tout de suite, Morvan et d'autres personnes ont pensé que le squelette de la femme brune, trouvé à quelques centimètres sous terre, dans le cimetière de Primelin, pouvait être celui de « La Noire ».

 

De plus, ce squelette, bien conservé, était celui d'une femme enterrée nue.

Or Mme Fily était nue quand elle s'est suicidée ou quand elle a été assassinée !

Ses vêtements, ses sabots, ont été retrouvés soit sur la grève de Congourveur, quatre jours après sa disparition (!), soit chez elle.

 

Et puis, pourquoi n'a-t-on pas fait à qui-de-droit une déclaration quand a été trouvé le squelette ?

Pourquoi a-t-on ordonné à Morvan de se taire ?

Pourquoi a-t-on mis rapidement ce squelette dans l'unique cercueil de la tombe?

 

Nous insistons sur le mot « unique » car, Mme Fily est disparue fin mars 1929, or, il y eut depuis un deuil dans la famille à qui appartient la tombe en question, or, la jeune fille n'a pas été enterrée près de sa sœur, mais dans une tombe voisine, appartenant également à la même famille ?

 

Le transport du cadavre de Mme Fily, la nuit, par un clair de lune, dans le cimetière de Primelin, à 1.500 mètres de sa maison, peut paraître étrange ;

mais, d'après l'enquête faite ces jours derniers, on peut établir que la tombe au-dessus de laquelle on a trouvé le squelette est située près de l'église, à un endroit qui ne peut être vu ni des maisons voisines, ni de la route.

 

Il importe, pour calmer le malaise régnant dans la région, que le cercueil qui, d'après Morvan, doit contenir deux squelettes, soit ouvert, alors on saura s'il dit la vérité quant au cadavre de la femme brune trouvé par lui le 31 décembre 1936.

 

Cette opération doit être faite au plus vite, car déjà nous venons d'entendre dire que le cercueil pourrait être enlevé ou visité avant l'arrivée des enquêteurs, ne dit-on pas aussi que, la nuit dernière, des chiens ont hurlé longtemps et furieusement autour du cimetière ?...

 

Le mystère reste toujours grand et ces tragiques histoires sont encore plus troublantes sur cette terre des sombres légendes, le long de cette côte qui mène à l'Enfer de Plogoff et à la baie des Trépassés.

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Source : La Dépêche de Brest 31 mars 1938

 

Ainsi que nous l'avons dit hier, le 31 décembre 1936, Albert Morvan, 25 ans, allait préparer une inhumation dans le cimetière de Primelin avec le fossoyeur en titre Jaffry, 67 ans, quand, dès les premiers coups de pioche, il trouva, à 15 ou 20 centimètres du sol, un crâne auquel adhéraient de longs cheveux noirs.

Puis il mettait au jour un squelette en bon état de conservation.

 

Morvan, sur l'ordre de Jaffry, ne parla pas de cette découverte et le maire de la commune ne fut pas averti.

 

Bientôt Morvan, étant persuadé que ce squelette qui avait été rejeté dans la fosse était celui de la femme Pily, surnommée « la Noire », disparue mystérieusement dans la nuit du 24 au 25 mars 1929, se décida d'en faire part à sa mère et à des amis.

 

Les langues se délièrent.

Une lettre anonyme avertit le parquet de Quimper et depuis quelques jours, la gendarmerie d'Audierne procède à une enquête.

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Hier après-midi, le parquet de Quimper composé de MM. Brouard, procureur de la République ; Le Sciellour, juge d'instruction ; Désiry, substitut et Chicard, greffier ; Goulaouic, interprète, accompagné du capitaine de gendarmerie Le Thomas et du chef de brigade d'Audierne Antoine, fit ouvrir la tombe désignée par Morvan.

 

Assistait à cette exhumation l'ancien fossoyeur Jaffry, niant toujours avoir fait la découverte d'un squelette à quelques centimètres du sol le 31 décembre 1936, tandis que le jeune Morvan affirmait le contraire et maintenait, devant le parquet, que Jaffry lui avait défendu de parler de cette trouvaille.

 

En présence des autorités, deux crânes et des ossements appartenant à deux corps furent découverts, donc à priori, Morvan n'aurait pas menti.

 

L'un des corps est certainement celui d'une jeune fille, Mlle V..., inhumée dans le caveau familial, mais quel est le second squelette qui est celui d'une personne âgée ?

 

Est-ce, comme l'a dit Morvan, celui de la femme Fily ?

 

Le docteur Renault, médecin-légiste, a reconstitué les deux corps et, tard dans la soirée, a fait d'importantes constatations.

Parmi elles, il en est une particulièrement troublante.

 

Le crâne inconnu de la personne âgée porte dans la région occipitale, un petit trou assez net et on se demande quel est l'instrument ou l'arme qui a occasionné cette blessure.

 

Le mystère du cimetière de Primelin reste donc entier et est même encore plus troublant.

 

Le crâne de la personne âgée a été photographié et surtout la denture très caractéristique puis placé sous scellés et emporté à Quimper.

 

L'enquête va se poursuivre et nous donnerons demain de plus amples détails sur les dernières opérations du médecin-légiste et du parquet.

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Source : La Dépêche de Brest 1 avril 1938

 

Nous avons relaté les déclarations faites par Albert Morvan, ce jeune aide fossoyeur, qui affirme avoir trouvé le 31 décembre 1936, un squelette de femme enterrée, vraisemblablement nue sous 15 ou 20 centimètres de terre et qu'il croit être celui de la femme Fily, disparue mystérieusement dans la nuit du 24 au 25 mars 1929.

 

Les déclarations tardives d'Albert Morvan et une lettre anonyme ont amené le parquet de Quimper, après nouvelle enquête de la gendarmerie d’Audierne, à faire des fouilles dans la tombe indiquée par Morvan, entre les murs du presbytère et la vieille église, endroit bien choisi, loin de regards indiscrets  pour procéder, la nuit, à une inhumation clandestine.

 

Nous reviendrons rapidement sur la disparition de la femme Fily, dont nous avons relaté à maintes reprises tous les à-côtés troublants

 

Que ce soit un suicide ou un crime, il est certain que la femme Fily, qui n'avait aucune raison pour mettre fin à ses jours, a disparu d'une façon aussi brusque que mystérieuse et que, malgré de longues et minutieuses enquêtes, jamais ses assassins, si assassins il y a, n'ont pu être confondus et arrêtés, jamais son corps ne fut retrouvé, ni sa mort expliquée.

 

La version du suicide, répandue dans le pays n'a jamais trouvé créance parmi la plus grande partie de la population.

 

Disparue la nuit du dimanche au lundi ses vêtements et sabots n'ont été retrouvés sur la grève que le jeudi, et dans un endroit où passent chaque jour de nombreuses personnes, d'où la supposition que ce n'était là qu'une mise en scène pour faire croire au suicide et que la femme Fily avait été assassinée.

 

Par contre, les soupçons d'assassinat sont basés sur des questions d'intérêt, sur des réticences des témoins, sur des traces suspectes trouvées près de son lit, sur des conversations, précises parfois, réticentes ou nulles lorsque arrivèrent les enquêteurs.

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LE MYSTÉRIEUX SQUELETTE

 

Albert Morvan ment-il, lorsqu'il dit que le 31 décembre 1936, il a découvert un squelette en bon état de conservation à 15 centimètres sous terre dans le cimetière de Primelin?

 

Albert Morvan a-t-il des raisons pour accuser une ou des personnes soupçonnées dès 1929 et longuement interrogées à cette époque?

 

Albert Morvan ment-il quand il dit que son employeur, le fossoyeur en titre Jaffry, lui ordonna de se taire au sujet de la présence du squelette?

 

Ce qui est certain c'est que dans ses déclarations à la gendarmerie d'Audierne, et cela par deux fois, et ses déclarations au parquet, mercredi, devant la tombe ouverte, et renouvelées depuis, sont aussi nettes, aussi précises, aussi énergiques :

« Dans la matinée du 31 décembre 1936, creusant une tombe avec Jaffry, j'ai, au premier coup de pioche, sorti de 15 ou 20 centimètres de terre, un crâne, auquel adhéraient encore de longs cheveux noirs, ensuite j'ai découvert un squelette entier ;

Jaffry me dit que cela n'avait rien d'extraordinaire et qu'il ne fallait pas en parler !... »

 

D'un autre côté Jaffry nie le fait.

Sa femme qui, en état d'ébriété aurait dit, devant différentes personnes,

qu'elle en savait long sur la disparition de la femme Fily ;

qu'elle pourrait envoyer X... à Cayenne, car il était venu demander à son mari de l'aider à inhumer le cadavre en pleine nuit ;

qu'elle est allée sur la demande de X... laver du linge ensanglanté et laver la maison de la femme Fily, nie tout aujourd'hui.

 

Les époux Jaffry réfutent tous leurs propos, comme nient tous ceux qui prétendent en savoir long sur l'affaire et se taisent devant les enquêteurs.

 

Seul Albert Morvan est formel et reste ferme dans ses déclarations.

 

Or, il faut convenir que la découverte d'un squelette, qui n'aurait vraisemblablement pas dû se trouver dans la tombe ouverte mercredi, semble devoir prouver que Morvan a vu quelque chose et connaissait la présence, à cet endroit, du squelette inconnu.

 

Mais...

 

CE SQUELETTE EST-IL CELUI DE LA FEMME FILY ?

 

Rien ne le prouve, sinon des coïncidences de dates, des détails que l'enquête n'a pas encore vérifiés.

 

Le squelette a été enterré nu, or, la femme Fily dont on a retrouvé tous les vêtements s'est suicidée nue ou a été enterrée nue, soit dans le cimetière de Primelin, soit dans un autre endroit dont on a parlé lors des premières enquêtes, à moins qu'elle n'ait été jetée à la mer, soit de la falaise proche de sa maison, soit au grand large...

 

Alors ?...

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UN AUTRE CRIME A-T-IL ÉTÉ COMMIS DANS LA RÉGION ?

 

Si cette question peut être posée aujourd'hui, c'est parce que le squelette exhumé mercredi semble celui d'une personne assassinée.

 

En effet, ce crâne porte une trace qui semble suspecte au distingué médecin légiste :

Un tout petit trou qui n'a pu être occasionné que par une balle tirée à bout portant ou un coup bien asséné d'un instrument pointu, un tisonnier par exemple, mais, certainement pas par la pioche du fossoyeur.

 

Donc, si le squelette n'est pas, et cela est très possible, celui de la femme Fily, il faudrait admettre que c'est celui d'une personne âgée, (cela en raison de l'état et de certaines particularités de sa denture), assassinée et enterrée la nuit, sous quelques centimètres de terre dans le cimetière de Primelin.

 

Il y a là un nouveau point acquis par l'exhumation et les constatations faites mercredi.

 

Les magistrats se trouvent en présence d'un squelette qui n'aurait pas dû être dans cette tombe et d'un crâne portant une blessure suspecte.

 

Si ce n'est pas le crâne de la femme Fily, à qui était-il ?

 

Un nouveau mystère est là.

Qui l'éclaircira ?

Sera-t-il éclairci un jour?

 

Ce qui est certain c'est, qu'à l'heure actuelle l'enquête devient encore plus difficile, surtout en raison du refus de parler des habitants du pays, qui certainement savent quelque chose, et des réticences de ceux qui ont fait de dangereuses déclarations.

 

En résumé, Albert Morvan a déclaré avoir trouvé un squelette, l'avoir rejeté dans la tombe où on l'a retrouvé, mais qui pourra dire, quel est ce squelette ?

Dans quelles conditions il a été porté dans le cimetière de Primelin ?

À la suite de quel drame il y a été enterré ?...

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Source : L’Ouest-Éclair 25 août 1938

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Source : La Lanterne 20 septembre 1892

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