1939
La fête des Gueux à Quimper
Source : La Dépêche de Brest 31 juillet 1939
La grande fête annuelle des Gueux, entrée dans la tradition depuis plusieurs années, s'est déroulée hier selon le programme établi.
Les excellents musiciens de la Lyre quimpéroise, sous la direction de leur chef, M. Roussel, avaient donné samedi soir, au kiosque du Champ de Bataille un concert fort applaudi.
L'intérêt de celui-ci était d'ailleurs relevé par la participation des valeureux sonneurs de trompes de chasse qui devaient à nouveau se faire entendre le lendemain après-midi, à Kérogan.
La soirée se terminait par un défilé en ville qui parcourut les artères centrales, au milieu d'un vif enthousiasme.
Ainsi préparée, la fête des Gueux ne pouvait que connaître le succès.
Pourtant le début de la matinée donna de justes craintes aux organisateurs.
Le ciel gris paraissant incertain et ceci put faire hésiter un moment les habitués qui se préparaient au déplacement de Kérogan.
La première manifestation inscrite au programme de dimanche était le concours de voitures et de bicyclettes fleuries.
Les sujets présentés, en moindre nombre que les années précédentes, n'en témoignaient pas moins d'un bon goût et d'une originalité certains.
Après examen le jury décida de classer ex-æquo premiers les concurrents :
Catégorie voitures, MM. Quiniou et Calvary ;
Catégorie bicyclettes : M. Guyader.
La fête champêtre à Kérogan
À 10 heures, le traditionnel cortège précédé d'une voiture haut-parleur, quittait le Champ de Bataille pour se rendre à Kérogan, dans la prairie vallonnée qui sert d'assises aux joyeuses festivités des « Gueux. »
La foule déjà nombreuse ne fit que s'augmenter et vers le milieu de l'après-midi, on pouvait estimer que trois mille personnes étaient présentes à Kérogan.
De nombreuses personnalités effectuèrent le déplacement, en particulier :
MM. Gautier, maire de Quimper ;
Le Blanc, adjoint ;
Bazin, Merret, Theillou, conseillers municipaux ;
Marquet, secrétaire de l'Union locale des syndicats, etc.
À 11 heures, commençaient les épreuves du crochet populaire.
En raison du grand nombre de candidats, il fut nécessaire de n'en retenir qu'un chiffre limité et 15 d'entre eux affrontèrent le jury qui classa première Mlle Hervé.
L'excellente troupe d’amateurs de Plouhinec, sous la direction de son animateur M. Trividic, donna au cours de l'après-midi, sur une estrade en plein air, une représentation fort applaudie.
Et les diverses attractions se déroulèrent pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Les courses à pied d'enfants, de jeunes gens et de jeunes filles furent âprement disputées, et le nombre des partants atteignit, pour certaines, des chiffres imposants.
Les stands de jeux divers :
Football, lapinodrome, loteries, casse-boites, casse-pots, etc..., tenus par les sections de l'Union locale des syndicats, firent de bonnes recettes.
Et le soir la fête des Gueux se termina par des bals qui se déroulèrent en ville dans une joyeuse ambiance.
La société des Loisirs ouvriers quimpérois, qui a été la cheville ouvrière de cette organisation, mérite des compliments pour la réussite de cette journée.
Source : La Dépêche de Brest 26 juillet 1937
L'année 1922 vit l'apothéose de cette fête si pittoresque en même temps que si populaire, car aucun droit d'entrée n'était exigé du comité et chacun s'y rendait « pedibus cum jambis ».
Le succès de la fête 1922, deuxième dans l'ordre chronologique, fut d'autant plus grand, que d'importantes personnalités présidèrent aux distractions de ce dimanche.
Citons MM Le Hars, sénateur-maire de Quimper ;
Bouilloux-Laford, alors député de Quimper ;
Jean Richepin, de l'Académie française et auteur de la célèbre « Chanson des Gueux » ;
Gustave Théry, de l'Œuvre, et d'autres encore.
La chanson des Gueux de cette année ne fut pas comme on pourrait le penser,
composée par Richepin, mais par Louis Bousquet, auteur de « La Madelon ».
La musique était de Thomas fils, notre distingué compatriote compositeur.
Nous avons pu en retrouver le premier couplet et le refrain:
LES GUEUX
Quand les dimanches d'été le soleil brille
Sur Quimper.
Le bon travailleur emmène sa famille
Au grand air.
La plage de Kérogan vit et fourmille
Et les filles
Sous les pins écoutent les chansons
Des gâs de Quimper.
Jolis garçons.
Refrain
Ah ! Les gueux, les bons gueux de Bretagne
Toujours Joyeux
Vivent les gueux
La gaité partout les accompagne
Chantons les gueux
Amis, chantons les gueux.
Source : La Dépêche de Brest 11 août 1921
Source : La Dépêche de Brest 1 août 1922