1939
Incendie à la gare de Quimper
Source : La Dépêche de Brest 22 et 23 mai 1939
Un violent incendie s'est déclaré hier soir, à la gare de Quimper, dans le garage des autorails, situé en face du bâtiment principal de la station, en bordure de l'impasse de l'Odet.
Il était 23 h. 5 lorsque l'agent des dépôts des machines de service, M. Le Mauguin, remarqua dans le bâtiment réservé aux autorails une grande flamme.
Il prévint immédiatement ses camarades couchés dans le dortoir situé entre le garage et le dépôt des machines.
Les cheminots de la traction descendirent aussitôt sur la voie.
Au même moment, des voisins, MM. Boudehen et Mocaër, demeurant, 34, impasse de l'Odet, voyaient une grande lueur au-dessus du bâtiment des autorails.
M. Boudehen traversa rapidement les voies et se précipita jusqu'au bâtiment central.
Il y trouva M. Billard, chef de gare, qui s'empressa d'alerter les pompiers.
M. Mocaër, pompier de la ville, s'était, pendant ce temps, dirigé sur les lieux où, aidé d'employés du réseau,
il s'efforça de combattre le sinistre.
Mais, déjà, des explosions s'étaient produites et l'incendie avait pris, en peu de temps, des proportions considérables.
Les pompiers de Quimper, sous la conduite du lieutenant Salaün, ne tardèrent pas à arriver.
Les trois bâtiment étaient attaqués par des flammes et, à 23 h. 30, ils n'étaient plus qu'un immense brasier.
Vers minuit, l'immense toit s'écroulait.
Les pompiers, qui avaient éprouvé des difficultés à s'approvisionner en eau, étaient parvenus à brancher leurs lances avec une pression suffisante.
À l'heure où nous téléphonons, ils s'efforcent de noyer les bâtiments.
Les flammes jettent une lueur sinistre sur tout le quartier.
Un vaste réservoir d'huile a pu être protégé et tout danger de propagation semble écarté.
Le bâtiment dans lequel s'est déclaré l'incendie sert de garage aux autorails.
Il abrite également le service du petit entretien, avec ses bureaux et les vestiaires du personnel.
Aucun autorail ne se trouvait heureusement à l'intérieur du garage.
Les dégâts peuvent être évalués dès maintenant à quatre ou cinq cent mille francs.
On ignore les causes du sinistre, qui aurait pris naissance, d'après les déclarations des premiers témoins, dans un bidon d'essence.
Cet incendie n'a fait heureusement aucune victime.
Le service d'ordre était assuré par la gendarmerie et la police.
Les autorités sur les lieux
Sur les lieux du sinistre, on remarquait : MM. Brouard, procureur de la République ; Benedetti, chef de cabinet, et Degrenne, chef de cabinet adjoint du préfet ; le capitaine de gendarmerie Le Thomas ; Desmarès, commissaire spécial ; Le Moign, secrétaire du commissariat de police ; Billard, chef de gare ; Garçon, chef de dépôt ; Rosec chef de district principal, etc.
On est maître du feu
À 1 h. 30 tous les foyers étaient noyés.
Les pompiers, qui avaient branché une lance sur les conduites de la ville et prenaient en même temps de l'eau dans l'Odet, éteignaient les flammes qui couraient encore sur les pignons.
Signalons que l'employé de service hier soir au matériel, M. Guillou, qui avait quitté le dernier le local sinistre, vers 22 h. 45, soit quelques minutes avant l'incendie, n'avait rien remarqué de particulier.
Si ce n'est que l'éclairage électrique ne fonctionnait plus au fond du bâtiment, seules, deux lampes brillaient.
Au cours de la lutte contre l'incendie, le lieutenant des pompiers, M. Salaün a fait une chute dans une fosse creusée entre les voies ; il se plaint de douleurs aux reins.