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1939

Macabre découverte à La Ninon

 

Des ossements humains La Ninon.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 24 avril 1939

 

La société brestoise de travaux maritimes et de travaux publics, chargée de la construction d'un troisième bassin de radoub à La Ninon, poursuit avec célérité les travaux de terrassement préparatoires.

 

Deux pelles à mazout manœuvrent sans arrêt.

La plupart des immeubles ont été rasé et la colline, déjà bien entamée, va procurer à la marine d'immenses terre-pleins sur lesquels seront édifiés des bâtiments pour les services des constructions navales.

 

La semaine dernière, une équipe d'ouvriers, à l’aide de pioches et de pelles, nivelaient une partie de ces terrains, lorsque d’un coup de son outil, l’un des piocheurs, un Algérien, mit à nu un morceau de crâne humain.

 

Effrayé, l’Arabe courut prévenir son chef d’équipe, qui avec précaution, fit faire des recherches.

On ne trouva qu’un crâne en plusieurs morceaux et la partie inférieure d’un humérus.

 

La gendarmerie maritime fut prévenue et le gendarme Thévenot procéda à une enquête.

 

Un médecin principal de la marine examina les ossements qui lui parurent avoir été inhumés depuis fort longtemps et les fit transporter à l'hôpital maritime pour qu’il soit procédé à un examen plus approfondi de cette lugubre trouvaille.

 

Le propriétaire du terrain et d'une ferme située près de la route de la Corniche, M. Kerjean, interrogé, déclara que, depuis près de trente ans, son père et lui avaient travaillé le jardin à l’emplacement duquel on avait trouvé les ossements.

Le grand'père de M. Kerjean, puis son père avaient d'abord été locataires du terrain qu'il avait acheté il y a une quinzaine d'années à M. Squiban vétérinaire à Landerneau.

 

La gendarmerie maritime a transmis le procès-verbal de son enquête à M. le procureur de la République qui, après rapport des techniciens de l’hôpital maritime aura à se prononcer s’il y a lieu d’ouvrir une information sur la provenance de ces débris de squelette humain dont l’inhumation peut, croit-on, remonter à près d'un siècle.

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Macabre découverte à Laninon 00.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 25 avril 1939

 

On sait dans quelles conditions des ossements humains ont été découverts, enfouis à deux mètres sous terre, au fond d'un jardin appartenant à l'une des maisons expropriées de La Ninon.

 

Les débris d'un squelette furent mis à jour par la pelle à vapeur que la Société brestoise de travaux maritimes et de travaux publics emploie pour le nivellement du terrain.

 

Aussitôt après la macabre découverte, la gendarmerie maritime fut alertée.

 

M. Kerjean, propriétaire du terrain en question, déclara que depuis près de trente ans, son père et lui avaient successivement cultivé le jardin sans rien découvrir d'anormal.

 

Étant donné la profondeur à laquelle les ossements ont été découverts ceci est parfaitement logique.

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Macabre découverte à Laninon.jpg

 

Sans doute y eut-il crime, mais l'action publique est éteinte

 

La pelle à vapeur brisa et dispersa le squelette.

Seul le crâne fut retrouvé presque entier, ainsi qu'un humérus.

 

Les funèbres débris ayant été retrouvés le 17 avril dans un terrain appartenant désormais à la Marine, les ossements furent transportés à l'hôpital maritime.

 

M. le médecin principal Dupas, chirurgien en chef, procéda à un examen extrêmement complet des ossements.

Il adressait hier à M. Hébert, substitut du procureur de la République, un rapport aussi précis qu'il était possible.

 

L'hypothèse d'un crime est la plus vraisemblable.

Le crâne du défunt fut soumis à une radiographie et l'on découvrit que dans la paroi gauche du nez était fixée une petite boule de plomb légèrement aplatie.

Le maxillaire inférieur gauche semblait en outre avoir été fracturé.

 

Quoi qu'il en soit, l'action publique est certainement éteinte.

Il est évident que le corps a été inhumé clandestinement voici plus de vingt ans.

Le médecin principal Dupas a fixé ce chiffre parce qu'il détermine la prescription.

En fait il est vraisemblable que la mort de l'inconnu remonte à une date bien plus reculée.

Il faut enfin observer que le corps n'était pas placé dans un cercueil.

Cela tend à appuyer l'hypothèse d'un crime.

 

L'examen des ossements retrouvés a permis de fixer de curieuses précisions.

Il s'agit d'un adulte du sexe masculin de 30 à 50 ans, fort et musclé, vraisemblablement de race européenne, plus particulièrement d'origine celtique et mesurant environ 1 m. 65.

 

Ainsi que nous l'avons dit, l'action judiciaire est certainement éteinte.

L'affaire sera désormais classée.

 

S'il y eut crime, comme cela semble vraisemblable, il faut considérer aujourd'hui que le criminel n'est plus de ce monde.

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