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1904

Jules Boucherit
Violoniste Morlaisien

 

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Source : L’Art méridional 15 février 1904

 

Jules Boucherit est breton.

Le jeune et célèbre violoniste français est né à Morlaix (Finistère) en 1877-

Quelques années après sa naissance, sa famille vint se fixer à Paris, et ce fut, sa mère, très bonne musicienne, qui mit, la première, entre ses mains enfantines, le difficile instrument dont il devait plus tard tirer un si merveilleux parti.

 

Elle fut bientôt récompensée de son labeur :

À 12 ans 1/2 il était admis au Conservatoire de Paris, dans les classes supérieures de violon, et remporta la même année un 2e prix.

 

L’année suivante le 1er Prix lui fut décerné : il avait à peine 15 ans.

Concours exceptionnellement brillant s’il en fut, car il y eut cinq premiers prix.

Ses confrères en gloire furent : Mlle Jaffé, MM. Henri Marteau, Tracol et Belleville.

 

Dès lors le succès reste attaché à son archet, et à l’encontre de beaucoup d’autres, hélas, dont les récompenses du Conservatoire ont marqué l’apogée de leur talent et, dont la renommée dans la suite a subi une marche décroissante, Jules Boucherit a vu tous les jours sa réputation grandir :

Chaque année est venue lui apporter une ample moisson de lauriers.

 

Malgré les grandes qualités musicales dont la nature l’avait doué, il apporta à cet art ingrat la ténacité, l’opiniâtreté qui sont les qualités primordiales de sa race.

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Jules Boucherit en 1905

source photo : Coll. Boucherit

crédit photo : D.R

À sa sortie du Conservatoire, il fut engagé comme violon-solo à l’orchestre Colonne, qu’il accompagne dans ses déplacements en Belgique, en Hollande, et en Angleterre.

Son admission me rappelle une anecdote amusante :

Parmi tous les concurrents qui briguaient cet honneur, se trouvait le violoniste Jacques Thibaud ;

après un brillant concours, ils furent reçus ex æquo.

Mais il n’y avait qu’une seule place et on ne pouvait accepter l’un sans l’autre.

Colonne consulta son Comité et une solution fut adoptée qui les satisfit tous deux :

Ils alternèrent au pupitre à chaque concert.

 

Le maître Louis Diémer entendit Jules Boucherit pour la première fois en 1894.

Émerveillé de son jeu, il donna chez lui plusieurs soirées où il le produisit devant une assistance d’élite qui acclama le jeune artiste.

Quelques mois après, il lui confiait l’exécution de son Concer- stück, avec l’orchestre du Conservatoire de Paris, sous la direction de Taffanel.

Je ne dirai pas à nouveau la complète satisfaction du maître et des auditeurs.

 

À Paris, il donna plusieurs séances de musique de chambre avec le remarquable violoncelliste espagnol Pablo Cazals.

 

Son premier concert dans cette ville eut lieu à la salle Érard, sous les auspices de Diémer et de Risler, qui appuyèrent de leur grand nom la renommée naissante du virtuose.

 

Il se fait ensuite entendre plusieurs fois aux concerts Colonne et Lamoureux, comme soliste, et souvent en compagnie de son illustre partenaire et ami Louis Diémer.

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Jules Boucherit (1877-1962), violoniste

2 févr. 1899

Credit:

Photo Ministère de la Culture -Médiathèque de l'architecture et du patrimoine,

Dist. RMN-Grand Palais / Atelier de Nadar

Puis il entreprend de nombreuses tournées en France :

Lyon, Marseille, Nice, Rouen, Nantes, etc., l’applaudirent à leur tour.

Les pays étrangers lui firent aussi fête :

Notamment Londres où il remporte un véritable triomphe.

 

Tous les grands critiques musicaux français et étrangers ont publié sur Jules Boucherit des articles tels qu’il suffirait, s’il était possible de les réunir, de les reproduire tous pour avoir la plus juste et la plus complète des notices biographiques.

 

Signe particulier : au physique, ressemble étonnamment à son talentueux confrère Jacques Thibaud, dont il est l’ami de longue date.

 

C’est aussi le seul, à mon avis, qui puisse prétendre à la même auréole de gloire.

Malgré son jeune âge, a été, en 1902, nommé membre du Jury du Conservatoire de Paris pour les classes supérieures de violon.

 

Jeu sur, très sobre, beaucoup de chaleur, une belle sonorité, une exquise pureté de son :

Telles sont ses qualités principales, dont la dominante résiderait toute entière dans la douceur d’un charme infini.

 

Jean DESTAING.

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Jules Boucherit

source photo : Inconnu

crédit photo : D.R

 

Un lien pour connaître mieux Jules Boucherit :

https://www.pointeauxames.com/jules-boucherit/

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