1923
Nos vieux monuments,
nos vieilles pierres
quittent la Bretagne.
La dépêche de Brest 17 juin 1923
Il y a quelques jours, nous écrivions à cette même place, qu'un tombeau d'une grande valeur artistique, celui de l'illustre chevalier Troïlus de Moudragon, seigneur du Halot, baron d'Auteuil, colonel de quatre mille hommes de pied, capitaine de Rennes en 1510, gentilhomme espagnol qui épousa Françoise de la Palue, dame du dit lieu de Trésiquidy, venait de quitter, pour un musée de Paris, l'ombrage centenaire du joli clocher de Beuzit Conogan, situé à 1 km. 500 de Landerneau.
Depuis, de nombreux renseignements, nous ont été demandés, des visites intéressées nous ont été faites concernant ce tombeau.
Hélas ! nous ne pensions pas que nos recherches nous auraient fait découvrir aujourd'hui que ce superbe monument en granit de Kersanton, si finement sculpté, avait son semblable, jusqu'à ces temps derniers, dans l’intérieur de la ville de Landerneau et que la valeur artistique de celui-ci était même considérée comme supérieure à celui du chevalier Troïlus, car de magnifiques statues merveilleusement sculptées dans la pierre bleue et placées de chaque côté en rehaussaient la valeur.
P. de Courcy en fait mention dans sa notice historique sur la ville de Landerneau.
D'après ce que nous avons appris, ce tombeau se trouvait, il y a quelque 60 à 80 ans (1863 à 1843) dans la propriété appelée les « Capucins », située au haut de la rue de la Fontaine Blanche:
Il fut transporté, lors de la vente de l'ancien monastère, dans les jardins attenant à la maison de M. Caujant, fabricant de meubles, boulevard de la Gare.
Il y a environ 18 à 20 mois, le sculpteur breton bien connu, M. Quillivic, en fit l'acquisition et une fois de plus une œuvre remarquable, due, au ciseau de nos anciens artistes locaux, prit pour toujours la route de laj capitale.
Il est pourtant nécessaire d'ajouter que, M. Quillivic a fait don, au musée de Kerjean, de la pierre tombale sur laquelle est sculptée en grandeur naturelle l'image de l'homme d'armes revêtu de son armure, son épée nue posée à côté de lui.
Mais le monument pour nous n'existe plus, il a quitté comme le premier pour toujours la Bretagne et il ne nous reste même pas la consolation de pouvoir jeter, un coup d'œil attristé sur son image, car il ne semble avoir jamais été photographié, à l'encontre de ce qui a été fait pour celui du chevalier de Moudragon dont on trouve la reproduction dans la collection de cartes postales de M. E. Hamonic.
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