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1936

Le plancher
d'une vieille maison s'effondre
à Brest Recouvrance

 

Le plancher d'une vieille maison s'effondre.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 27 décembre 1936

 

Partant du bas de la rue de la Fontaine, dont on retrouve déjà le tracé sur un plan de Recouvrance datant de 1670, on montait autrefois par une étroite et sinueuse ruelle vers un moulin à vent qui s'élevait à l'emplacement actuel de la rue Quartier-maître Bondon.

 

La montée de cette ruelle des Clairvoyants était si rude que l'on dut, plus tard, y construire des marches :

l'escalier des Clairvoyants.

 

Son pittoresque aspect a tenté bien des peintres.

L'escalier est encore bordé de maisons vieilles de plusieurs siècles, aux portes et fenêtres en plein cintre, bordées d'énormes pierres de taille.

 

C'est dans une de ces maisons, portant le numéro 8, que se produisit, dimanche, à 21 heures, l'effondrement du plancher d'une chambre où se trouvaient Mme Auffret et son fils, âgé de neuf ans qui, par un miraculeux hasard, étaient à quelque distance de la partie, large de trois mètres sur deux qu'ils virent, avec un craquement sinistre, disparaître subitement dans la cave.

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Escalier clairvoyants Brest.jpg

 

C'est sur cette cave, qui n'a comme ouverture qu'un étroit soupirail, qu'à une hauteur de 2 m 50, posé sur trois poutres à demi-pourries, soutenues par des chandelles, simples morceaux de bois ou branches d'arbres placés verticalement à même le sol, qu'étaient clouées les planches vétustes constituant le parquet de la chambre du ménage Auffret.

 

Sur l'une de ces poutres, longeant le mur du fond de la pièce, une maçonnerie faite de lourdes pierres, formait les deux cotés d'une vaste cheminée à façade de bois, dans laquelle était accrochée la batterie de cuisine.

Sur la tablette se trouvait une lampe à alcool que Mme Auffret venait heureusement d'éteindre. Devant la cheminée était placée une cuisinière.

 

M. Auffret avait accompagné à la chasse, aux environs de Saint-Renan, M. Abgrall, boucher, et n'était pas encore rentré.

 

L'enfant venait de se coucher.

En attendant son mari, Mme Auffret vaquait aux soins du ménage, quand tout-à-coup, elle entendit un craquement.

La cheminée se détacha du mur, ses lourdes pierres roulèrent sur le plancher.

Les planches du parquet se brisèrent et tout disparut dans la cave

 

Effrayée, Mme Auffret avait tremblé pour son fils, qui put se sauver en chemise, avec elle, dans la rue.

 

Des voisins prévinrent les agents Miossec et Paugam, du poste de police de Recouvrance, qui, après avoir alerté les pompiers, se rendirent sur les lieux.

 

Le capitaine Chanquelin, commandant la compagnie de pompiers, conseilla aux locataires d'évacuer la maison.

Mais où aller ?

 

Quand M. Auffret arriva, il décida avec sa femme, de rester dans la chambre et ce fut dans les deux lits en suspension de chaque côté du trou béant que la famille Auffret passa la nuit et devait encore coucher hier, ce qui semble ne pas être très prudent.

 

Mme Auffret ne possède plus une casserole ni aucun fourneau ou lampe pour faire sa cuisine.

 

Prévenu tard hier soir de cet accident et de l'urgence de faire procéder à d’immédiates réparations, le gérant, M. Le Gall, en a aussitôt chargé l'entrepreneur de Mme Bailly.

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