Source : La Dépêche de Brest 29 avril 1937

 

C'est un bien beau couronnement qu'ont nos fortifications.

Sur toute la longueur de ces ouvrages se dressent des ormes gigantesques abritant sous leurs branches des pelouses verdoyantes et une infinie multiplicité d'arbustes.

 

On sait combien ces ombrages sont fréquentés en été.

En hiver, les rafales jouent dans les branches une musique impressionnante.

 

Juchés sur les hauteurs des talus, les ormes se tordent dans les vents tempétueux et bien souvent, ne résistant pas à ces violences, s'abattent.

 

C'est aussi qu'ils sont bien vieux et depuis longtemps venus à maturité.

De plus, une étude attentive a démontré que, pour le plus grand nombre, ils ont subi l'atteinte de certain papillon qui vient y déposer des larves dont la pénétration est mortelle.

 

Puisque aujourd'hui le plan d'embellissement de la ville entre dans la période des réalisations, on se demande quel sort sera fait à tous ces arbres.

 

Il est évident qu'un jour, puisque l'on doit araser les fortifications, on se trouvera dans la nécessité de les abattre.

Mais cela ne doit pas se faire d'un seul coup et l'on se propose d'autre part de les conserver le plus longtemps possible partout où l'on n'aura pas à créer des voies nouvelles ou à construire des édifices.

 

Il apparaît que les arbres du bois de Boulogne seront les premières victimes de cette hécatombe, si l'on doit entreprendre la construction d'un parc des sports et d'un stade tandis que s'achèvera la construction de l'hôpital.

 

Il convient d'ajouter cependant que des emplacements seront réservés aux jardins publics et que toutes les grandes artères prévues seront bordées d'arbres dès qu'elles seront tracées.

 

La plupart des ormes de nos fortifs continueront donc pendant encore bon nombre d'années à nous gratifier de leur ombre majestueuse.

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