1937
Les constructions modernes
à Brest
Source : La dépêche de Brest 11 mars 1937
La crise du logement et l'accroissement du coût de la construction ont amené, depuis quelques années, beaucoup de Brestois à devenir propriétaires d'un appartement, faute de pouvoir entrer en possession d'un immeuble entier.
Cela a incité le Cabinet Derrien à rechercher et à réunir un groupe de personnes désireuses d'acquérir un terrain pour y édifier, en commun, une maison dans laquelle chacun devient propriétaire de son logement.
Les plans sont naturellement établis de façon à bâtir des immeubles spécialement étudiés pour être divisés par étages et par appartements.
Les terrains disponibles à Brest sont assez rares, le coût du mètre carré élevé et, pour arriver à un prix de construction intéressant, il est nécessaire que l'immeuble ait une certaine importance et une hauteur maximum, d'ailleurs réglementée par la largeur de la rue en bordure de laquelle il sera construit.
Les hausses successives ont fait subir au prix de revient d'une pièce la progression suivante :
En avril 1935, on évaluait, en moyenne, à 24.600 fr. le coût d'un appartement de trois pièces avec entrée, toilette et w.c.
Le même appartement, en avril 1936, revenait à 31.500 fr.
En octobre 1936 à 37.500 fr. et, depuis l'application dans le bâtiment de la semaine de quarante heures, son prix atteint aujourd’hui, une moyenne de 39 000 fr.
Il ne s’agit là que du prix de la construction proprement dite.
Il faut y ajouter pour chacun des co-propriétaires, sa quote-part sur l'achat du terrain, les frais d'actes, honoraires d'architecte, branchements de l'eau, du gaz et de l'électricité, frais de voirie, etc..
Le propriétaire de l'appartement est libre de lui faire subir, à ses frais, tous les embellissements qu'il peut souhaiter :
décoration, installations supplémentaires, etc..
Comment se répartissent les charges
Pour déterminer la participation de chacun des co-propriétaires dans la répartition des charges, le rapport entre un appartement et l'ensemble du bâtiment projeté est déterminé à l'avance selon le nombre de pièces dont se compose le logement.
Si l'immeuble comporte, par exemple, quatre-vingts pièces, comprenant dix appartements de cinq pièces et dix de trois pièces, la quote-part de chacun des co-propriétaires des appartements de cinq pièces représentera six centièmes des charges totales et pour ceux des appartements de trois pièces, quatre centièmes, ce qui revient à dire, que si les charges étaient estimées à 2.000 francs, le propriétaire de l'appartement de cinq pièces paierait : 120 fr. ;
celui de trois pièces : 80 fr.
La même proportion sert à établir la participation de chacun dans les frais d'entretien.
En vertu de l'article 1.792 du Code civil, les constructeurs conservant pendant dix ans la responsabilité des vices de construction, malfaçons, etc., les réparations à effectuer dans un immeuble neuf, pendant cette période décennale, sont considérées comme pratiquement inexistantes.
Par l'intermédiaire du Cabinet Derrien sept belles maisons de quatre à six étages aux façades modernes, ont déjà été édifiées dans le quartier de Saint-Martin.
Elles ont permis la création d'une centaine de logements nouveaux, sains, aérés, confortables, se composant de deux à cinq pièces, dont le prix de revient s'échelonne de 30.000 à 120.000 fr., c'est-à-dire à des prix mis à la portée de tous les épargnants.
Ces immeubles sont, en majeure partie, occupés par des fonctionnaires ;
cependant, quelques épargnants ont trouvé dans cette formule de co-propriété un moyen de faire un placement d'argent, et ont acquis, pour les mettre en location, un ou plusieurs appartements.
Actuellement, toujours par l'intermédiaire du Cabinet Derrien, installé dans une de ces maisons nouvelles, 64 bis, rue Yves Collet, on peut retenir sur plans des logements de 2 et 3 pièces dans une maison à édifier dans le quartier de l'Harteloire et, dans le quartier Saint-Martin, des appartements luxueux de 5, 6 et 7 pièces avec grand confort moderne dans un superbe immeuble, dont la construction offrira, tant au point de vue de l'esthétique que de la sécurité, le maximum de garanties.
Les co-propriétaires de cette maison jouiront d'une situation privilégiée et bénéficieront d'une vue superbe sur la rade.
L'édification de ces immeubles modernes a peut-être permis de lutter contre le chômage puisque, depuis deux ans, près de deux cents ouvriers ont été occupés sans arrêt, à leur construction se succédant à un rythme régulier.
On ne peut que souhaiter la pénétration de cette idée de co-propriété chez les épargnants.
Elle atténuera la crise du logement et le chômage et les beaux immeubles modernes qu'elle permettra de construire embelliront notre ville.