Source : La Dépêche de Brest 7 juillet 1937

 

Tous les Morlaisiens ne peuvent pas s'offrir les bains de mer.

 

Parmi ceux de nos concitoyens qui restent à Morlaix pendant la belle saison se trouvent des jeunes gens qui, après leur journée de travail, sont très heureux de se baigner soit au bassin, avec les nageurs du Club nautique morlaisien, soit à la « Belle-Eau ».

 

À la « Belle-Eau », le Jarlot s'élargit sensiblement et forme un petit bassin naturel sur la route de Carhaix, tout près de Morlaix.

Sans doute a-t-on baptisé ainsi cet endroit parce que, durant les beaux jours, l'eau y est toujours limpide.

 

Les mamans peuvent y amener leurs enfants sans crainte.

La rivière est bordée d'une prairie, sur laquelle les bambins peuvent prendre leurs ébats sans danger.

 

Le tableau de la « Belle-Eau », ainsi brossé, n'est-il pas séduisant ?

 

Pourquoi faut-il donc que certaines personnes, par sottise ou par inconscience, viennent ternir le charme de ce petit coin des environs de notre ville ?

 

L'an dernier, déjà, à peu près à cette même époque, nous avions signalé qu'un baigneur s'était fait une profonde coupure au pied en marchant sur un tesson de bouteille, jeté au bord de la rivière.

 

Et voici que cette année les mêmes faits — nous dirions plus justement les mêmes méfaits — se reproduisent.

 

Des promeneurs qui viennent s'installer là pour « casser la croûte » n'éprouvent aucun scrupule à jeter négligemment à l'eau, avec les reliefs de leur repas, les boîtes de conserve vides, des bocks ou des bouteilles brisés.

 

Qu'un baigneur s'aventure au milieu de ces pièges traîtreusement tendus et il risque de se blesser gravement, sinon de s'estropier.

 

Nous pensons qu'il aura suffi de rappeler ces faits pour que ceux qui s'en sont rendus coupables agissent à l'avenir avec moins de sans-gêne et avec plus de respect pour leur prochain.

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