Morlaix
Quelques travaux effectués
de 1886 à 1888
Source : La Dépêche de Brest 25 mai 1937
Dans le compte rendu de la séance du conseil municipal du 1er mai 1888, on peut lire un résumé des travaux accomplis en deux années par la municipalité Cloarec.
Voici quelques extraits de l'exposé du maire.
LES ÉCOLES COMMUNALES
Dès janvier 1886, nous avons fait toutes les diligences possibles pour créer et organiser définitivement nos écoles communales de Saint-Martin, de Saint-Melaine et du Poan-Ben ;
elles ont été adjugées en février 1886 et livrées aux élèves en octobre 1887.
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ÉCHANGE DE LA MAISON DE GUERNISAC CONTRE L'ANCIEN HÔTEL DE LA SOUS-PRÉFECTURE
M. le comte de Guernisac a légué à la ville de Morlaix, sans aucune destination spéciale, sa maison sise rue Saint-Melaine ; nous l'avons échangé avec le département contre l'ancienne sous-préfecture, située rue de Brest.
C'est sur ce terrain qu'a été construit le splendide théâtre qui a été inauguré par la Comédie-Française le 14 avril 1888.
La valeur de ce terrain, soit 50.000 fr., a été placée en rentes sur l'État et le revenu est affecté spécialement à l'entretien et aux besoins du nouveau théâtre.
CRÉATION DE LA PLACE ÉMILE SOUVESTRE
Depuis très longtemps, on se plaignait du peu de dégagement que présentait la rue Gambetta à son entrée en ville ; l'exiguïté des rues était une cause d'accidents continuels.
Il y avait là un danger auquel nous avons remédié.
D'accord avec l'administration des ponts et chaussées, nous avons acquis et fait démolir l'hôtel de Saint-Prix ;
nous avons décidé la couverture de la rivière qui baignait cet édifie, de façon à créer dans cet endroit une belle place à laquelle nous avons donné le nom de Émile Souvestre, notre compatriote.
En ce qui concerne la dépense, elle a été couverte par un emprunt de 60.000 fr. au Crédit foncier.
M. le ministre des Travaux publics annonce le versement à bref délai à la caisse municipale de la moitié de cette somme, soit 30.000 fr.
Le travail des voûtes à faire pour le changement du cours de la rivière est estimé à 20.000 fr.
L'État en prendra la moitié à sa charge, et nous pourrons facilement payer l'autre moitié sur nos ressources ordinaires.
La mise en adjudication des travaux va avoir lieu incessamment.
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MUSÉE
Il existait à Morlaix un embryon de musée, ignoré pour ainsi dire.
M. le comte A. de Guernissac, dans sa généreuse sollicitude pour la ville, a voulu le créer et il a légué dans ce but une somme de 60.000 fr. à prendre dans sa succession.
L'ancienne église des Jacobins a été installée à cet effet.
Les travaux d'aménagement ont coûté 20 000 fr., et une somme de 40.000 fr. a été mise à la disposition du conservateur qui, faisant profiter la ville de ses connaissances artistiques en a formé l'intéressant musée que nous connaissons.
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LA PROPRIÉTÉ DE KERNÉGUÈS
La ville de Morlaix avait abandonné gratuitement à l'État le champ de foire du Pouliet, que l'on destinait alors à l'établissement de la gare de Carhaix.
Pour remplacer ce champ de foire, l'administration précédente avait acquis la propriété de Kernéguès pour un prix de 87.000 fr. frais compris.
Au mois de janvier 1886, il restait dû pour solde une somme de 26.088 fr. 63 qui, augmentée des intérêts, formait au mois de mars 1887 un principal de 33.624 fr. 60 ; nous nous sommes acquittés de cette dette sans emprunt, c'est-à-dire sur nos ressources ordinaires, et aujourd'hui la propriété de Kernéguès appartient à la ville de Morlaix sans aucune restriction.
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COURS SECONDAIRE DE JEUNES FILLES
Nous avons créé le cours secondaire de jeunes filles qui manquait à Morlaix ;
cette institution est en pleine voie de prospérité, les professeurs s'acquittent de leurs devoirs avec tout le dévouement désirable; nous ne pouvons que leur adresser des éloges.
Cet établissement a coûté une somme de 27.661 fr. 35, qui a été prélevé sans emprunt sur les ressources ordinaires.
CRÉATION D'UN CENTRE D'EXAMEN POUR L'OBTENTION DE BOURSES
Jusqu'à ce jour, les parents réclamant des bourses pour leurs enfants, généralement dans une position peu aisée sous le rapport de la fortune, étaient contraints d'accompagner les candidats à Quimper.
La dépense à faire, excédant leurs facultés, rendait l'accès des examens impossible pour eux.
Nous avons adressé nos doléances à cet égard et nous avons obtenu que ces examens se passeraient à Morlaix pour l'arrondissement.
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LE THÉÂTRE
M. le comte Ange de Guernisac ayant voulu doter ses compatriotes d'une salle de spectacle et d'un musée a fait un don magnifique à la ville.
Pour leur permettre de réaliser sa volonté nettement exprimée dans son testament, il a légué une grande partie de sa fortune.
Nous avons eu, nous, pouvons le dire, la bonne fortune de rencontrer MM. Diosse et fils, qui nous ont offert un traité à forfait que nous avons accepté pour 272.000 fr.
À cette somme, il faut ajouter pour dépenses imprévues jusqu'à ce Jour 12.582 fr. 99, il nous reste disponible 10 383 fr., soit ensemble une somme de 294 965 fr. 99, égale à celle affectée en principal et intérêts à la construction du théâtre dont l'inauguration eut lieu le 14 avril 1888.
Ce théâtre fit l'admiration de tous.
Il ne restait que peu de choses à exécuter pour qu'il fût achevé.
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