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1937

La porte Fautras va bientôt être démolie

 

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Source : La Dépêche de Brest 7 avril 1938

 

Ce n'est pas sans peine que l'on est parvenu à rompre la ligne des fortifications de notre ville.

Enfermées dans les hautes murailles que Vauban avait fait élever en 1683, Brest et Recouvrance ne disposèrent pendant très longtemps que de deux portes : celle de Landerneau et celle du Conquet.

Cela ne facilitait pas la circulation.

Et cependant ce n'est que le 25 août 1821, après maintes et maintes réclamations, que l'on inaugura la porte Saint-Louis.

 

Porte du Conquet, on pratiquait un deuxième passage couvert en 1867.

C'est au cours de la même année que l'on ébréchait le mur du cours Dajot pour construire le grand escalier du port.

 

Il fallut attendre les derniers mois de 1871 pour pouvoir, par la nouvelle porte Foy accéder à la gare directement.

 

En ce qui concerne la porte Fautras, notre ami Ollivier Lodel écrit dans son Histoire anecdotique de Brest :

« Ancien capitaine du génie, M. Sanquer fut nommé conseiller municipal de Brest en 1882 et premier adjoint au maire en 1884.

Pendant quatorze ans il dirigea le service des travaux communaux.

Il contribua puissamment à l'embellissement de la ville, à l'amélioration de la voirie, à la construction et à la réfection de nos écoles.

On lui doit la tranchée dans les fortifications de la porte Fautras et la transformation des glacis en squares et jardins. »

 

Évidemment à l'époque, le percement de ces portes était une amélioration considérable.

Mais, rapidement, la circulation se fit plus intense et l'exiguïté de ces ouvertures ne répondait bientôt plus aux besoins.

 

Après avoir tant bataillé pour obtenir l'ouverture de ces portes il fallait recommencer afin de pouvoir les jeter bas.

 

C'est en 1889 que le ministre de la Guerre autorisait la démolition des portes Saint-Louis et de Landerneau ainsi que la partie de rempart comprise entre elles, moyennant leur remplacement par une grille.

 

En mars 1909 on entamait les voûtes de la porte du Conquet et, en 1911, celles de la porte Foy.

En 1923 ce fut le tour de la porte du Moulin à Poudre.

 

À diverses reprises déjà, la municipalité a envisagé les moyens d'abattre la porte Fautras, mais elle s'était heurtée à des prétentions tellement exagérées qu'elle avait dû battre en retraite.

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Pourtant, si les autres portes étaient fréquemment obstruées et exposaient tout le monde à des accidents, que pourrait-on dire de la porte Fautras ?

Percée en tunnel sous la fortification, étroite au point de laisser à peine place au passage d'un véhicule, son avancée est traversée par une voie ferrée.

 

Il se fait là, cependant, une circulation dont l'intensité peut être particulièrement appréciée le matin. À ce moment les ouvriers de l'arsenal, les militaires regagnant leur casernement, convergent vers la voûte en rangs pressés se garant difficilement des attelages des laitiers arrivant des bourgs voisins, ainsi que des autos et camions de livraison qui, en grand nombre empruntent ce passage.

Tout le jour d'ailleurs on doit redouter l'accident.

 

Le danger y est tel que lorsque le Conseil général voulut faire procéder aux essais de deux appareils de signalisation automatiques et qu'il eut à rechercher les passages les plus difficiles du département, choisit ceux de la porte Fautras et de Plouescat.

 

Enfin, la municipalité parvint à obtenir l'autorisation de faire procéder à l'élargissement de l'avancée. Aujourd'hui la voici d'accord avec l'administration du génie pour faire abattre la porte elle-même.

 

Le projet comporte, nous dit-on, une coupure suffisante pour permettre l'établissement d'une voie de quinze mètres et par conséquent le croisement facile de deux véhicules.

 

Souhaitons une réalisation rapide.

 

Porte Fautras (1847), avenue Maréchal Foch (Brest)

Vue de la porte Fautras en 1936 :

façade postérieure correspondant aux projets de 1847

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