1937
Le trafic des vins
à Brest
Source : La Dépêche de Brest 12 juin 1937
L'importation des vins est devenue la principale ressource du port de Brest.
Certes, lorsque les premiers importateurs eurent l'heureuse idée de faire venir les vins d'Algérie, ils ne prévoyaient pas l'importance du trafic qu'ils allaient créer.
Brest est aujourd'hui devenu port de répartition.
Les vins qu'on y reçoit sont dirigés sur l'intérieur du pays par voie ferrée, par route ou répartis dans les ports bretons par la flottille des borneurs.
De larges camions viennent prendre livraison sur nos quais pour transporter des fûts dans le sud du département, dans le Morbihan, les Côtes-du-Nord et jusqu'en Ille-et-Vilaine.
Les borneurs, eux, desservent tous les ports de la région.
C'est ainsi que l'on a vu croître le chiffre des importations.
En 1899 on importait à Brest 22.400 tonnes de vins ; en 1913, 30.000 tonnes.
La guerre vint porter un rude coup à ce trafic.
Après 44.000 tonnes en 1915, on tombe à 22.000 en 1916 et à 17.000 en 1918.
Puis l'ascension reprend avec : 27.000 tonnes en 1921 ; 34.000 en 1922 ; 47.000 en 1923 ; 65.000 en 1924 ; 82.000 en 1925 ; 96.000 en 1926.
Ce même chiffre se retrouve en 1929 et passe à 106.000 en 1930 ; 103.000 en 1931 et 109.000 en 1932.
Il est de 112.000 en 1935 et 190.000 en 1936.
En janvier 1937, on reçoit 11.700 tonnes, mais depuis on atteint tout au plus chaque mois 7.000 tonnes alors que les deux années précédentes on recevait mensuellement pendant la période correspondante de 8.000 à 11.000 tonnes.
Cette différence est due à trois causes :
tout d'abord l'augmentation des frets, puis celle du prix du vin, enfin à l'abondance du cidre.
Mais il apparaît qu'au cours des mois qui vont suivre les importations se feront, comme de coutume, plus abondantes d'autant que les viticulteurs algériens semblent décidés à compenser l'augmentation des frets par une réduction du prix du vin.