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1938

Augmentation de la réserve d'eau
de Brest

 

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Source : La Dépêche de Brest 18 septembre 1938

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Lundi dernier, au cours de sa dernière séance, le conseil municipal a décidé d’accroître la réserve d'eau de la ville.

 

Depuis le XVIIIe siècle, l'approvisionnement en eau potable avait été, pour les municipalités, une constante préoccupation.

 

La première fontaine publique fut édifiée à Brest en 1678.

Elle fut rebâtie en 1783.

On la voit encore, sur le quai Tourville, non loin du pont Gueydon mais les sculptures et inscriptions qui décoraient ses quatre faces et représentaient les armes de la ville et celles de l'intendant avaient été martelées en1791.

 

En 1752, une belle fontaine avait été, réédifiée place de la Médisance (Marcelin Berthelot).

Elle dut être déplacée pour le percement de la Grand'Rue (rue Louis Pasteur) et adossée au muretin de la rue de la Rampe (Jean Macé), d'où elle a été enlevée il y a quelques années.

 

Sur l'emplacement du cimetière des noyés du vieil hôpital du village de Sainte-Catherine, berceau de Recouvrance, s'élève encore une décorative.

 

Une autre avait été établie près des remparts, rue Colbert, dans le petit bois, auquel fut donné le nom de « Bois d'Amour », parce qu'il était le lieu de rendez-vous discret des amoureux.

 La venelle qui y conduisait est aussi en train de disparaître.

 

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En 1801, fut placée sur le cours Dajot une fontaine pour permettre aux enfants de se désaltérer et servir de secours contre les incendies que faisait craindre la proximité de la poudrière qui fit l'objet de tant de polémiques.

 

Depuis, le nombre des bornes-fontaines ne cessa de croître en même temps qu’augmentaient les difficultés de les alimenter.

Les sources susceptibles de le faire étaient captées par la marine et la ville, ce qui donna souvent lieu à des difficultés pour le partage de leurs eaux.

 

C'est ainsi que par une convention de 1776, la marine devait à la ville une quantité d'eau égale à la consommation de la préfecture maritime, soit 24 barriques ou un tiers de pouce équivalant à 6 m3 400 par jour.

 

L'une des sources qui furent captées par la marine provenait de deux terrains marécageux, achetés les 12 décembre 1832 et 7 septembre 1833, devant Me Floch, notaire à Brest.

Ces terrains étaient situés à l'est et à l'ouest du terroir de Kergoat.

 

Les sources abondantes qui s'y trouvaient furent rassemblées et les eaux conduites par une canalisation passant par l'avenue de l'anse Saupin, le chemin de halage et le quai de la rive gauche de la Penfeld jusqu'à la « citerne de combugeage (*) » de l'arsenal, d'où une machine à vapeur les montait dans le réservoir de l'hôpital et, de là, dans la cuvette de distribution du quartier Fautras.

(*) Encyclopédie, 1re édition (1751) - Combuger des futailles, c’est les remplir d’eau pour les en imbiber avant que de les faire servir.

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La conduite d'eau de Poullic-al-Léas (*) dut être jointe, en 1836, à celle de l'anse Saupin et les deux eaux se mélangèrent dans un regard construit au pied de l'anse de la Tonnellerie.

(*) La petite mare au lait en Français, a été repérée dès 1690. Elle fut achetée et utilisée par la Marine au siècle suivant.

Elle servait notamment à alimenter la brasserie ouverte en 1767 par la marine au pied de la source et de l’ancien moulin à poudre qui a donné le nom à ce petit quartier. 45 Rue de Portzmoguer 29200 Brest.

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La population ne cessant d'augmenter,  malgré la captation de nouvelles sources plus près de nous et, la construction de l'usine de Stangalar, Brest ne disposait  que de minimes quantités d'eau qu’on évaluait encore, en 1920, à cinq litres à peine par tête d'habitant et par jour,  alors que, dans les villes modernes, on jugeait indispensable pour tenir compte de tous les besoins, de fournir à chaque  habitant une quantité journalière d'eau, variant entre 50 et 100 litres.

Il fallait penser aussi à l’alimentation des communes environnantes.

 

L’ÉLORN

 

L'Élorn, qui prend sa source près du mont Saint-Michel de Brasparts, traverse le canton de Sizun, s'accroît de deux cours d'eau près de Landivisiau et descend la vallée de l'Élorn pour fontaine venir se jeter dans la rade, pouvait seul, au dire des experts, sauver la situation.

 

Pendant des années, on étudia la possibilité de capter l'eau indispensable à Brest dans cette rivière. Mais, cette eau de surface servait de véhicule à de nombreuses impuretés, contenait des germes dangereux et possédait une odeur particulière.

 

Il s'agissait d'en faire une eau comparable comme qualité à la meilleure eau de source.

 

L'OZONE

 

La Compagnie générale de l'ozone se chargea, après une rapide filtration des matières solides en suspens, en détruisant et éliminant par injections d'ozone les ou air électrisé, tous les germes malfaisants de procurer une eau pure offrant le maximum de sécurité pour la consommation.

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L'USINE DE PONT-AR-BLED

 

Une installation fut créée et inaugurée en 1923.

Elle comprenait une prise d'eau dans la rivière ; des bassins filtrants d'où, par un canal, les eaux de l'Élorn furent amenées à l'usine de filtration et de stérilisation de Pont-ar-Bled (*), en amont de Landerneau, puis conduites, par une canalisation de refoulement en fonte d'une longueur d'environ 22 kilomètres par des tuyaux d'un diamètre de 60 centimètres, munis à chaque point bas de vannes au Petit-Paris, dans deux réservoirs en béton armé, enterrés, d'une capacité totale de 10.000 mètres cubes.

(*) Article à lire sur la Station de pompage de l’Élorn : Cliquer ici

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La prise d'eau est constituée par un barrage protégé par des séries de grilles à mailles différentes, pour arrêter les corps flottants : boîtes de conserves ou autres... impuretés recueillies par la rivière en cours de route.

 

Un canal réunit cette prise d'eau à la galerie d'aspiration des pompes d'eau brute placées dans les sous-sols de l'usine.

Elles refoulent l'eau dans les bassins filtrants : un de décantation et un filtre clarificateur.

 

Toutes les matières en suspension dans l'eau se déposant à la surface du sable du bassin de décantation sont balayées par un courant d'air comprimé.

 

Débarrassée des matières solides qu'elle contenait, l'eau est purifiée par l'ozone, et refoulée par de puissantes pompes dans les réservoirs de distribution du Petit-Paris, où est branchée la conduite maîtresse du réseau de la ville.

 

Ces réservoirs souterrains, situés près du réservoir d'alimentation de Saint-Marc, suffisaient largement à assurer la réserve d'eau nécessaire à la consommation, la moyenne journalière n'étant alors que de 3.700 mètres cubes et ne dépassant pas  4.200 les jours d'arrosage intensif.

 

Aujourd'hui, cette consommation a presque doublé et la municipalité s'est préoccupée d'augmenter la capacité des réservoirs.

 

À la dernière réunion du conseil municipal a été votée la construction immédiate d'un réservoir surélevé, d'une capacité de 1.000 mètres cubes, destiné à l'alimentation du quartier de Saint-Martin, dont le réservoir actuel, plus petit, date d'une trentaine d'années.

 

Le conseil a en outre prévu la construction de deux autres réservoirs souterrains, d'une capacité de 5.000 mètres cubes chacun.

 

Le bassin de l'Élorn pouvant fournir beaucoup plus et l’ensemble de l’installation de Pont-ar-Bled permettant, si besoin était le refoulement de 20.000 mètres cubes quotidiens d’eau pure.

Brest est assuré de ne pas manquer d’eau.

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