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1939

Année de reprise du bâtiment à Quimper


 

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Source : La Dépêche de Brest 26 mars 1939

 

C'est un indice infaillible de la vie économique d'un pays et de ses fluctuations que l'activité du bâtiment, indice que le vieil adage, toujours aussi actuel, traduisait lapidairement par ces mots : « Quand le bâtiment va tout va ».

 

Dans notre époque d'instabilité, la situation de la corporation a oscillé entre les perspectives les plus brillantes et les alternatives les moins rassurantes.

 

Après une période d'activité intense, la construction s'était ralentie au cours de ces dernières années.

Ralentissement du à une augmentation sensible des prix de revient qui effarouchèrent des particuliers, futurs propriétaires.

 

Dans le but de remédier à cet état de chose, l'État a mis sur pied un ensemble de mesures destinées à faciliter non seulement la construction, mais encore les réparations d'immeubles déjà existants.

 

Nous n'entreprendrons pas de citer, dans le cadre réduit de cet article, les avantages considérables qui sont accordés aux nouveaux propriétaires.

Disons simplement que d'importants dégrèvements fiscaux sont accordés aux constructeurs, qu'il s'agisse des droits de succession ou de mutation, de l'exonération de l'impôt foncier pendant 15 ans, et des bonifications d'intérêts qui allègent sensiblement les dépenses de construction

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Il n'est pas douteux que ces dispositions légales de faveur, bien qu'elles ne soient encore qu'imparfaitement connues de trop de personnes, ont produit l'effet d'un stimulant qui se fait sentir.

Une enquête personnelle menée auprès de spécialistes du bâtiment nous a révélé que les demandes étaient nombreuses et en accroissement très sensible sur les chiffres enregistrés lors des printemps précédents.

Des événements extérieurs ont ralenti ce départ depuis une quinzaine de jours.

Mais il n'est pas douteux que ce dynamisme ne peut que s'accroître lorsqu'il se sentira libéré de ces contingences.

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À Quimper même, où la place est mesurée en raison du nombre d'immeubles déjà construits sur le territoire restreint de la ville, dix demandes d'autorisation ont été déposées à la mairie, du 1er janvier au 25 mars 1939.

Plus que pour l'année 1937, au cours de laquelle sept demandes seulement furent enregistrées.

En 1938 il y avait eu un relèvement et une reprise relative puisque seize maisons avaient vu le jour.

Il est hors de doute que 1939 dépassera sa devancière et atteindra l'importance d'années précédentes, qui ont dépassé la vingtaine : 23 en 1934, 29 en 1935, 23 en 1936, et qu'après une descente trop rapide pour être irrémédiable, la courbe reviendra à un niveau normal.

 

Ce qui est vrai pour Quimper l’est aussi pour les trois agglomérations de la banlieue, dont le développement n'a cessé de s'affirmer.

 

Là aussi les perspectives de ce printemps de 1939 sont encourageantes et le chiffre des autorisations de construire est fort intéressant à noter.

 

À Kerfeunteun, les variations ont été moins sensibles qu'à Quimper, au cours des trois dernières années: en 1936 il y a eu 27 constructions neuves, en 1937 17, en 1938 27.

 

Mais à Penhars, la descente a été impressionnante : de 62 en 1936, les chiffres sont tombés à 29 en 1937 et à 19 en 1938.

 

Par contre, Ergué-Armel s'est enrichi de maisons neuves d'une façon régulière : 31 en 1936, 32 en 1937, 38 en 1938.

 

Cependant Penhars reste en tête de l'activité pour les trois années, avec 110 maisons construites, suivi d'Ergué-Armel avec 101 et de Kerfeunteun avec 71.

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Une propagande est actuellement menée pour faire connaître au grand public les mesures destinées à encourager le bâtiment.

 

Dans les organisations professionnelles quimpéroises, où règne une certaine effervescence, on entrevoit la création d'un bureau de renseignements.

On envisage également l'organisation de conférences instructives auxquelles prendraient part les entrepreneurs et ouvriers du bâtiment, tous ceux qui touchent à la corporation, et auxquelles serait convié le grand public.

 

Espérons que ces mesures s'avéreront profitables.

L'arrêt momentané des grands travaux publics ou de collectivités a réduit ou va réduire au chômage de nombreux ouvriers, qui se tournent maintenant vers le particulier ou la construction individuelle.

 

Une brochure, éditée par le ministère des Finances sur cette question, termine un bref exposé des avantages accordés aux futurs propriétaires par ces mots :

« L'année 1939 sera l'année des maisons ravalées et des maisons neuves. »

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