Source : La Dépêche de Brest 3, 31 août et 2 septembre 1939

 

La nouvelle de l'agression allemande contre la Pologne et celle de la mobilisation française pour aujourd'hui avaient été annoncées hier peu avant 13 heures par la radio et immédiatement affichées à la Dépêche de Brest.

 

La lecture des tableaux relatant les divers événements de la journée attira devant nos bureaux une foule immense.

La ville était comme repliée sur elle-même.

Les visages étaient graves et réfléchis.

Les soldats s'affairaient à leur service avec un calme qui donnait vraiment l'exemple de l'énergie française.

 

Par les rues, la ville avait gardé son habituel aspect.

Seule, la circulation, était plus intense.

 

Dans les jardins publics, les enfants, sans savoir et sans comprendre ce qui se passait autour d'eux, jouaient comme à l'habitude, sous la garde des mamans silencieuses.

 

À la fin de l'après-midi, l'animation ne fit que croître, gardant toujours son même caractère.

Le soir venu, la ville, plongée dans une obscurité inhabituelle, ne s'endormit que bien tard, sans avoir toutefois retrouvé le silence.

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