1939
Le trafic sur le pont de Plougastel
Vacances de Pâques
Source : La Dépêche de Brest 18 avril 1939
Le mouvement touristique enregistré au cours des vacances de Pâques a été assez intense dans notre région.
Pour s'en rendre compte il y a certes plusieurs moyens, mais il est bon d'aller d'abord consulter les statistiques du pont de Plougastel, particulièrement évocatrices dans leur précision.
Il convient de noter que les voyageurs transportés par la Compagnie des autobus S. A. T. ne figurent pas dans cette statistique et l'on sait qu'il est considérable, ainsi que nous le verrons plus loin.
DU 1er AU 16 AVRIL
M. Quéré nous indique qu'au cours des vacances de Pâques qui viennent de se terminer, on a vu passer sur le pont Albert Louppe plusieurs automobiles appartenant à des étrangers, notamment des Anglais, des Belges et des Suisses.
Si rien ne vient troubler la situation, ce fait est d'un bon présage pour la saison d'été.
Nous avons eu, tout récemment, l'occasion de signaler la présence à Brest de touristes canadiens français venus en France pour la première fois et qui, certes, s'en félicitaient.
À l'heure présente ces marques de sympathie ont une valeur toute particulière.
Voyons maintenant, sans d'ailleurs entrer dans le détail, les chiffres globaux pour les vacances de Pâques, soit du 1er au 16 avril.
Enfin, aux 15.730 voyageurs signalés plus haut, il faut ajouter les 21.767
qui ont été transportés par la compagnie S. A. T.
On arrive alors au joli total de 37.497, sans compter cyclistes, motocyclistes, automobilistes, etc...
LE DOYEN DU PONT
On sait combien le pont de Plougastel est proprement tenu, combien ses jardins sont coquets et soignés.
Le mérite en revient à un homme qui, sans doute, est le doyen du personnel placé sous les ordres de M. Quéré :
c'est M. François Le Moigne, le jardinier.
Nous l'avons vu hier, alors qu'il « nettoyait » les parterres placés près du péage, côté Brest.
— J'aime bien mon métier, nous dit-il ! après s'être redressé, bien droit sur ses sabots de bois.
N'est-ce pas qu'il est joli ce pont ?
« J'ai travaillé toute ma vie et mes 74 ans... passés de quelques jours, ne me gênent pas trop...
— Certes, à vous voir, on ne vous les donnerait pas.
— Le grand air conserve !
Depuis huit ans je suis le jardinier du pont, mais Je dois vous dire aussi que j'ai travaillé pendant six ans à la construction de l'ouvrage.
— C'est un peu votre enfant !
M. Le Moigne sourit.
Avec ce beau temps, conclut-il, n'est-ce pas un plaisir de passer par ici !
Il avait bien raison, l'excellent homme.
Les chiffres que nous avons donnés plus haut le montrent bien.
