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Les petites histoires
de
Tonton Louis de Tréouergat

Sortilèges et tours pendables

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La vipère et le souriceau

 

Parfois survenaient, non pas seulement des événements assez curieux, mais d'autres encore bien franchement à vous flanquer une vraie peur panique.

Une fois arrachées à la pioche spéciale des garennes entières de vieil ajonc pour le bois de chauffage de nos fermes, il restait quantité de ronces et de broussailles à brûler.

Il arriva au moins une fois qu'il s'y trouva une vipère qui échoua dans le feu.

Celle-ci, sous la morsure intolérable, se mit à siffler de colère et de douleur tant et tant que survinrent bientôt par douzaines des reptiles menaçants autour de nos hommes, d'autant plus facilement que le soleil écrasait tout de sa chaleur.

Nos travailleurs durent s'écarter et battre en retraite du plus vite qu'ils purent.

Certains de ces reptiles les suivirent en faisant des bonds prodigieux de quatre à cinq mètres par le travers des sillons plats.

Quelle épouvante, mes gens !

Au grand jamais, ils n'avaient ni vu, ni même entendu parler de pareil spectacle.

 

Peu après, un de nos hommes, Yann mon grand-père, « Gastou-je-dis », occupé à faner à la prairie, sentit brusquement quelque chose de froid lui grimper rapidement le long de la jambe, dans son pantalon.

Immédiatement, tout un cinéma surgit dans son esprit.

Il pensa aussitôt à un serpent.

Voilà notre Yann qui déboutonne à une allure encore jamais atteinte toutes ses braies, se dépêchant de « tout mettre au soleil », pour voir s’échapper un petit souriceau tout éperdu.

Yann n'en revenait pas et c'est dans cette attitude assez singulière, le pantalon sur les sabots, qu'il fit une « ventrée » de rire bruyant avec toute la « résonance de sa tête » !

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