Mais retrouvons maintenant nos histoires de chasseurs.

 

L'un de ceux-ci se vit un autre jour, du côté du Gwizou, lui-aussi complètement roulé.

 

Un lièvre était mené par ses chiens depuis le matin, et tout le jour y passait.

Celui-ci était même allé, devant eux, jusqu'à Loc-Majan :

l’ermitage de Saint Majan, de l'autre côté de Plouguin, à l'Estuaire des Anguilles, et c'était un chemin considérable.

Il revenait maintenant à Tréouergat, le pays de son gîte.

Chann, la fermière la plus proche de ce quartier, s’en allait au champ l'après-midi, en écoutant la meute menant toujours le même lièvre.

 

Et voilà, au bout du chemin montant du Rosklenn, qui aperçoit- elle ?

Eh bien oui !

Le lièvre lui-même, tout seul, fonçant dans sa direction.

Elle s'immobilisa, glissa sur les genoux, étendit doucement son tablier devant elle en le prenant par les coins.

Le lièvre ne la vit pas du tout, et il vint se jeter la tête la première dans le tablier prestement refermé par Chann.

Sans rester là à se demander si elle ne rêvait pas, tout droit, elle s'en alla à la maison.

Les chiens s'arrêtèrent là aussi.

Plus de lièvre du tout.

Chann, quand même, invita le chasseur, qui était son frère, à venir dîner chez elle « le dimanche à venir ».

Ce ne fut qu'après le fricot qu'elle lui dévoila comment son lièvre s’était envolé devant ses chiens.

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