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Les petites histoires
de
Tonton Louis de Tréouergat

Sortilèges et tours pendables

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Le médicament du sort

 

C’est à Keroel que dans les temps jadis on cuisinait délicatement le « médicament du sort », avec neuf sortes d’ingrédients compliqués selon les dires des anciens.

Mais il valait la peine.

C'était un médicament universel pour guérir aussi bien les gens que les bêtes, particulièrement s'ils avaient eu des « feux filants » aux trousses, et qu’alors ils avaient pris la « couleur de la colique ».

 

Mais plus personne n'est assez savant aujourd'hui pour fabriquer cette médecine-là.

Autrefois, même à Pont-Prenn, il y eut longtemps une burette de « médicament du sort », du temps de Fañch-le-Monsieur, qui d'ailleurs riait tant qu'il pouvait de son histoire.

 

La porte de l’arrière de la maison claquait régulièrement chaque nuit, ce qui réveillait la fille « Nonnon », ma grand-mère paternelle.

La fille en vint à penser que ce phénomène ne pouvait venir que du médicament du sort, ce « médicament-du-diable » qui faisait accourir toutes les nuits, allez-voir !, quelque nain bossu qui secouait la porte.

Tant pis !

Elle vida donc la burette suspecte.

Et il n'y eut plus rien !

La paix enfin !

La porte ne claqua plus, car ce jour-là, Fañch lui-même avait resserré le loquet de la porte.

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