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1935

Marins
léonards et cornouaillais
d'autrefois

 

 

La Dépêche de Brest 19 août 1935

 

Dès le XIIIe siècle, les corsaires bretons étaient redoutés des Anglais et des Espagnols.

Croisant, soit dans la Manche, soit entre la pointe de Cornouaille et la Guyenne, ils surveillaient les convois et capturaient les navires isolés.

Leur poste favori était l'île de Batz, derrière laquelle l'arrière-garde de l'escadre normande, guettant les vaisseaux bayonnais et britanniques, se tenait embusquée en 1273.

C'est aussi près de l’île de Batz qu'en 1372, les barges du corsaire malouin Guillaume Morfouace et de ses deux lieutenants, Jean Brument et Jacques Le Boucher, s'emparèrent de la nef portugaise Corpo Santo.

 

L'un des plus anciens marins de Bretagne dont le nom nous soit connu, le Morlaisien Even de Coatquis, s'engage en 1299 à servir sur mer le roi de France, mais on ne connaît rien de ses exploits.

Les historiens bretons ont longtemps rattaché le malheureux Hue Quiéret, amiral de la flotte française qui essuya sous ses ordres le terrible désastre naval de l'Écluse en 1340, à la famille léonaise de Kerret, avec laquelle il n'avait rien de commun, étant Méridional et sénéchal de Beaucaire.

Pris par les Anglais, il fut décapité sur le bord de son propre vaisseau.

Quelques navires bretons qui avaient combattu à l'Écluse purent se retirer sans trop grands dommages.

 

En 1342, le capitaine génois Grimaldi coopérait avec les navires du parti de Charles de Blois au blocus de Brest.

Il laissa surprendre et brûler dans la Penfeld, par des barques ennemies, onze de ses 14 galères et dut se réfugier près de son chef, qui assiégeait alors Morlaix et qui, malgré le renfort des douze ou quinze cents Génois que lui amenait Grimaldi, perdit, le 30 septembre, la bataille de Lanmeur contre le comte de Northampton.

 

L'amiral de Bretagne Jean de Quélennec, vicomte du Faou, avait, en 1451, pour lieutenant et capitaine de sa nef amirale Hervé de Kergadiou, seigneur dudit lieu, en Plourin.

C'est sans doute à leur services maritimes que les Kergadiou devaient la concession du quartier d'hermines dont un duc avait décoré leurs armes ;

« fasci ondé de six pièces d'argent et d'azur », telles qu'elles sont empreintes sur un sceau de 1415.

Il est curieux de constater que plusieurs familles du Léon, riveraines ou presque de l'Atlantique et de la Manche avaient, comme la maison de Kergadiou, « mis les flots de la mer sur leur écu », en adoptant pour blason des fasces ondées.

 

On peut citer les Helleau et les Pontplancoet, de Plougoulm ; les Meudec, de Plouvien ; les du Beaudiez, de Landunvez ; les du Bois et les Denis, de Gouesnou ; les Jouan de Kerohic, de Plourin ; les Kervéatous, de Plouarzel ; les Kermenou, de Porspoder ; les Bohic de Kerléan, de Brélès ; les Langueouez, de Tréouergat ; les Talec, de Guilers, etc.

Toutes ces maisons ont dû fournir de vaillants marins aux escadres bretonnes.

Leurs états de service ne sont malheureusement pas venus jusqu'à nous, et il faut arriver à la seconde moitié du XVe siècle pour rencontrer des mentions suffisamment explicites de nos vieux capitaines, armateurs ou trafiquants sur mer.

 

Les ports du littoral actuels du Finistère les plus fréquemment cités dans les documents anglais de cette époque sont Saint-Pol-de-Léon (c'est-à-dire ses deux ports de Roscoff et de l'île de Batz), l'Aber-Wrach, Saint-Mathieu, Brest, Audierne, Penmarch et Concarneau.

Morlaix n'y figure presque pas, bien que l'auteur d'un éloge latin de la Bretagne, composé vers 1460, n'hésite point à déclarer hyperboliquement que c'est le lieu de commerce « le plus fréquenté de toute la terre ».

En 1461, des corsaires saint-politains, par une entreprise d'inconcevable audace, vont capturer plusieurs barques dans le port même de Plymouth, les emmènent sans coup férir, rançonnent leurs prisonniers et envoient La Marie quérir outre-Manche la somme convenue.

C'est aussi un Léonard, Hervé de Lesquélen, de Sibiril, qui reçoit du duc, en 1462, un congé pour se rendre en Angleterre, malgré les hostilités et le pillage, la même année, du Conquet et de Plougonvelin, par quelques navires de la flotte que le roi Édouard IV dirigeait sur La Rochelle.

Pour aider la population à se relever de ces ravages, le duc François II lui accorde une exemption d'impôts de trois ans.

 

En même temps, le duc autorise les Morlaisiens à se rendre aux îles de Jersey et de Guernesey pour y faire du négoce, à partir du 15 septembre.

L'un d'eux, nommé Cotain ou Quottain, ayant voyagé en Angleterre et en Irlande, et ayant reçu les plaintes des marchands que l'état de guerre empêchait de recevoir leur provision annuelle de vins de Guyenne, imagina astucieusement de battre monnaie en leur vendant très cher de faux sauf-conduits.

À cet effet, il gagna un secrétaire de la chancellerie ducale, le Lannionais Gilles de Crezolles, et partagea avec lui les profits de son malhonnête trafic.

L'affaire se découvrit bientôt.

Elle attira force désagréments à tous ceux qui y furent mêlés, et devait être l'un des griefs invoqués contre le chancelier Pierre Landais.

 

Olivier Riou, cadet de la maison de Kerangouez, au Minihy de Léon, fait un beau geste en 1463.

Il capture dans la baie de Penpoul, où les avait poussés la tempête, un corsaire anglais et une pinasse de Guérande que ce dernier venait d'amariner, et il restitue généreusement au propriétaire de la pinasse, un Croisicais, la riche cargaison de vin nantais, de sel et de fer qu'elle portait.

La bonne action de Riou contraste avec la conduite d'un fameux écumeur de mer, d'origine bretonne, Hervé Le Roux, apparenté, semble-t-il, à la famille des seigneurs de Kerloassezre, en Lannéanou, et qui, depuis 1466, avait abandonné sa patrie pour « se rendre Anglais ».

 

Il finit par être capturé lui-même par une nef de Bretagne plus forte que la sienne.

François II dut faire pendre le traître haut et court, et il récompensa ceux qui en avaient débarrassé notre marine.

Un autre corsaire natif de Plouénan ou de Plougoulm, Alain de Kermellec, avait pris vers 1455 un vaisseau espagnol faisant route pour l'Angleterre, qu'il rétrocéda à ses armateurs moyennant une grosse rançon.

Mais ayant eu la malchance, en 1467, de tomber aux mains de ces mêmes armateurs, il fut à son tour dépouillé et rançonné très durement.

Inconvénients presque inévitables du métier !

 

Corsaires bretons et normands ne s'entendaient guère.

En 1468, un navire de Saint-Pol-de-Léon transportait en Irlande des vins de Gascogne, lorsqu'il fit la rencontre de deux caraques de Granville qui l'amarinèrent, sous le prétexte qu'il était dépourvu de congé du roi de France.

Ils lui mirent un équipage de prise et l'expédièrent chez eux.

Mais vint à souffler un ouragan, et plutôt que de périr au large, les gars de Normandie durent se décider à relâcher dans l'anse de Penpoul.

Là, on les dépouilla de leur capture et on les emprisonna en otages des quatre marins de l'équipage léonard gardés à bord des Granvillais.

Instruits de la chose, ceux-ci en devinrent furieux, se jetèrent sur deux autres navires bretons et refusèrent de les lâcher tant qu'on ne leur rendrait pas leur première prise et ses vins.

Le duc fut obligé d'y consentir pour obvier à plus grand dommage.

 

En 1471, nous voyons le roi d'Angleterre, Édouard VII, enrôler des mariniers de Bretagne, accoutumés à piloter habilement leurs barques dans des passes dangereuses, pour conduire à Ravenspur ses troupes embarquées en Zélande.

L'un deux, Nicolas Calonnec, devait être de Plougasnou ou de Lanmeur.

D'autres se nommaient Pierrès, Briant, Dordoyn.

Le monarque anglais battit et tua à Barnet, le 14 avril 1471, le « faiseur de rois » Warwick, et récompensa les Bretons qui l'avaient servi en leur accordant des licences pour apporter à ses sujets des vins de Gascogne.

 

Les corsaires portugais et espagnols comptaient aussi force pillages à leur actif.

En 1463, le négociant morlaisien Jean Calloch se rendait à San Lucar avec une caravelle chargée de draps, de toile et de froment, lorsqu'il tomba au pouvoir d'une nef d'Espagne qui l'emmena à Fontarabie.

La cargaison y fut débarquée et l'équipage, composé de 18 personnes, traité inhumainement.

Le fameux armateur Nicolas Coctanleur perdit lui-même, par la prise d'un de ses navires, une valeur de 120 marcs d'argent.

Son bateau, La Catherine — auquel il avait donné le prénom de sa mère, Catherine Calloet — fut envoyé en Angleterre, en 1472, pour quérir la rançon des prisonniers anglais, alors nombreux à Saint-Malo et autres ports.

L'année suivante, La Catherine comptait au nombre des navires bretons qui apportaient au palais royal de Londres sa provision de vins du Midi.

 

L'insécurité était telle sur nos côtes, où la piraterie régnait à l’état endémique, qu'en 1472 les habitants du régaire de Saint-Po!-de-Léon, Roscoff, Penpoul, Pouldu, l'île de Batz, unis aux insulaires d'Ouessant, Molène et îlots voisins, sollicitèrent du pape une « bulle de protection » contre les forbans qui infestaient le littoral.

Cet état de choses explique la précaution qu'on avait alors d'armer en guerre tous les vaisseaux destinés à une traversée un peu longue et aussi la déplorable facilité avec laquelle un honnête capitaine se transformait momentanément en pilleur de mer, pour peu qu'il y entrevit son intérêt et qu'il n'eût pas le courage de résister à la tentation.

On se méfiait des étrangers débarquant sur nos côtes.

À Loctudy en 1464, la population faillit assommer cinq Anglais survenus sans sauf-conduit.

Arrêtés par les officiers ducaux, ils furent remis en liberté sous serment.

 

La même année, d'autres Anglais, descendus à Pont-Croix, envahirent la maison du receveur ducal et lui volèrent 25 formules en blanc de sauf-conduits ou « briefs » maritimes.

En 1468, La Catherine, qui se croyait en sécurité dans le port de Morgat, y est assaillie par un pirate et son armateur, Paul Fortin, perd huit ballots de drap estimés 1.000 écus.

C'est aussi dans le même port (ou bien à Camaret) qu'une mésaventure analogue arriva à deux ambassadeurs du roi d'Aragon, qui allaient en Grande-Bretagne, mais que les vents, contraires avaient obligé d'y relâcher.

Pendant qu'ils assistaient à la messe pour fêter la Saint-Martin, dont c'était le jour, deux navires, l'un français, l'autre breton, survinrent, qui se jetèrent sur la riche caravelle des Aragonais et l'emmenèrent à Brest, où sa cargaison, estimée 7.000 écus d'or, fut dispersée et vendue.

Le duc commanda à son vice-amiral d'arrêter les larrons et de leur faire un procès en forme.

Dans les ports britanniques, la sécurité n'était pas mieux garantie.

Le vaisseau d'Olivier de Cornouaille, gentilhomme de Brest ou de Guipavas, qui apportait, en 1475, une cargaison de vins à Winchelsea, fut saisi et pillé dans ce havre même par un corsaire de Southampton.

 

Les armateurs bretons s'employaient surtout à transporter en Angleterre les marchands de Bordeaux avec leurs vins, dont les « Saxons » se montraient friands.

Pour leur fret de retour, ils emportaient des grains ou de ces draps de couleur fort estimés, dont Bristol était le grand dépôt.

En 1473, Jean de La Forest, négociant de Saint-Pol, est autorisé à embarquer au port de Londres 400 quartiers de blé pour la Bretagne, où la récolte avait été mauvaise.

En 1477, Ramon Eyquem, aïeul de Montaigne et marchand bordelais, fit un voyage d'affaires en Flandre et en Angleterre sur Le Nicolas, de Saint-Pol.

Une liste de sauf-conduits accordés, en 1469, à des navires bretons autorisés à commercer outre-Manche nomme :

La Marie, de 140 tonneaux, et La Marguerite, de 120 t., de Penmarch ;

La Catherine, de 100 t., du Conquet ;

Le Christophe, de 120 t., de Concarneau, et La Marie, de 120 t., d'Audierne.

 

Penmarch, centre de trafic alors si prospère, était aussi le port d'attache d'une nef plus considérable, La Cordelière, de 800 tonneaux, ayant pour maître Nicolas Helgogne, qui obtint, en 1475, à la demande de l'amiral de Bretagne, une licence d'exportation de marchandises anglaises.

Cette Cordelière n'avait rien de commun avec la célèbre caraque d'Hervé de Porsmoguer.

Grâce au bon vouloir d'Édouard VII, divers négociants de Penmarch, d'Audierne, d'Auray, de Guérande surtout, qui avaient subi, de la part des redoutables corsaires du Cornwall, une perte de plus de 7.000 écus, obtinrent en compensation, vers 1475, d'être affranchis de la moitié des droits de coutume levés sur toutes marchandises et notamment le blé et les vins, dans douze ports anglais.

En 1482. François II intervint avec succès pour faire lever la saisie mise par les officiers du roi d'Angleterre sur Le Michel, de Morlaix, qui importait des laines.

 

Malgré tout, on ne pouvait arrêter les déprédations des pirates et, en 1483, des marchands de Bridgewater, qui revenaient de Lisbonne sur La Julienne, de l'île de Batz, furent détroussés de fond en comble par un vaisseau de Swansea au pays de Galles.

Il est vrai que les Bretons usaient des mêmes violents procédés.

L'année précédente, le corsaire Henri Grall, de Landerneau, accompagné de marins de Brest, du Conquet, de Crozon et d'Abervrac'h, s'était jeté, en pleine rade de Brest, sur La Marie, de Newcastle, chargée de vins et de diverses marchandises dont des lingots d'or valant 1.519 livres.

L'affaire fit du bruit, car ce navire appartenait pour moitié à un grand seigneur anglais, le comte de Northumberland.

Le duc envoya un maître des requêtes, assisté du sénéchal de Morlaix, Alain de Kerleau, faire une enquête sur place et obliger les pillards à rendre gorge.

 

Les précieux documents inédits publiés par M. Pocquet du Haut-Jussi dans François II et l'Angleterre nous apprennent encore le nom d'Yves Michel, marchand de Saint-Pol, qui obtint en 1483, par l'entremise de l'évêque de Léon, Antoine de Longueil, la permission d'embarquer, dans le port de Kingston-on-Hull, 900 quartiers de blé à destination du Portugal.

Nicolas Bosec, agent commercial et diplomatique de François II, est autorisé, en considération des services rendus à Édouard IV, à charger 200 quartes de fèves sur La Madeleine, de Saint-Pol.

La Marguerite, d'Audierne, est prise la même année, ainsi que La Catherine, de Nantes, par le pirate anglais Charles Denham.

Toutes deux voyageaient au compte du marchand espagnol Pierre de Salamangue, établi à Londres.

 

Un autre pirate de Powey, en CornwaL, nommé David, avait précédemment capturé en mer le riche marchand quimperois Michel Marion, et lui avait, tant en navire qu'en cargaison et rançon, causé plus de 1.000 livres de dommage.

Apprenant, en 1477 que son voleur venait de se faire prendre à son tour par le capitaine Québiec, de Penmarch, qui le gardait prisonnier chez lui, Marion se hâta de les ajourner tous deux devant les juges de Quimper.

Il espérait trouver joie ainsi à récupérer tout ou partie de ses pertes, mais Québiec joua à son compatriote la mauvaise farce de laisser l'Anglais s'échapper, après en avoir obtenu la promesse d'une rançon pour lui seul.

 

Dans la marine militaire du duché, que le vieil amiral du Quélennec commanda jusqu'à sa mort, survenue en 1485, servait le Léonard Derrien Le Du.

Sa nef, La Marguerite, de Brest, de 160 tonneaux, faisait partie de l'escadre qui croisa, de septembre à novembre, à travers la Manche, et qui conduisit en Angleterre le duc de Richmond.

Le capitaine de la nef amirale, Bizien de Kerouzy, était un Trégorrois.

Maître Alain Pellegrin commandait La Cuiller, de Saint-Pol-de-Léon, montée par 150 combattants, dans le second convoi mis à la mer en 1484 sur l'ordre du duc, pour détruire les pirates anglais.

Un fameux marin de Morlaix, Jean Coetanlem, qui avait d'abord servi le roi de France, offrit son concours à François II et alla croiser devant Bristol avec la petite escadre (Le Griffon. La Cuiller, Le Cygne et La Barque) placée sous ses ordres.

 

Les Anglais dirigèrent sur lui une forte escadre.

La voyant courir sur eux, quelques marins parlèrent de prendre chasse :

« Eh! quoi, s'écria Coetanlem, ne savez-vous pas que c'est à dur pas que victoire se gagne ! »

Et s'accrochant à la plus grosse nef ennemie, La Marie de Grâce, il l'enleva à l'abordage, tandis que ses lieutenants, après un violent combat, capturaient le reste de la flottille.

Pour couronner leur victoire, les Bretons débarquèrent à Bristol, pillèrent la ville et rançonnèrent ses plus notables marchands.

Quand Jean Coetanlem eut rallié le port du Plomb, près La Rochelle, avec ses navires glorieusement « gastés, froissés et rompus », ce fut pour se voir disputer son butin par l'amiral de France et celui de Bretagne.

De dégoût, il s'expatria, offrant son concours au roi de Portugal, puis au duc de Lorraine.

 

On dit qu'il est mort à Lisbonne grand amiral de la flotte portugaise et, au siècle suivant, on montrait encore aux Bretons de passage en cette ville un magnifique logis appelé « la maison de l'amiral Coetanler ».

Dans son pays natal, la légende se plut à embellir le récit de ses exploits.

Les vieux marins qui avaient bourlingué et guerroyé avec lui racontaient qu'il « n'avoit jamais rencontré son plus puissant ni son égal » et qu'on le nommait de ce fait « le Roi ou le Gouverneur de la Mer ».

Jean Coetanlem laissa en Bretagne un digne neveu et émule.

Nicolas Coetanlem, le constructeur de La Cordelière, à la vie non moins épique.

Il est regrettable qu'on n'ait jamais songé à rendre justice à ces deux vaillants corsaires en baptisant de leur nom l'une des unités secondaires de nos escadres.

À défaut d'hommage officiel, ils ont reçu celui d'un particulier, car je me souviens d'avoir remarqué, parmi les barques du petit port d'échouage du Dourdu, en Plouézoch, là où La Cordelière fut autrefois équipée et armée, un modeste canot qui arborait à son tableau d'arrière le patronyme Coetanlem.

C'est peu, certes, mais cela vaut encore mieux que l'oubli complet !

 

L. LE GUENNEC.

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