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1938

Louis Guilcher
Sauveteur et Maire de l'île de Sein


 

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Source : La Dépêche de Brest 3 octobre 1938

 

Nous avons dit ces jours derniers dans quelles circonstances M. Louis Guilcher, patron de la vedette Gradlon, des phares et balises, avait sauvé deux hommes qui montaient le canot à moteur Marie-Louise coulé au pied de la roche du Léach, près du Toulinguet. (*)

 

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Dans cet accident M. J. Bramoullé, ancien matelot des douanes, avait été emporté par une lame tandis que ses deux compagnons étaient parvenus à se hisser sur la tourelle du Léach.

Ils y demeurèrent 24 heures.

 

M. Louis Guilcher, les apercevant, conduisit vers eux sa vedette et après une difficile manœuvre parvint à les sauver, avec le dévoué concours de ses hommes, le mécanicien Ogor et le matelot J.-F. Guilcher.

 

M. Louis Guilcher, qui est aussi maire de l'île de Sein, n'en est pas à son premier sauvetage.

 

Le 5 octobre 1911, par gros temps, bien qu'étant vêtu de son ciré, il se jetait à la mer, à Toulon, et parvenait à sauver un quartier-maître qui allait se noyer.

Cet acte lui valut un témoignage officiel de satisfaction.

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Le 15 janvier 1918, il allait faire mieux encore dans son propre pays, à l'île de Sein.

 

Un canot monté par vingt hommes de l'équipage du steamer anglais War-Song coulé par un sous-marin allemand, au large d'Armen, était apparu aux îliens, drossé par la tempête et dérivant vers les brisants dangereux de Port-Caïc.

 

Une lame fit chavirer l'embarcation et l'engloutit.

Quelques secondes plus tard elle reparaissait la quille en l'air, quatre ou cinq hommes s'y cramponnant ; les autres, dispersés dans l'écume, luttaient.

 

Des îliens accoururent, matelots et poilus permissionnaires qui assistaient au mariage d'un de leurs camarades.

Ils avaient planté là le repas de noces pour venir tenter le sauvetage des naufragés.

 

Sans perdre un instant, ils soulèvent de leurs bras vigoureux un canot qu'ils font passer par-dessus la jetée.

Mathieu Porspoder, un vieux loup de mer, saute dedans avec cinq ou six de ces braves et les voilà partis.

 

Plusieurs autres se jettent résolument à la mer.

Parmi eux se font remarquer les hardis marins du petit sloop La Poste, qui fait le service avec Audierne.

 

Guillaume Josuén, 17 ans, le meilleur nageur de l'île, s'élance à son tour.

On le voit bondir sur les vagues puis disparaître.

Un instant plus tard il reparait, en traînant un naufragé par les cheveux, il nage vers la côte, franchit la passe dangereuse, laisse le matelot qu'il a sauvé aux mains d'autres personnes, et le voilà de nouveau dans les brisants d'où il arrache une seconde victime.

 

Jean-Yves Corfdir, 18 ans, rivalise d'héroïsme avec son camarade.

Dans le terrible ressac il vient de saisir un naufragé, quand il entend des cris d'enfant.

C'était le petit mousse qui se débattait dans les flots.

En deux brasses il le rejoint, et comme il est d'une force peu commune, il franchit les brisants avec ses deux naufragés et passe le mousse à un autre sauveteur, François Spinec.

 

Louis Guilcher, second-maître de manœuvre n'est pas moins admirable.

Il sauve, à lui seul, trois victimes, mais, à bout de forces, on doit le sauver à son tour.

 

Pendant plus d'une heure les actes d'héroïsme se multiplient.

Au prix d'efforts inouïs, treize naufragés sont arrachés à la mort.

 

Un nouveau témoignage officiel de satisfaction est décerné à M. Louis Guilcher, en même temps que la médaille d'honneur de première classe.

 

Accomplis dans de pareilles conditions ces actes de sauvetage méritaient bien d'être rappelés.

 

Et après le double sauvetage qu'il vient d'accomplir encore ces jours derniers, nous adressons à M. Louis Guilcher patron du Gradlon et maire de l'île de Sein, nos bien vives et bien chaleureuses félicitations.

 

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Source : La Liberté 2 août 1918

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