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1929

Le fonctionnement du dispensaire
de Keroriou en 1928

 

1929 - Le fonctionnement du dispensaire de Kéroriou.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 12 novembre 1929

 

Voici le rapport annuel établi Mr le docteur Jauffret, directeur du bureau municipal d’hygiène, sur le dispensaire de Kéroriou :

Le dispensaire de Kéroriou compte au 1er janvier 1929, 1.341 malades inscrits, dont 714 tuberculeux, sur lesquels 365 ont été reconnus bacillaires.

564 nouveaux malades ont été pris en charge.

Le nombre des familles inscrites et visitées est de 901.

 

Service médical

 

Le régime de consultations est le même que les années précédentes, à raison de quatre par semaine.

Les consultations ont toujours été aussi suivies que les années précédentes, sauf en novembre et décembre, le départ du docteur Bodros avant plus ou moins désorganisé le service, bien que les consultations aient été assurées à peu près régulièrement jusqu'à l'arrivée du médecin spécialisé.

 

En 1928, il a été donné 2.444 consultations à 965 hommes, 628 femmes, 851 enfants.

1.398 malades ont été examinés à la radioscopie.

Il a été pratiqué un très grand nombre d'examens de crachats, dont 732 pour Keroriou, sur lesquels 181 furent trouvés positifs.

Le traitement du pneumothorax a été appliqué à 25 malades.

La cuti-réaction a été faite aux enfants, avant leur placement à l'œuvre Grancher.

Le vaccin B. C. G. a été donné à plusieurs nouveau-nés, mais, en général, le dispensaire n'a pas à proposer le vaccin, les médecins traitants le proposant aux familles.

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Jacques Joseph Grancher

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Service social

 

Le Service Social est assuré par trois visiteuses, comme l'année précédente.

Les familles ont été visitées aussi régulièrement que possible, mais leur nombre (901) est toujours trop élevé pour le nombre d'infirmières qui en est chargé et ne permet pas la visite mensuelle de chaque famille inscrite.

Il a été fait par les infirmières 6.505 visites à domicile.

 

Œuvre Grancher

 

Cent-un enfants ont été placés à l'œuvre Grancher.

47 sont encore en placement.

Les ressources proviennent de la vente du timbre antituberculeux, permettant actuellement le placement de tous les enfants que les parents consentent à éloigner.

 

Cependant, les placements rencontrent toujours de nombreuses difficultés, par suite du refus des parents, en particulier des réformés à 100 %, à se séparer de leurs enfants (plusieurs centaines d'enfants, dont les parents sont suivis au dispensaire, sont encore en contact), difficulté de trouver, pour les enfants d'âge scolaire, des placements collectifs, particulièrement des pensionnats publics, enfin difficulté de trouver, pour les tout-petits, de bons placements. .

 

Sur les 47 pupilles Grancher actuellement en placement, 8 sont en placement intra-familial, 10 dans des familles hospitalières, 29 dans des établissements scolaires.

 

Les placements ont donné de bons résultats et sauf un bébé décédé quelques jour après son placement, de gastro-entérite, il n'y a pas eu de maladies parmi les pupilles Grancher qui, en général, tirent grand profit d'un séjour plus ou moins prolongé à la campagne.

 

Pupilles de la nation

 

Les pupilles de la nation viennent au dispensaire très souvent pour demande de subvention de suralimentation, ils sont, suivant le cas, placés dans des établissements de cure ou à l'œuvre Grancher.

Actuellement, 5 pupilles de la nation sont en placement Grancher.

La remarque faite l'année précédente, sur le petit nombre de pupilles placés à l'œuvre Gancher, est à renouveler ; beaucoup d'entre eux sont en contact avec des réformés à 100 % et ces derniers refusent, presque systématiquement, le placement de leurs enfants.

Le Comité de persuasion, créé par l'Office des pupilles et qui a tenté quelques efforts au sujet de l'éloignement de ses pupilles, ne parait avoir donné de résultats.

 

Établissements de cure

 

Le dispensaire a dirigé, sur le dispensaire départemental de Guervénan, 12 hommes, 17 femmes, 10 enfants.

Le nombre de demandes d'admission est toujours supérieur aux places vacantes à Guervénan et aux possibilités financières de l’Assistance médicale gratuite de Brest, et les malades attendent toujours plusieurs mois leur admission au sanatorium.

Cependant, grâce aux ressources du timbre, un plus grand nombre de malades pourront bénéficier, en en 1929 de la cure sanatoriale.

 

« Je demanderai cependant, que, ainsi que cela se fait pour les autres malades du Finistère, les malades n'attendent pas plus d’un mois pour entrer dans l’établissement de Guervénan (*), et non 10, 11 et 12 mois, comme cela a lieu actuellement. »

 

Le Médecin chef du sanatorium trouverait certainement un arrangement pour arriver à but.

En tous cas, il nous semble que la meilleure solution serait que la ville de Brest prit ferme un certain nombre de lits, ce qui dispenserait d'une attente aussi longue que oiseuse, car s'il est possible d'obtenir une amélioration chez un malade pris au début, il est évident qu'après onze mois d’attente, l'état du malade n'aura fait que s’aggraver ; il mettra donc plus de temps à guérir au sanatorium, et coûtera, de ce fait, plus cher à la ville.

C'est donc une mesure toute de logique et d'économie que j’estime préconiser.

 

(*) À lire sur Retro29 : 1926 – Le sanatorium de GuervénanCliquez ici

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L’ouverture, en avril 1929, du pavillon d’isolement à l'hôpital civil, a permis l'hospitalisation de malades, en attendant leur administration au sanatorium ou dans les cas non justiciables du sanatorium.

Le refus de l’administration de l'hospice d'un service de liaison demandé par le dispensaire de Keroriou rend les relations difficiles entre ces deux services.

Le dispensaire de Keroriou a dirigé, sur le pavillon de l'hôpital, 12 tuberculeux, mais beaucoup de malades n'y font qu’un court séjour.

 

Les sanatoria pour tuberculose chirurgicale, ont également reçu, en 1928, un certain nombre de malades.

Quatre hommes ont été admis, un a Kerpape, deux au Croisic, un à Berck.

Dix enfants ont été dirigés sur le sanatorium de Roscoff.

Mais les places sont toujours limitées au sana et les ressources de l'Assistance médicale ne permettent pas, d'ailleurs, l'admission de tous les enfants inscrits au dispensaire et justiciables d’un séjour à Roscoff.

 

Douze enfants ont fait, en 1928, un séjour de plusieurs mois à Pouplaincoët, deux fillettes ont été admises à Keructum, huit à Vareilles ;

enfin, l'école de plein air de Penmarch qui réserve au dispensaire 15 places pour des pupilles Grancher, a reçu, en outre, un assez grand nombre d'enfants débiles ou convalescents.

 

Assistance

 

Comme précédemment, des médicaments :

Huile de morue, sirop iodotannique, potions calmantes, ont été distribués aux malades indigents, mais le nombre des malades croissant sans cesse, il serait utile que le crédit affecté aux médicaments soit augmenté, afin qu’un plus grand nombre de malades puisse en bénéficier.

Des œufs (288 douzaines) et de la viande de cheval (645 kilos) ont été également distribués aux familles particulièrement nécessiteuses.

Des lits, matelas et couvertures, ont été prêtés pour l'isolement des contagieux, et quelques chaises longues ont été prêtées à des tuberculeux.

 

En résumé, la progression du dispensaire a continué, comme les années précédentes, puisque le nombre des malades inscrits au 1er janvier 1929 surpasse de 235 celui des malades en charge au 1er janvier 1928.

Le nombre des tuberculeux est supérieur de 49 à celui de l'année dernière.

Le nombre des bacillaires est sensiblement le même.

Les familles inscrites ont passé de 865 à 901.

Cette progression, qui s'est ralentie depuis deux mois, reprendra sans doute, dès l'arrivée du nouveau médecin spécialisé.

 

Locaux

 

Le dispensaire de Keroriou suffit largement, au point de vue construction, pour le nombre de malades.

 

Toutefois, il est indispensable de faire remarquer que l'installation du chauffage central, toujours promis et toujours différé, devient tout à fait indispensable.

L'hiver de 1928-1929 a été particulièrement rigoureux et, dans ces conditions, faire passer les malades qui sortent de la salle d'auscultation chauffée dans des couloirs glaciaux, pour se rendre à la salle de radioscopie, c'est, certainement, aller à la rencontre du but premier du dispensaire.

La somme prévue de 15.000 francs pour le chauffage central est peu importante, surtout si l'on envisage que le Pari mutuel pourrait en fournir la moitié et que le reste serait récupéré en six ans, par l'économie de charbon effectuée par ce genre de chauffage.

 

Le médecin directeur, Dr JAUFFRET.

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