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1961

La Maison d'enfants "TY YANN"


 

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Sources : 1 janvier 1961

Informations sociales : bulletin mensuel à l'usage des services sociaux.

Union nationale des caisses d'allocations familiales.

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« Ty-Yann » - en breton, la « Maison de Jean » — autrefois propriété de plaisance, est située en bordure de mer juste à l'extrémité de la rade de Brest, face au Goulet d'un côté et, de l'autre, aux célèbres rochers de Plougastel.

Placée dans ce cadre unique, elle convenait à merveille à l'installation d’un établissement à caractère sanitaire.

C'est pourquoi, en 1947, elle fut achetée par une association privée qui, après avoir réparé les dommages causés par la guerre et fait les aménagements nécessaires, y installa, en octobre 1949, une maison de repos pour femmes et adolescentes.

 

Après un début très modeste, avec 22 places seulement, l'association fut très vite débordée et dut construire, afin de porter l'effectif de la maison à 50, puis à 60 lits.

À l'heure actuelle, une dernière tranche de travaux est en cours.

Au vieux salon va s'ajouter une très grande salle de jeux, lecture et musique, avec télévision.

 

Les demandes arrivent pendant l'été surtout, d'une trentaine de départements (32 exactement pour 1959) et de caisses diverses (44 pour cette même année).

 

Si l'on établit un pourcentage moyen sur l'origine administrative des malades hébergées ces trois dernières années, 78 % relèvent des caisses du régime général (68 % venant du Finistère, 5 % de la région parisienne, 5 % du reste de la France) et 12 % des caisses militaires, maritimes, de fonctionnaires ou de la S.N.C.F. ;

10 % viennent du secteur libre.

L'ensemble de ces personnes relevant de régimes spéciaux ou du secteur libre comprend la moitié peut-être de Finistériennes, ce qui ramènerait à un peu plus de 20 % des éléments étrangers à la région, et à 80 % à peine ceux qui proviennent directement du département.

 

Ces chiffres tendent d'ailleurs à se modifier pour 1960 ;

en ce qui concerne notamment Paris et sa banlieue, l'augmentation est très nette.

Sans nul doute, la situation exceptionnelle des bâtiments, jetés comme une pointe avancée en plein Océan, avec les bouquets de pins qui complètent si harmonieusement le paysage, et l'air marin, légèrement iodé, qui fait de Ty-Yann un établissement climatique naturel, ne sont pas étrangers à ces demandes venant de l'extérieur.

La raison profonde ne semble pas être là, mais plutôt à l'atmosphère qui règne à Ty-Yann.

C'est qu'en effet, en ouvrant cette maison, la direction avait cherché avant tout à créer une ambiance familiale en pratiquant le service par chambre, ce qui permettait d'autoriser les parents ou les amis à prendre des repas avec les pensionnaires.

Ce régime, très apprécié de toutes, contribue à maintenir « au beau » le moral des convalescentes.

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Un problème restait cependant à résoudre.

La vie moderne a dispersé les familles, le personnel domestique devient de plus en plus difficile à trouver et, en dehors des foyers de l'Aide sociale — très peu nombreux — il n'existe rien pour les enfants qui n'ont pas encore atteint l'âge scolaire.

D'où une inquiétude permanente pour les mères qui, après une opération ou par suite d'une très grande fatigue, sont obligées de se reposer et de laisser leurs tout-petits à des mains étrangères.

Bien souvent, elles abrègent leur séjour et, dans tous les cas, n'en profitent pas totalement.

 

C'est pour répondre à ce besoin que Ty-Yann vient d'ouvrir, en annexe de sa maison de repos,

un home d'enfants qui a été inauguré le 11 juin dernier.

 

L'ensemble se présente sous la forme d'un vaste bâtiment, divisé en deux parties :

L'une réservée aux 18 mois à 3 ans, l'autre aux 3 à 6 ans, chacune ayant sa vie propre, avec son entrée, son lazaret, son bureau médical ses salles de jeux, son préau, son réfectoire, ses dortoirs, ses sanitaires.

Bien sûr, pour répondre aux désirs des familles, il faudrait pouvoir recevoir les bébés au-dessous de 18 mois, mais les exigences de la législation actuelle ne l'ayant pas encore rendu possible, il faudra attendre encore pour cette réalisation.

 

Cette construction en fer à cheval encadre les cours et jardins sur lesquels elle débouche de plain-pied.

Un hectare de terrain, aménagé avec des jeux extérieurs :

Tobogan, balançoire, portique, bacs de sable, théâtre de verdure, pelouses qui descendent directement en pente douce vers la mer, achève de donner à cet établissement un certain caractère grandiose, auquel sa situation privilégiée n'est pas étrangère.

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Si tout le rez-de-chaussée est réservé aux enfants, les services généraux n'en sont pas pour autant oubliés.

L'architecte a su utiliser la dénivellation (six mètres entre le point haut et le point bas, sur cent mètres de longueur) d'une façon rationnelle et très heureuse.

À l'entresol, il a réuni à l'une des extrémités toute la partie buanderie, lingerie et cuisine.

À l'autre, les chambres du personnel.

Au sous-sol, il a placé les chaufferies, réserves et éplucherie, ce qui permet une très grande indépendance, dans une coordination parfaite.

 

Ty-Yann est agréé par la Sécurité sociale, la S.N.C.F., les caisses militaires, agricoles et de la marine.

La maison reçoit toute personne, âgée de 17 ans à 65 ans, ayant besoin de repos.

 

Le tarif de responsabilité des caisses est fixé à 80 ou 100 % du tarif le plus bas.

Suivant le cas, 20 % peuvent être à la charge des malades.

 

Le prix de journée actuel est de 12,50 NF. en chambre commune, 14,50 NF. en chambre particulière.

Si le home d'enfants reçoit par priorité les petits de 18 mois à 6 ans dont les mamans sont à la maison de repos, il accueille également les enfants de même âge dont les mères sont en clinique ou hospitalisées, ainsi que, pour une durée limitée, les « cas sociaux », ce qui donne le temps de leur trouver une solution définitive.

 

Le prix de journée (12,50 NF.) comprend l'habillement pendant le séjour, chaussures exceptées.

Une participation financière peut être obtenue de l'Aide à l'enfance et des différents organismes familiaux, en fonction des ressources de la famille.

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