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1940

La rentrée des classes
au lycée des garçons de Brest

 

9 juillet 1940 - La rentrée des classes au lycée des garçons de Brest.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 9 juillet 1940

 

Une rentrée partielle des élèves des cours secondaires a eu lieu, hier matin, au lycée.

 

L'occupation complète du petit lycée et celle de plusieurs classes, des deux réfectoires, de la cuisine et des six dortoirs du grand lycée ont nécessité la suppression momentanée de l'internat et du demi-pensionnat.

 

D'autre part, les élèves des cours préparatoires aux grandes écoles, n'ont pas cru devoir reprendre les cours de mathématiques puisque les examens de Navale et de Saint-Cyr peuvent être considérés comme terminés.

 

La moitié environ des externes se sont présentés, soit 240 sur 500 à l'annexe du lycée, rue Jean Macé et 240 au grand lycée où l'effectif global, comprenant internes et candidats aux grandes écoles est normalement de 750 élèves.

 

M. Brun, proviseur, avait chargé tous les professeurs, de lire et de commenter en classe, avant l'ouverture des cours, ces paroles de M. le recteur de l'Académie :

 

« Les élèves qui, aujourd'hui, reprennent leur place dans nos classes sont, sans aucun doute, mûris par l'épreuve commune : plus que jamais nous devons leur inspirer l'amour du travail et le sens de l'effort.

 

« Nous aurons grandement servi la cause de la France, si nous leur montrons que les temps sont révolus de la facilité, de la négligence et de la paresse et qu'il n'y a désormais de salut que dans la continuité du labeur, dans la probité de l'esprit, dans la volonté de renaître ».

 

Les professeurs demandèrent à leurs élèves de méditer ces paroles en se rendant compte que les choses n'étaient pas reprises simplement au point où elles avaient été laissées le 15 juin. M. le proviseur précisait dans sa note :

 

« Fini le petit trantran des indolents.

Le lycée ne retiendra, pour les préparer à devenir les artisans supérieurs du redressement du pays que les élèves ayant de la volonté ; capable de se raidir dans l'effort et la persévérance.

Tous vont se trouver soumis à une épreuve de caractère, ininterrompue du matin au soir, plus sévère encore tant que le lycée sera occupé.

 

Il tombe dans le sens, ajoutait le proviseur, que le petit jeu des retenues et des consignes est fini et qu'il ne continuera pas sous l'œil du vainqueur.

 

Désormais, tout élève ne faisant pas le double effort voulu :

moral et intellectuel, se déclarera par là-même indigne du privilège des études secondaires et sera rendu à sa famille. »

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1 novembre 1937 - Les élèves du cours préparatoire entrent en classe.jpg

 

Des conseils furent ensuite donnés aux élèves :

 

— Être en classe : attentif, silencieux, propre.

— Dans le travail : être régulier, ordonné, soigneux, exact.

— Dans la conduite, au lycée et dans la rue : être bien élevé, patient, calme.

 

Les professeurs firent ensuite à leurs élèves un petit cours d'après le « manuel de civilité puérile et honnête » et de nombreuses recommandations au point de vue de la tenue.

 

Puis des cours commencèrent.

Ils se poursuivront jusqu'aux vacances dont les parents voudraient bien connaître la date, car beaucoup hésitent à faire revenir de la campagne leurs enfants si, comme on le prétend, les classes doivent cesser à la fin du mois.

 

Les classes, dont M. Lavenant avait la direction au petit lycée, sont provisoirement installées rue Jean Macé, au lycée de jeunes filles.

 

Cela ne va pas sans inconvénients :

Les élèves se rassemblent à 8 h. 50 et à 13 h. 50 dans la cour de l'École de navigation, d'où, en rang, ils traversent la rue Jean Macé, pour entrer en classe.

 

L'établissement disposant d'une seule cour pour filles et garçons, les récréations sont obligatoirement supprimées pour les uns ou les autres, ou leur durée très réduite.

 

Malgré toutes ces difficultés le personnel enseignant fait tous ses efforts pour mener à bien la tâche qui lui est confiée.

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