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1888

L'agression d'Hanvec

 

 

Source : La Dépêche de Brest 14 janvier 1888

 

Source : La Dépêche de Brest 15 janvier 1888

 

Voici les détails que nous avons pu recueillir sur l'agression dont nous avons parlé hier.

 

Mercredi dernier, à la tombée de la nuit, plusieurs jeunes gens des environs de Hanvec (Lantan, Lesvené et Tycroas) et de Saint-Eloy s'étaient rassemblés pour donner le charivari à un nommé Morhic (Toussaint), veuf et marié en secondes noces ce jour-là même.

Vers 7 h. 1/2, ils arrivèrent à proximité du moulin de Yun, en Hanvec, près du bourg de Saint Éloy, où habite Morhic, et se mirent en devoir de frapper consciencieusement sur de vieux chaudrons, comme la pratique de tout bon charivari l'exige.

 

Il paraît qu'on ne s'attendait pas, dans le moulin, à pareil concert.

Deux frères du charivarisé, Morhic (Jean Pierre), et Morhic Yves), âgés l'un de 18 ans, l'autre de 24, sortirent et se lancèrent à la poursuite des jeunes gens, qui prirent la fuite immédiatement à travers les garennes.

Mais un soir de noce, a-t-on bien toujours tout son sang-froid ?

Les deux frères avaient bu, la course ne fit que les exciter davantage.

Ils atteignirent ainsi, à 150 mètres environ du moulin, un pauvre petit garçon de 14 ans, nommé Fittamant (Hervé), domestique chez le sieur Sizun, cultivateur à Lesvené, en Hanvec.

 

L'enfant, en se sauvant, était tombé.

Avant qu'il ait eu le temps de se relever, ses deux poursuivants l'avaient saisi.

Pendant que l’une de ces brutes lui tenait la main droite, l'autre hachait la main de sept ou huit coups de couteau donnés sur la face dorsale.

Ils le blessèrent de plusieurs coups du même instrument à la tête et à la cuisse gauche.

Après quoi, abandonnant leur victime, ils rentrèrent au moulin.

 

L'enfant rencontra heureusement deux personnes de bonne volonté qui l'aidèrent à gagner Tycroas.

Là, l'aubergiste lui donna les premiers soins.

Son état, qui semblait grave au début, est aujourd'hui des plus satisfaisants.

Le jeune blessé a pu se lever vendredi matin.

Il déclarait ne souffrir que de la main droite.

Ses plaies de la tête et celle de la cuisse gauche paraissent sans gravité.

 

Les deux frères Morhic nient avoir porté au jeune Fittamant des coups de couteau.

Mais plusieurs témoins les ont vus courir après les auteurs du charivari ;

ils ont été vus par une autre personne, comme ils se jetaient sur l'enfant au moment où celui-ci venait de tomber.

 

Un couteau taché de sang a été trouvé à peu près à l'endroit où avait eu lieu cette brutale agression.

 

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Source : La Dépêche de Brest 25 février 1888

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