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1895

Vols, récidives, bagne et évasions


 

 

Source : La Dépêche de Brest 4 mai 1895

 

Vol qualifié

 

Les accusés Joseph-Marie Corre, portefaix, et Auguste-Marie Yvinec vannier à Brest, âgés l'un et l'autre de 28 ans, ont commencé leur « carrière » vers la même époque ;

tous deux ont fait leurs débuts dans des maisons de correction, réuni le même nombre de condamnations et acquis la même spécialité, celle du vol.

C'est encore pour vol qu'ils se retrouvent aujourd'hui sur le banc des accusés.

 

L'acte d'accusation expose leur cas en ces termes :

 

« Dans la nuit du 4 au 5 février 1895 un vol était commis dans le bâtiment affectés aux poids publics, sur la place de la halle aux grains, à Brest.

Le 4 février, la femme Boutemy, employée aux poids publics, laissait dans le bureau un paquet de linge lui appartenant et une certaine quantité de pommes de terre appartenant à son patron, le sieur Sichez.

Le 5, vers 7 h. 1/2 du matin, venant ouvrir le bureau, elle constata que la serrure fonctionnait difficilement ;

prise de soupçons, elle inventoria les objets laissés la veille et s'aperçut de la disparition de son paquet de linge et de huit sacs de pommes de terre, d'une valeur de 52 francs.

 

« Une enquête, commencée immédiatement, amena l'arrestation de Corre et d'Yvinec.

Tous deux reconnurent s'être introduits, à l'aide d'une fausse clef, dans les bâtiments des poids publics et y avoir soustrait huit sacs de pommes de terre et un paquet de linge.

Ils déposèrent quatre sacs et le linge au domicile d'Yvinec et les quatre autres sacs chez un nommé Rolland, cousin de Corre.

Comme ce dernier refusait de garder ces sacs chez lui, les deux voleurs allèrent, dans la matinée du 5 février, proposer au nommé Fraboulet d'aller lui acheter, au port de commerce, des pommes de terre qu'on venait d'y débarquer, pour le prix avantageux de 3 fr. 25 le sac.

Ce dernier leur donna commission d'en acheter deux sacs et, peu après, ils lui apportèrent, contre le versement de 6 fr. 50, deux de ceux qu'ils avaient déposés chez Rolland.

 

« Le vol semble avoir été préparé par Corre qui, 15 jours auparavant, avait proposé à Yvinec d'aller voler des pommes de terre dans un endroit où il savait qu'on en avait déposé.

 

« Les antécédents des accusés sont détestables.

Chacun d'eux a déjà subi sept condamnations, dont quatre pour vols.

Les renseignements recueillis sur leur compte les montrent comme des paresseux et des ivrognes incorrigibles. »

 

Ministère public, M. le substitut Vidal.

Défenseurs, Me Méheust pour Yvinec et Me Boulo pour Corre.

 

Déclarés coupables avec circonstances atténuantes pour Yvinec seulement, Corre et Yvinec sont condamnés :

Le premier à huit ans de travaux forcés, le second à cinq années de réclusion sans interdiction de séjour.

 

En se retirant, Corre se tourne vers la public et s'écrie :

« Vivent la France et les pommes de terre frites ! »

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Corre Joseph

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​Source : La Dépêche de Brest 13 août 1891

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Corre (Joseph), né le 7 novembre 1866 à Recouvrance, et Coadou (Jean), né le 26 mars 1872 à Saint-Pierre-Quilbignon, sont deux dangereux repris de justice sur le compte desquels les plus mauvais renseignements ont été fournis.

Ne se livrant à aucun travail, ils ne vivent que de rapines et ne fréquentent que les mauvais lieux.

 

Corre a débuté jeune dans la carrière du vice.

Le 16 juin 1880, il était condamné par le tribunal de Brest, pour vol qualifié, à être enfermé dans une maison de correction jusqu'à sa vingtième année.

Voici les faits qui l'amènent de nouveau devant les juges :

 

Dans la nuit du 8 au 9 courant, vers minuit et demi, trois jeunes gens, les nommés Chemin (Eugène), âgé de 28 ans, peintre, Nédellec (Pierre), âgé de 27 ans, garçon boulanger, et Riou (Jean), âgé de 37 ans, cordonnier, sortaient du café Cozian, rue de Siam, 101, où ils venaient de faire une partie de billard.

À l'angle des rues Monge et Amiral-Linois, ils se serraient la main pour regagner leur domicile situé à proximité, lorsque l'un des inculpés, Corre, vint se coucher devant eux.

Les trois jeunes gens dirent :

« Il fait le saoul, mais si la police arrivait, il se sauverait. »

 

Corre se leva alors et se jeta brutalement sur Chemin, qu'il terrassa, puis il lui porta un coup de pied sur la tête.

Au même moment, cinq autres individus, du même acabit, débouchèrent et se mirent de la partie. Nédellec s'étant interposé, tous les six tombèrent sur lui et lui prodiguèrent coups de pied et coups de poing.

Riou fut conduit à reculons, jusqu'à son entrée, par Corre, qui lui lança un violent coup de tête dans la poitrine.

 

Une ronde d'agents, commandée par le brigadier Roudaut, attirée par le bruit de la lutte, ne put arrêter que Corre.

Le lendemain, Coadou rejoignit Corre.

Quant aux quatre autres, ils courent encore.

 

Chemin et Nédellec portent encore les traces, le premier d'une blessure au nez, le second au-dessous de l'œil gauche.

 

— J’étais bu, dit Corre.

 

— J'ai voulu défendre Corre, dit Coadou.

 

M. le substitut Bouisson, qui occupe le siège du ministère public, montre le danger que font courir aux personnes attardées des individus comme Corre et Coadou.

 

Souvent les auteurs de ces agressions nocturnes qui depuis un certain temps se multiplient à Brest dans des proportions véritablement inquiétantes, restent introuvables.

Aussi le tribunal doit-il appliquer la loi dans toute sa sévérité à ceux que la police a pu arrêter.

 

Dans un jugement sévèrement motivé, le tribunal condamne Corre et Coadou chacun à quatre mois de prison.

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Source : La Dépêche de Brest 12 avril 1892

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Source : La Dépêche de Brest 9 mars 1893

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Yvinec Auguste

 

Source : La Dépêche de Brest 29 novembre 1900

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Source : La Dépêche de Brest 9 avril 1903

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