1897
Vol d'une pièce de mousseline
et
reléguée au bagne en Guyane
Source : La Dépêche de Brest 27 février 1897
La femme Thomas, 46 ans, a, à son actif cinq condamnations pour vol, abus de confiance et escroquerie.
Passible de la relégation, elle est assistée de Me Feillard, nommé d'office.
C'est elle qui, le 23 décembre dernier, s'introduisait dans le magasin de MM. Tiercelet et Tronquet, marchands de nouveautés, rue Saint-Yves, et dérobait une pièce de mousseline d'une valeur de 150 fr (*).
Le soir, l'agent Bastard, de la sûreté, l'arrêtait à son domicile, en état complet d'ivresse.
Le tribunal condamne la femme Thomas à six mois de prison et décide qu'à l'expiration de sa peine, elle sera reléguée.
(*) 150 Fr de 1897 = 609 Euros en 2021
La Dépêche de Brest 4 février 1934
Thoman Épouse Thomas, Coralie Louise
Arrivée au Maroni le 15 mars 1899
Admise à la Relégation individuelle (*) le 23 février 1901
Décédée le 7 octobre 1901
(*) Le régime d’application de la relégation en Guyane repose sur une distinction censitaire :
Les relégués qui disposent de moyens financiers pour se prendre en charge sur place et qui observent une bonne conduite durant leur détention bénéficient du régime de la relégation individuelle.
Ils sont libres de leurs faits et gestes et peuvent obtenir une concession ou un engagement de travail à la condition de ne pas quitter la colonie.
Tous les autres, c’est-à-dire l’immense majorité d’entre eux, qui, vagabonds et petits voleurs pour l’essentiel, ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour s’assumer sur le sol de la colonie sont pris en charge par l’État et doivent en contrepartie travailler pour le compte de l’État.
Il s’agit du régime de la relégation collective et les relégués collectifs sont soumis à des travaux forcés effectués au sein d’un pénitencier où ils sont encadrés par des agents de l’administration pénitentiaire.