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1899

Quimperlé
Un complot à la prison

 

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Source : La Dépêche de Brest 14 juillet 1899

 

Vendredi dernier arrivait à la prison de Quimperlé un nommé Le Postic, âgé de 23 ans, musicien, originaire de Lorient, qui venait d'être condamné, par la cour d'assises de la Loire-Inférieure, à quinze ans de travaux forcés et à la relégation pour vols qualifiés.

 

C'était sa huitième condamnation pour les mêmes faits.

Pour les derniers vols, il ne comparut pas seul devant les assises.

Le Postic avait des complices, les nommés Chapelain et Philippe.

Ces derniers eurent plus de chance et ne recueillirent que sept et huit ans de travaux forcés.

 

Après leurs condamnations, ils furent tous les trois écroués à la prison de Nantes, en attendant leur départ pour la Nouvelle ou la Guyane.

 

Le Postic, qui se voyait ainsi banni de France, résolut de trouver une combinaison pour échapper à une longue captivité ; il prépara une évasion et, pour arriver à ses fins, s'accusa d'avoir commis des vols à Quimperlé et à Languidic.

Le parquet de Nantes, quoique sceptique au sujet de ces vols, autorisa le transfert du prisonnier à Quimperlé.

 

Prévenu de son départ, Le Postic, dont les intentions d'évasion étaient absolument arrêtées, jeta, la veille, dans la cour de Chapelin, l'un de ses complices à la cour d'assises, un petit papier, dans lequel il annonçait son transfert à Quimperlé, qu'il essaierait de s'évader durant le trajet, et dans le cas où il échouerait, à son arrivée à Quimperlé, il l'accuserait ainsi que Philippe d'être ses complices, ce qui nécessiterait leur transfert aussi à Quimperlé.

Ainsi rassemblés, la maison d'arrêt de Quimperlé ne possédant qu'un gardien, ils en profiteraient pour le bâillonner, le ligoter et le mettre en cellule, et s'emparant ensuite de ses clefs, ils s'évaderaient tout tranquillement.

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Malheureusement pour Le Postic, il trouva en Chapelin un camarade peu dévoué.

Ce dernier n'eut rien de plus pressé, sans doute pour s'attirer un peu de bienveillance de la part de l'administration pénitentiaire, que de remettre au gardien-chef de la prison de Nantes la prose de Le Postic.

 

Aussi, quelle ne fut pas la stupéfaction de ce dernier en trouvant deux gardiens à son arrivée à Quimperlé !

 

Ce qui s'était passé à ce sujet est bien simple :

M. Lhermitte, gardien-chef, reçoit toujours à l'avance les feuilles de route des prisonniers, et son collègue de Nantes l'avait mis au courant des intentions de Le Postic.

M. Lhermitte télégraphia aussitôt à son directeur à Landerneau de lui envoyer un aide.

Et voilà pourquoi Le Postic ne put mettre à exécution son projet.

 

Lorsque le gardien-chef lui mit les entraves, il garda le mutisme le plus complet.

 

Interrogés par M. Plessis, juge d'instruction, sur les vols dont il se déclarait l'auteur, il répondit qu'il ne savait rien.

Devant une pareille attitude, on devine aisément les mobiles qui l'ont guidé à s'accuser :

Essayer de s'évader par tous les moyens.

 

Le Postic a été reconduit à la gare pour prendre le train de 8 h. 20 pour Lorient.

Il portait les menottes et était escorté de trois gendarmes.

 

Il est hors de doute qu'il n'aura pas plus à dire au juge d'instruction de Lorient pour les vols de Languidic que pour ceux de Quimperlé, qui sont purement imaginaires.

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