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1901

Vol qualifié et complicité
à Quéménéven

 

 

Source : La Dépêche de Brest 8 mars 1901

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Source : La Dépêche de Brest 27 avril 1901

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Le 2 février dernier, le sieur Le Scaon, âgé de 77 ans, tailleur d'habits  à Kerdreigne, en Cast, rentrait chez lui vers cinq heures du soir, après s'être absenté toute l'après-midi, trouvait ouverte sa porte, qu'il avait eu soin de fermer, et constatait qu'un buffet, où il mettait son argent, avait été fracturé.

Une somme de 1,400 à 1,500 francs avait été enlevée de la cachette pratiquée dans le double fond de ce buffet.

 

Ses soupçons se portèrent de suite sur sa nièce, Marie Anne Le Cornec, femme Golhen, ménagère à Kergariou, en Quéménéven, qui seule, savait l'endroit où le vieillard dissimulait ses économies et qui, frustrée par un testament qu'il venait de faire en faveur d'une autre parente, en avait manifesté un vif dépit.

 

Les premières investigations n'avaient cependant pas donné de résultats satisfaisants pour établir sa culpabilité, lorsque les gendarmes furent avisés que l'accusé, Jean-Jacques Jézéquel, âgé de 28 ans, journalier à Lochou, en Quéménéven, sans ressources avant le vol, avait, depuis le 2 février, payé un grand nombre de dettes criardes.

Après quelques dénégations, Jean Jacques Jézéquel avoua qu'il avait dérobé l'argent de Le Scaon, de concert avec Guillaume Jézéquel, âgé de 44 ans, cultivateur à Ty Moal, en la même commune, à l'indication et sur les instructions de la femme Golhen, belle-sœur de ce dernier.

Cette femme lui avait indiqué la cachette du tailleur, et l'avait fait boire pour l'exciter à commettre le vol.

Excité par la boisson, il s'était rendu a Kerdreigne et, pendant que Guillaume Jézéquel faisait le guet il avait pénétré dans la maison en soulevant la porte d'entrée, et après avoir fait sauter les battants du buffet, avait retiré le fond supérieur du meuble et dérobé l'argent de la cachette.

Ces aveux furent confirmés par ceux de Guillaume Jézéquel.

Cet accusé déclare que, depuis plusieurs jours, il était en butte aux obsessions de sa belle-sœur, qui l'incitait à commettre le vol, et qui lui avait donné les plus minutieux détails sur l'endroit où se trouvait l'argent.

Elle les avait même accompagnés près de la maison Scaon et ne s'était retirée qu'à l'approche d'un enfant qui se rendait chez le tailleur.

 

Malgré des accusations si formelles, la femme Golhen persiste à prétendre qu'elle n'a nullement conseillé le vol ;

qu'elle ne savait même pas où son oncle déposait son argent, ajoutant qu'il était de notoriété que celui-ci avait de l'argent chez lui.

Ces allégations sont contredites par les déclarations du vieillard, qui affirme que, seule, la femme Golhen connaissait sa cachette et que les auteurs du vol, négligeant les autres meubles et allant droit au buffet dont ils découvraient le double fond, n'ont pu être renseignés que par elle.

 

Les trois accusés, bien que n'ayant jamais subi de condamnation, n'ont pas une bonne réputation.

 

Ministère public, M. Chobrou.

Défenseurs, Me Méheust pour les deux Jézéquel ;

Me de Chamaiilard, de Châteaulin pour la femme Golhen.

 

Jean Jézéquel, Guillaume Jézéquel et la femme Golhen sont acquittés.

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