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1902

Macabre découverte
à Kergoat,
en Quéménéven

 

 

Source : L’Ouest Éclair 13 janvier 1902

 

Vendredi matin, vers onze heures, M. Pierre Quelven, cultivateur et commerçant à Kergoat. en Quéménéven, circulait dans sa ferme lorsqu'il aperçut, dans une de ses meules de paille, dans son aire à battre, une grande boite de fer-blanc à biscuits, enveloppée dans un papier d'emballage et le tout ficelé.

 

Intrigué de ce qu'elle pouvait contenir, M. Quelven l'emporta aussitôt dans sa grange et l'ouvrit en présence de son voisin Trellu, de sa femme et de quelques autres personnes.

 

La boite contenait une petite couverture de laine blanche dans laquelle se trouvaient le crâne et les ossements d'un enfant nouveau-né !

La boite contenait, en outre, une petite croix de nacre avec garniture et christ en argent, attachée à un ruban de soie qui avait dû être bleu, et une moitié de mouchoir à barres bleues, portant les initiales 0. R.

 

Pensant avec raison être en présence d'un crime, M. Quelven fit aussitôt part de sa trouvaille aux autorités du pays, qui s'empressèrent d'en avertir la justice.

Et samedi après-midi, le Parquet de Châteaulin se rendait Kergoat pour procéder à une enquête.

 

Des constatations du médecin légiste, il résulte que ces ossements sont ceux d'un enfant né à terme, dont la naissance pourrait remonter 5 mois environ.

 

La meule de paille dans laquelle avaient été dissimulés ces funèbres objets, date de la récolte dernière et avait été faits peu avant la mi-août, ce qui correspondait bien avec les déclarations du médecin.

 

L'enquête faite sur les lieux n'aboutit, quant à la découverte des coupables, rien de précis, mais il est probable qu'en raison des renseignements recueillis, la justice sera mise sans tarder sur leur trace.

Chacun sait qu'à Kergoat a lieu chaque année un grand pardon, l'un de, plus grands du pays où toutes les populations voisines accourent en foule ; les forains n'y font pas défaut.

Ceci ne serait pas de quelques saltimbanques de passage dans le pays ?


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Il est probable que la boite funèbre a été déposée là par quelque personne étrangère au pays

venue au pardon de Kergoat.

Quoiqu'il en soit, l'affaire cause un grand émoi dans le pays et les langues vont marcher leur train.

Peut-être vont-elles être en la circonstance l’auxiliaire de la vérité.

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